L`affichage des listings électoraux dans les centres d`identification n`a pas mis fin à la polémique nourrie qui a accompagné l`opération d`enrôlement sur toute l`étendue du territoire quant à la capacité technique de la Sagem de conduire sa mission à terme sans embuches. La preuve, est que l`affichage de la liste électorale provisoire fait apparaître des lacunes difficiles à admettre de la part d`un opérateur qui prétend avoir des compétences de premier ordre au niveau mondial. En effet, on ne le note pas assez, mais un regrettable désordre a été constaté dans l`affichage de ladite liste dans les centres qui ont été retenus à cet effet.
Confusion, insuffisance, désordre et erreurs de débutants
Le premier problème noté dans l`affichage des listings se situe au niveau de la confusion faite dans les centres. Des personnes identifiées dans leurs villages, communes ou sous préfectures se sont retrouvées dans centres loin des lieux où elles se sont fait enrôler. Ainsi, à Abidjan, l`on a noté plusieurs cas d`Ivoiriens qui se sont inscrits à Abidjan Nord (Yopougon, Adjamé, Attécoubé, Cocody, Abobo, Plateau) et qui se sont retrouvées sur des listes à Abidjan Sud c`est-à-dire à Treichville, à Marcory, à Koumassi et à Port-Bouët. Et vice-versa. C`est le cas aussi de Nidrou, village de l`honorable Déhé Gnahou, dans la sous-préfecture de Duèkoué. Dans ce village, l`indignation des habitants est à son comble. La colère de ceux-ci est due au fait que plus de 400 personnes recensées dans ledit village se sont retrouvées non sur les listings de leur centre, mais plutôt celui d`une autre sous-préfecture. Ce qui signifie que les personnes en question ne pourront pas voter les candidats de leur choix, dans leur sous-préfecture. Un cas parmi tant d`autres qui montre que la Sagem dont la France a tant vanté les mérites au point de l`imposer au président Laurent Gbagbo n`est pas cette maison infaillible qu`on nous a présentée.
Du boucan pour rien
Interrogé sur les raisons de ces lacunes, un technicien proche de la Sagem, qui a requis l`anonymat, nous a indiqué que “l`opérateur en charge de l`identification en côte d`Ivoire a commis, dans la précipitation, une erreur de débutant”. Avant de nous expliquer que la Sagem n`a pas configuré les listings par centre d`enrôlement. Or, nous a-t-il fait savoir, “les mêmes valises ont été transportées de site en site, de commune en commune, de département en département, pour combler le déficit observé à ce niveau”. Ces révélations sont d`autant plus justes que l`on se souvient de la question embarrassante que la logistique en termes de valises avait posée à la Sagem au début de l`opération d`enrôlement. Car, sur 15.000 valises prévues, cet opérateur n`a pu mobiliser que 1500 machines. Une chose a donc été d`annoncer avec tambour et trompette le déploiement de plus d`une dizaine de milliers de valises sur toute l`étendue du territoire national et une autre a été de s`en montrer vraiment capable. La campagne médiatique servie à bonne dose à cet effet n`aura été que du boucan pour un résultat peu flatteur, venant d`un opérateur qui s`est présenté comme un “géant mondial” en la matière. La seconde insuffisance constatée dans le travail de la Sagem porte sur les ratés au niveau des mentions et des données alphanumériques et biométriques omises sur les listings affichés. Beaucoup de personnes identifiées ont eu la désagréable surprise de se rendre compte que leurs noms figuraient sans photo. Quand certains constataient qu`en face de leurs photos, il n`y avait ni nom ni prénoms.
Des villages entiers “rayés” des listings par des valises défectueuses
Et les choses se compliquent lorsqu`on avance dans les contrées reculées. Des villages entiers se sont retrouvés dans une situation de contentieux car les personnes qui ont été recensées ne figurent sur aucun listing. A la Commission nationale électorale, l`on rassure et met cette tare sr la compte de simple “omission” qui seront rapidement corrigées. Mais la vérité est qu`à ce niveau aussi, la Sagem, habitée par la hâte, n`a pas pris le soin de faire les choses de façon méticuleuses dans ces villages. Le problème des valises s`y étant posé, la Sagem s`est contenté de précéder à la va vite. Mais à ce niveau, les observateurs compétents en la matière craignent que “la Sagem a, à la suite de problèmes techniques ou de mauvaise manipulation, perdu définitivement des données sur des villages entiers”. Le cas échéant, cela pourrait expliquer que des bourgs entiers ont été aussi inexplicablement omis. Dans un tel cas de figure et en cas de réclamation collective, l`on se demande bien comment la Sagem colmatera t- elle les brèches. Y aura t- il dans les villages “rayés” des listings une opération d`enrôlement de rattrapage pour sauver les meubles ? Ou alors la Sagem dispose t- elle de moyen technique de récupérer ses données après une révision des valises. En fait, nous a confié un agent, toujours sous le seau de l`anonymat, “la réalité que la Sagem a caché aux Ivoiriens est que certaines valises défectueuses ont connu des problèmes. De sorte que les risques de perdre les données alphanumériques et biométriques qui y étaient enregistrées sont réels. Car il n`est pas exclu que des valises soient tombées en panne, en raison de leur sur utilisation par les équipes, vu l`insuffisance de la logistique”.
150 milliards de francs Cfa pour un résultat douteux
Au regard de toutes ces failles dans le travail de la Sagem, l`on ne peut qu`être dépité par le coût exorbitante de l`opération d`enrôlement et d`identification mené malgré elle simultanément par la Côte d`Ivoire qui a dû déboursé plus de 150 milliards de f Cfa au profit d`un opérateur que la France a imposé à Laurent Gbagbo, sous la menace des armes. Alors que l`Institut national de statistique, traditionnellement chargé de cette opération en Côte d`Ivoire aurait pu, avec les compétantes requises, aurait pu la réaliser avec moins de 19 milliards de F Cfa. Malgré les contestations élevées contre “les élections les plus chers du monde” auxquelles Paris a contraint Abidjan, l`opposition, qui a servi de bras séculier à la France dans sa guerre contre la Côte d`Ivoire, s`était, l`on s`en souvient, réjoui de ce que le pays soit ainsi saigné et avait soutenu corps et âme le choix controversé de l`opérateur français. Comme argument évoqué par l`Elysée pour justifier son choix, les supposées “très hautes compétences” de la Sagem qui avait à la limite été présentée comme une entreprise infaillible en matière d`identification. En même temps que l`on vantait sa capacité technologique. 150 milliards de Fcfa pour un recensement approximatif, soit 131 milliards de trop, au regard de la proposition de l`Ins, jetés par la fenêtre en temps de guerre et de crise aigue. On ne pouvait pas trouver meilleure preuve du piège que la France tendu à la Côte d`Ivoire et à Laurent Gbagbo, elle qui a œuvré sans relâche pour abattre la Refondation. Et qui n`a pas encore renoncé à ses complots.
La Sagem, l`un des gros financiers de l`ex-rébellion
Mais faut-il s`étonner de ce que la France ait octroyé à la Sagem une marché aussi scandaleux en termes de coût ? En fait, toutes les sources crédibles qui se sont intéressées à la question ont affirmé que la Sagem a été l`un des plus gros financiers de l`ex-rébellion qui s`est installée après le coup d`Etat manqué du 19 septembre 2002. En effet, la Sagem aurait fourni presque tous les moyens financiers nécessaires à l`achat des armes qui ont servi aux assaillants dans les premières heures de l`attaque. Chirac et ses hommes étant sûrs du succès de leur coup, ont fait la promesse à la Sagem de lui attribuer tous les gros marchés qui relèveraient de ses domaines de compétence, après la prise du pouvoir par Alassane Ouattara. Aussi les dirigeants de cette société française n`ont -ils pas hésité à mettre le paquet, en achetant les yeux fermés, les kalachnikovs et les roquettes qui ont endeuillé la Côte d`Ivoire. Mais malheureusement pour les comploteurs et leur bailleur de fonds principal qu`est la Sagem, les choses ne se passent pas comme prévues. La crise s`enlise et la Sagem, qui a casqué des sommes énormes, se trouve asphyxiée financièrement. L`entreprise qui n`est pas loin de la faillite demande alors à Chirac de trouver une solution pour la renflouer. Et l`Elysée ne va pas chercher loin. L`opération d`identification en Côte d`Ivoire est une occasion toute trouvée par la France pour permettre à la Sagem de rentrer dans ses fonds. Toutes estimations faites, les sommes décaissées par la Sagem avoisinaient, dit-on, les 100 milliards de f Cfa. Aussi Paris, pour sauver son financier du naufrage, va saler la note au maximum. D`où la facture exorbitante présentée à la Côte d`Ivoire pour une simple opération d`enrôlement. Ainsi, pour amplifier cette escroquerie, la France exige de Laurent Gbagbo que l`identification soit couplée à l`enrôlement. Alors qu`il aurait été plus simple et moins onéreux de dissocier les deux opérations.
La liste électorale comme une arme de déstabilisation
Mais la France n`entend pas utiliser le processus d`identification seulement comme le moyen de permettre à la Sagem de rentrer dans ses fonds. L`autre mission dévolue de façon détournée à cette entreprise, partie prenante au coup d`Etat du 19 septembre 2002, de régler d`une certaine manière la question du bétail électoral de Ouattara, en délivrant des papiers aux non Ivoiriens proches du mentor du Rdr. Dans les calculs de la France, cette opération devait être d`autant plus facile que la Commission nationale électorale (Cei), aux mains de l`opposition était censée faciliter l`enrôlement des ressortissants dans pays de la Cedeao au profit du commanditaire de la rébellion. Selon des sources bien introduites, “une partie importante du recrutement des agents locaux de la Sagem s`est faite dans les locaux du Rdr à la Rue Lepic”. Des jeunes filles, qui ont témoigné, ont dit avoir été surprises de se voir interroger par des cadres du Rdr qui n`ont pas hésité à donner une coloration ethnique et politique aux auditions. C`est donc sur cette base biaisée que le recrutement des agents de la Sagem aurait été en grande partie faite. L`on n`est donc pas surpris que certains d`entre eux, de connivence avec la “maison mère”, c`est -à-dire le Rassemblement des républicains, ont procédé à l`enrôlement des Etrangers que le parti de Ouattara a poussés à la fraude. Ce n`est donc pas sans raison que celui-ci a nourri l`espoir que Mambé Beugré, président de la Commission électorale indépendante, cadre du Pdci qui siège dans cette institution pour le compte du Rhdp, faciliterait l`enrôlement aveugle de tous ses partisans et sympathisants du Rdr ressortissants des pays de la sous région. Mambé aurait-il servi à la lettre les intérêts du mentor des républicains si les représentants des autres partis n`avaient pas fait preuve de vigilance ? Au regard des rapports hypocrites qui lient Bédié à Ouattara, rien n`est moins sûr. Mais il est clair que depuis Linas-
Les services secrets français dans le jeu
Marcoussis où la France et Ouattara ont tenté d`attribuer abusivement la nationalité ivoirienne à 3 millions de Burkinabè vivant depuis longtemps en Côte d`Ivoire, l`homme de mains de l`Elysée a basé sa stratégie électorale sur la fraude. Car, pour se faire élire par son bétail électoral étranger, il lui faut bien une liste électorale truffée de non Ivoiriens censés être acquis à sa cause. Une liste électorale qui aurait bien fait l`affaire du “Rdr-Cedeao”, tel que rêvé par Alassane Ouattara dont les préoccupations identitaires transcendent nos frontières. Par la ailleurs la Sagem est chargée de transmettre aux services secrets français la liste électorale définitive. C`est ainsi qu`elle a procédé en Rdc, alors qu`elle n’en avait pas le droit. C’est dire que la Sagem a donc une mission d`espionnage à jouer en fournissant toutes les données sur le l`identité des Ivoiriens à la France.
Des omissions pour favoriser la contestation de la liste définitive
Par ailleurs, des informations de bonnes sources n`écartent pas qu`en plus des lacunes flagrantes apparus dans le travail de la Sagem, des omissions ont sans doute été faites à dessein pour révolter la population. En effet, Paris aurait nourri le secret espoir que le contentieux électoral débouche sur une contestation qui prendrait une tournure violente et qui mettrait en péril le pouvoir de Laurent Gbagbo. Beaucoup de personnes proches de la Cei et de la Sagem ont indiqué, sous le sceau de l`anonymat, que la France aurait donné des consignes à l`opérateur français de bâcler par moment le travail pour créer de la tension autour de la liste électorale provisoire, au moment de l`affichage. On soupçonne donc qu`une partie des 2,7 millions de personnes qui ont été présentées au début de l`affichage des listings dans les centres comme inexistants dans les fichiers historique a été omise de mauvaise foi, dans l`espoir que la contestation qui partirait de cette situation s`amplifierait pour déborder le président Gbagbo. l
K. K. M.
Confusion, insuffisance, désordre et erreurs de débutants
Le premier problème noté dans l`affichage des listings se situe au niveau de la confusion faite dans les centres. Des personnes identifiées dans leurs villages, communes ou sous préfectures se sont retrouvées dans centres loin des lieux où elles se sont fait enrôler. Ainsi, à Abidjan, l`on a noté plusieurs cas d`Ivoiriens qui se sont inscrits à Abidjan Nord (Yopougon, Adjamé, Attécoubé, Cocody, Abobo, Plateau) et qui se sont retrouvées sur des listes à Abidjan Sud c`est-à-dire à Treichville, à Marcory, à Koumassi et à Port-Bouët. Et vice-versa. C`est le cas aussi de Nidrou, village de l`honorable Déhé Gnahou, dans la sous-préfecture de Duèkoué. Dans ce village, l`indignation des habitants est à son comble. La colère de ceux-ci est due au fait que plus de 400 personnes recensées dans ledit village se sont retrouvées non sur les listings de leur centre, mais plutôt celui d`une autre sous-préfecture. Ce qui signifie que les personnes en question ne pourront pas voter les candidats de leur choix, dans leur sous-préfecture. Un cas parmi tant d`autres qui montre que la Sagem dont la France a tant vanté les mérites au point de l`imposer au président Laurent Gbagbo n`est pas cette maison infaillible qu`on nous a présentée.
Du boucan pour rien
Interrogé sur les raisons de ces lacunes, un technicien proche de la Sagem, qui a requis l`anonymat, nous a indiqué que “l`opérateur en charge de l`identification en côte d`Ivoire a commis, dans la précipitation, une erreur de débutant”. Avant de nous expliquer que la Sagem n`a pas configuré les listings par centre d`enrôlement. Or, nous a-t-il fait savoir, “les mêmes valises ont été transportées de site en site, de commune en commune, de département en département, pour combler le déficit observé à ce niveau”. Ces révélations sont d`autant plus justes que l`on se souvient de la question embarrassante que la logistique en termes de valises avait posée à la Sagem au début de l`opération d`enrôlement. Car, sur 15.000 valises prévues, cet opérateur n`a pu mobiliser que 1500 machines. Une chose a donc été d`annoncer avec tambour et trompette le déploiement de plus d`une dizaine de milliers de valises sur toute l`étendue du territoire national et une autre a été de s`en montrer vraiment capable. La campagne médiatique servie à bonne dose à cet effet n`aura été que du boucan pour un résultat peu flatteur, venant d`un opérateur qui s`est présenté comme un “géant mondial” en la matière. La seconde insuffisance constatée dans le travail de la Sagem porte sur les ratés au niveau des mentions et des données alphanumériques et biométriques omises sur les listings affichés. Beaucoup de personnes identifiées ont eu la désagréable surprise de se rendre compte que leurs noms figuraient sans photo. Quand certains constataient qu`en face de leurs photos, il n`y avait ni nom ni prénoms.
Des villages entiers “rayés” des listings par des valises défectueuses
Et les choses se compliquent lorsqu`on avance dans les contrées reculées. Des villages entiers se sont retrouvés dans une situation de contentieux car les personnes qui ont été recensées ne figurent sur aucun listing. A la Commission nationale électorale, l`on rassure et met cette tare sr la compte de simple “omission” qui seront rapidement corrigées. Mais la vérité est qu`à ce niveau aussi, la Sagem, habitée par la hâte, n`a pas pris le soin de faire les choses de façon méticuleuses dans ces villages. Le problème des valises s`y étant posé, la Sagem s`est contenté de précéder à la va vite. Mais à ce niveau, les observateurs compétents en la matière craignent que “la Sagem a, à la suite de problèmes techniques ou de mauvaise manipulation, perdu définitivement des données sur des villages entiers”. Le cas échéant, cela pourrait expliquer que des bourgs entiers ont été aussi inexplicablement omis. Dans un tel cas de figure et en cas de réclamation collective, l`on se demande bien comment la Sagem colmatera t- elle les brèches. Y aura t- il dans les villages “rayés” des listings une opération d`enrôlement de rattrapage pour sauver les meubles ? Ou alors la Sagem dispose t- elle de moyen technique de récupérer ses données après une révision des valises. En fait, nous a confié un agent, toujours sous le seau de l`anonymat, “la réalité que la Sagem a caché aux Ivoiriens est que certaines valises défectueuses ont connu des problèmes. De sorte que les risques de perdre les données alphanumériques et biométriques qui y étaient enregistrées sont réels. Car il n`est pas exclu que des valises soient tombées en panne, en raison de leur sur utilisation par les équipes, vu l`insuffisance de la logistique”.
150 milliards de francs Cfa pour un résultat douteux
Au regard de toutes ces failles dans le travail de la Sagem, l`on ne peut qu`être dépité par le coût exorbitante de l`opération d`enrôlement et d`identification mené malgré elle simultanément par la Côte d`Ivoire qui a dû déboursé plus de 150 milliards de f Cfa au profit d`un opérateur que la France a imposé à Laurent Gbagbo, sous la menace des armes. Alors que l`Institut national de statistique, traditionnellement chargé de cette opération en Côte d`Ivoire aurait pu, avec les compétantes requises, aurait pu la réaliser avec moins de 19 milliards de F Cfa. Malgré les contestations élevées contre “les élections les plus chers du monde” auxquelles Paris a contraint Abidjan, l`opposition, qui a servi de bras séculier à la France dans sa guerre contre la Côte d`Ivoire, s`était, l`on s`en souvient, réjoui de ce que le pays soit ainsi saigné et avait soutenu corps et âme le choix controversé de l`opérateur français. Comme argument évoqué par l`Elysée pour justifier son choix, les supposées “très hautes compétences” de la Sagem qui avait à la limite été présentée comme une entreprise infaillible en matière d`identification. En même temps que l`on vantait sa capacité technologique. 150 milliards de Fcfa pour un recensement approximatif, soit 131 milliards de trop, au regard de la proposition de l`Ins, jetés par la fenêtre en temps de guerre et de crise aigue. On ne pouvait pas trouver meilleure preuve du piège que la France tendu à la Côte d`Ivoire et à Laurent Gbagbo, elle qui a œuvré sans relâche pour abattre la Refondation. Et qui n`a pas encore renoncé à ses complots.
La Sagem, l`un des gros financiers de l`ex-rébellion
Mais faut-il s`étonner de ce que la France ait octroyé à la Sagem une marché aussi scandaleux en termes de coût ? En fait, toutes les sources crédibles qui se sont intéressées à la question ont affirmé que la Sagem a été l`un des plus gros financiers de l`ex-rébellion qui s`est installée après le coup d`Etat manqué du 19 septembre 2002. En effet, la Sagem aurait fourni presque tous les moyens financiers nécessaires à l`achat des armes qui ont servi aux assaillants dans les premières heures de l`attaque. Chirac et ses hommes étant sûrs du succès de leur coup, ont fait la promesse à la Sagem de lui attribuer tous les gros marchés qui relèveraient de ses domaines de compétence, après la prise du pouvoir par Alassane Ouattara. Aussi les dirigeants de cette société française n`ont -ils pas hésité à mettre le paquet, en achetant les yeux fermés, les kalachnikovs et les roquettes qui ont endeuillé la Côte d`Ivoire. Mais malheureusement pour les comploteurs et leur bailleur de fonds principal qu`est la Sagem, les choses ne se passent pas comme prévues. La crise s`enlise et la Sagem, qui a casqué des sommes énormes, se trouve asphyxiée financièrement. L`entreprise qui n`est pas loin de la faillite demande alors à Chirac de trouver une solution pour la renflouer. Et l`Elysée ne va pas chercher loin. L`opération d`identification en Côte d`Ivoire est une occasion toute trouvée par la France pour permettre à la Sagem de rentrer dans ses fonds. Toutes estimations faites, les sommes décaissées par la Sagem avoisinaient, dit-on, les 100 milliards de f Cfa. Aussi Paris, pour sauver son financier du naufrage, va saler la note au maximum. D`où la facture exorbitante présentée à la Côte d`Ivoire pour une simple opération d`enrôlement. Ainsi, pour amplifier cette escroquerie, la France exige de Laurent Gbagbo que l`identification soit couplée à l`enrôlement. Alors qu`il aurait été plus simple et moins onéreux de dissocier les deux opérations.
La liste électorale comme une arme de déstabilisation
Mais la France n`entend pas utiliser le processus d`identification seulement comme le moyen de permettre à la Sagem de rentrer dans ses fonds. L`autre mission dévolue de façon détournée à cette entreprise, partie prenante au coup d`Etat du 19 septembre 2002, de régler d`une certaine manière la question du bétail électoral de Ouattara, en délivrant des papiers aux non Ivoiriens proches du mentor du Rdr. Dans les calculs de la France, cette opération devait être d`autant plus facile que la Commission nationale électorale (Cei), aux mains de l`opposition était censée faciliter l`enrôlement des ressortissants dans pays de la Cedeao au profit du commanditaire de la rébellion. Selon des sources bien introduites, “une partie importante du recrutement des agents locaux de la Sagem s`est faite dans les locaux du Rdr à la Rue Lepic”. Des jeunes filles, qui ont témoigné, ont dit avoir été surprises de se voir interroger par des cadres du Rdr qui n`ont pas hésité à donner une coloration ethnique et politique aux auditions. C`est donc sur cette base biaisée que le recrutement des agents de la Sagem aurait été en grande partie faite. L`on n`est donc pas surpris que certains d`entre eux, de connivence avec la “maison mère”, c`est -à-dire le Rassemblement des républicains, ont procédé à l`enrôlement des Etrangers que le parti de Ouattara a poussés à la fraude. Ce n`est donc pas sans raison que celui-ci a nourri l`espoir que Mambé Beugré, président de la Commission électorale indépendante, cadre du Pdci qui siège dans cette institution pour le compte du Rhdp, faciliterait l`enrôlement aveugle de tous ses partisans et sympathisants du Rdr ressortissants des pays de la sous région. Mambé aurait-il servi à la lettre les intérêts du mentor des républicains si les représentants des autres partis n`avaient pas fait preuve de vigilance ? Au regard des rapports hypocrites qui lient Bédié à Ouattara, rien n`est moins sûr. Mais il est clair que depuis Linas-
Les services secrets français dans le jeu
Marcoussis où la France et Ouattara ont tenté d`attribuer abusivement la nationalité ivoirienne à 3 millions de Burkinabè vivant depuis longtemps en Côte d`Ivoire, l`homme de mains de l`Elysée a basé sa stratégie électorale sur la fraude. Car, pour se faire élire par son bétail électoral étranger, il lui faut bien une liste électorale truffée de non Ivoiriens censés être acquis à sa cause. Une liste électorale qui aurait bien fait l`affaire du “Rdr-Cedeao”, tel que rêvé par Alassane Ouattara dont les préoccupations identitaires transcendent nos frontières. Par la ailleurs la Sagem est chargée de transmettre aux services secrets français la liste électorale définitive. C`est ainsi qu`elle a procédé en Rdc, alors qu`elle n’en avait pas le droit. C’est dire que la Sagem a donc une mission d`espionnage à jouer en fournissant toutes les données sur le l`identité des Ivoiriens à la France.
Des omissions pour favoriser la contestation de la liste définitive
Par ailleurs, des informations de bonnes sources n`écartent pas qu`en plus des lacunes flagrantes apparus dans le travail de la Sagem, des omissions ont sans doute été faites à dessein pour révolter la population. En effet, Paris aurait nourri le secret espoir que le contentieux électoral débouche sur une contestation qui prendrait une tournure violente et qui mettrait en péril le pouvoir de Laurent Gbagbo. Beaucoup de personnes proches de la Cei et de la Sagem ont indiqué, sous le sceau de l`anonymat, que la France aurait donné des consignes à l`opérateur français de bâcler par moment le travail pour créer de la tension autour de la liste électorale provisoire, au moment de l`affichage. On soupçonne donc qu`une partie des 2,7 millions de personnes qui ont été présentées au début de l`affichage des listings dans les centres comme inexistants dans les fichiers historique a été omise de mauvaise foi, dans l`espoir que la contestation qui partirait de cette situation s`amplifierait pour déborder le président Gbagbo. l
K. K. M.