Le terminal fruitier du port autonome d’Abidjan veut accroître ses performances internationales. A travers le concours financier de la Commission européenne, il vient de se doter d’une chambre froide plus moderne.
Le terminal fruitier du port autonome d’Abidjan fait peau neuve pour accroître sa capacité et améliorer sa compétitivité. Cette plateforme vient de se doter d’un complexe de chambres froides très moderne d’une superficie de 2.926 mètres carrés. D’une capacité de 1.600 palettes de fruits, soit 1.500 tonnes pour le stockage, cet ouvrage offre à la capitale économique, la plus grande chambre froide de l’Afrique de l’Ouest.
Une capacité de 1.600 palettes
Ce gigantesque plateau technique de couleur blanche, dispose également d’un groupe électrogène de 1.250 Kva permettant de lui offrir un fonctionnement continu et ininterrompu. Toute chose qui a nécessité la remise à niveau du réseau électrique et de la construction d’une salle de charge en structure métallique de 312 mètres carrés. Ce dispositif à engins de manutentions électriques a été choisi pour éviter la pollution que pourrait provoquer la propulsion thermique sur les fruits. D’un montant global de 2 milliards de Fcfa, cette nouvelle infrastructure est un financement de l’Union européenne. Ces chambres froides vont permettre aux producteurs de la filière fruitière d’améliorer leur rendement en résolvant les problèmes de qualité de leur production. Ceux-ci sont bien souvent confrontés en cas de retard de bateaux ou de surplus de production, à un endommagement de leurs marchandises. L’un de ces navires fruitiers (Atlantic Iris), d’une hauteur imposante, est à quai, ce lundi à l’occasion de la mise en service de cet ouvrage. Les matelots sont à pied d’œuvre pour effectuer certainement les derniers réglages avant de lever l’encre vers l’Europe, le marché d’exportation des fruits locaux. De l’autre côté du quai, plusieurs conteneurs sont superposés et attendent d’être embarqués. Selon Christophe Barthélémy, Directeur général de la Société de manutention des productions agricoles (Smpa) au quai fruitier, les exportations effectuées par la plateforme reprennent progressivement après avec le retour progressive de la paix. «Bien avant la crise, ce que nous appelons la belle époque, nous étions à 500.000 tonnes de fruits à l’exportation. Après une forte baisse due aux effets de la crise, nous sommes passés de 170.000 à 210.000 tonnes aujourd’hui. Je pense que dans les années à venir, on sera à 250.000 tonnes d’autant que ce nouvel ouvrage viendra améliorer nos capacités», se réjouit-il. Le chef de délégation de la Commission européenne, Michel Arrion, explique que cet investissement permettra de compléter les acquis de la plateforme avec un système de traçabilité efficace depuis la plantation jusqu’au quai. «L’objectif principal de ces investissements est le soutien à la commercialisation, en particulier l’exportation de fruits de Côte d’Ivoire à l’instar des autres produits agricoles, qui constituent un secteur fort de son économie», argumente-t-il. L’Union européenne, précise Michel Arrion, a notamment appuyé trois programmes majeurs de 2007 à 2009 dans la filière. Il s’agit de la mise aux normes du système de traçabilité logistique des palettes au quai fruitier, la certification des plantations relativement aux principaux référentiels de la grande distribution européenne et de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs dans les plantations. Ces nouvelles installations du terminal fruitier sont mises en service au moment où la filière fruitière traverse une crise sérieuse. Selon Michel Gnui, Pca de l’Organisation centrale des producteurs-exportateurs d’ananas-bananes (Ocab), «si ces nouvelles infrastructures peuvent nous accompagner sur le chemin de la compétitivité, nous voulons exprimer le désarroi des producteurs d’ananas et cela depuis 6 ans.» Eu égard à une chute vertigineuse des exportations. En effet, en 1999, sur les 213.000 tonnes d’ananas exportés, déplore-t-il, la part des petits planteurs oscillait entre 150.000 tonnes. Mais en 2009, 10 ans plus tard, les exportations d’ananas se sont effondrées à 60.000 tonnes, avec une part des petits planteurs qui s’établit à 10.000 tonnes.
Assurer la traçabilité des fruits
«Le diagnostic établit au cours du symposium de Grand-Bassam met en exergue tous les problèmes. Pour optimiser la rentabilité de la filière, il faut une synergie déterminante entre les différents acteurs qui constituent le socle de développement de notre secteur surtout en matière de transport maritime», préconise le Pca de l’Ocab. Avant d’interpeller les pouvoirs publics et les partenaires au développement, afin qu’ils s’impliquent davantage dans ce secteur. Le représentant du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, ministre de l’Agriculture, abonde dans le même sens en faisant savoir que la filière fait face à des enjeux importants. «La banane ivoirienne est confrontée à une concurrence des autres pays producteurs en particulier ceux d’Amérique latine sur le marché européen. Concernant l’ananas, le tableau est moins reluisant. Il est temps de tirer les leçons de cette situation et de proposer une nouvelle approche en tenant compte des défis actuels», dixit le représentant de Guillaume Soro. A ses yeux, cet investissement de l’Ue, contribuera à améliorer la compétitivité de la filière dans le respect des normes sociales et environnementales. Pour lui, la Commission européenne a consenti près de 30 milliards de Fcfa en faveur du secteur fruit depuis 1993. Toute chose qui confirme le dynamisme de ce partenariat. «Ce soutien déjà remarquable a été renforcé à travers le cadre spécial d’assistance technique et financière au secteur banane financé (élaboré pour la période 1999-2008) à hauteur de 22 milliards 700 millions de Fcfa sur des ressources du budget de l’Ue », démontre Amadou Gon avant de saluer les responsables de la Commission européenne. Le ministre des Infrastructures économiques Patrick Achi, note que cet ouvrage va enraciner «notre encrage dans la mondialisation par une offre de qualité qui permet d’assurer et de conforter notre leadership sous-régional.»
Cissé Cheick Ely
Le terminal fruitier du port autonome d’Abidjan fait peau neuve pour accroître sa capacité et améliorer sa compétitivité. Cette plateforme vient de se doter d’un complexe de chambres froides très moderne d’une superficie de 2.926 mètres carrés. D’une capacité de 1.600 palettes de fruits, soit 1.500 tonnes pour le stockage, cet ouvrage offre à la capitale économique, la plus grande chambre froide de l’Afrique de l’Ouest.
Une capacité de 1.600 palettes
Ce gigantesque plateau technique de couleur blanche, dispose également d’un groupe électrogène de 1.250 Kva permettant de lui offrir un fonctionnement continu et ininterrompu. Toute chose qui a nécessité la remise à niveau du réseau électrique et de la construction d’une salle de charge en structure métallique de 312 mètres carrés. Ce dispositif à engins de manutentions électriques a été choisi pour éviter la pollution que pourrait provoquer la propulsion thermique sur les fruits. D’un montant global de 2 milliards de Fcfa, cette nouvelle infrastructure est un financement de l’Union européenne. Ces chambres froides vont permettre aux producteurs de la filière fruitière d’améliorer leur rendement en résolvant les problèmes de qualité de leur production. Ceux-ci sont bien souvent confrontés en cas de retard de bateaux ou de surplus de production, à un endommagement de leurs marchandises. L’un de ces navires fruitiers (Atlantic Iris), d’une hauteur imposante, est à quai, ce lundi à l’occasion de la mise en service de cet ouvrage. Les matelots sont à pied d’œuvre pour effectuer certainement les derniers réglages avant de lever l’encre vers l’Europe, le marché d’exportation des fruits locaux. De l’autre côté du quai, plusieurs conteneurs sont superposés et attendent d’être embarqués. Selon Christophe Barthélémy, Directeur général de la Société de manutention des productions agricoles (Smpa) au quai fruitier, les exportations effectuées par la plateforme reprennent progressivement après avec le retour progressive de la paix. «Bien avant la crise, ce que nous appelons la belle époque, nous étions à 500.000 tonnes de fruits à l’exportation. Après une forte baisse due aux effets de la crise, nous sommes passés de 170.000 à 210.000 tonnes aujourd’hui. Je pense que dans les années à venir, on sera à 250.000 tonnes d’autant que ce nouvel ouvrage viendra améliorer nos capacités», se réjouit-il. Le chef de délégation de la Commission européenne, Michel Arrion, explique que cet investissement permettra de compléter les acquis de la plateforme avec un système de traçabilité efficace depuis la plantation jusqu’au quai. «L’objectif principal de ces investissements est le soutien à la commercialisation, en particulier l’exportation de fruits de Côte d’Ivoire à l’instar des autres produits agricoles, qui constituent un secteur fort de son économie», argumente-t-il. L’Union européenne, précise Michel Arrion, a notamment appuyé trois programmes majeurs de 2007 à 2009 dans la filière. Il s’agit de la mise aux normes du système de traçabilité logistique des palettes au quai fruitier, la certification des plantations relativement aux principaux référentiels de la grande distribution européenne et de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs dans les plantations. Ces nouvelles installations du terminal fruitier sont mises en service au moment où la filière fruitière traverse une crise sérieuse. Selon Michel Gnui, Pca de l’Organisation centrale des producteurs-exportateurs d’ananas-bananes (Ocab), «si ces nouvelles infrastructures peuvent nous accompagner sur le chemin de la compétitivité, nous voulons exprimer le désarroi des producteurs d’ananas et cela depuis 6 ans.» Eu égard à une chute vertigineuse des exportations. En effet, en 1999, sur les 213.000 tonnes d’ananas exportés, déplore-t-il, la part des petits planteurs oscillait entre 150.000 tonnes. Mais en 2009, 10 ans plus tard, les exportations d’ananas se sont effondrées à 60.000 tonnes, avec une part des petits planteurs qui s’établit à 10.000 tonnes.
Assurer la traçabilité des fruits
«Le diagnostic établit au cours du symposium de Grand-Bassam met en exergue tous les problèmes. Pour optimiser la rentabilité de la filière, il faut une synergie déterminante entre les différents acteurs qui constituent le socle de développement de notre secteur surtout en matière de transport maritime», préconise le Pca de l’Ocab. Avant d’interpeller les pouvoirs publics et les partenaires au développement, afin qu’ils s’impliquent davantage dans ce secteur. Le représentant du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, ministre de l’Agriculture, abonde dans le même sens en faisant savoir que la filière fait face à des enjeux importants. «La banane ivoirienne est confrontée à une concurrence des autres pays producteurs en particulier ceux d’Amérique latine sur le marché européen. Concernant l’ananas, le tableau est moins reluisant. Il est temps de tirer les leçons de cette situation et de proposer une nouvelle approche en tenant compte des défis actuels», dixit le représentant de Guillaume Soro. A ses yeux, cet investissement de l’Ue, contribuera à améliorer la compétitivité de la filière dans le respect des normes sociales et environnementales. Pour lui, la Commission européenne a consenti près de 30 milliards de Fcfa en faveur du secteur fruit depuis 1993. Toute chose qui confirme le dynamisme de ce partenariat. «Ce soutien déjà remarquable a été renforcé à travers le cadre spécial d’assistance technique et financière au secteur banane financé (élaboré pour la période 1999-2008) à hauteur de 22 milliards 700 millions de Fcfa sur des ressources du budget de l’Ue », démontre Amadou Gon avant de saluer les responsables de la Commission européenne. Le ministre des Infrastructures économiques Patrick Achi, note que cet ouvrage va enraciner «notre encrage dans la mondialisation par une offre de qualité qui permet d’assurer et de conforter notre leadership sous-régional.»
Cissé Cheick Ely