Le président Gbagbo a échangé, hier avec les journalistes dans le cadre des journées marquant la célébration des 45 ans du quotidien gouvernemental. Un discours direct, sans faux-fuyant. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier l’intervention du président Gbagbo hier au siège du quotidien gouvernemental Fraternité Matin.
«En 6 ans, on a eu 83 mouvements de grève totalisant 431 jours d’inactivité. Je ne l’accepte pas», a-t-il déclaré pour commenter le sujet brûlant de l’actualité qui est faite de grèves à tout vent. Selon lui, de grands efforts sont faits pour sortir le pays de la crise qu’elle traverse depuis septembre 2002, mais la récente grève des greffiers freine les avancées vers les élections. Et pourtant, a soutenu le chef de l’Etat, «les efforts que nous avons faits à la tête de l’Etat pour l’amélioration de la vie des fonctionnaires, n’ont pas d’équivalent dans l’histoire de la Côte d’Ivoire indépendante». Ils se traduisent en une masse salariale actuelle de 845 milliards, ce qui représente 45% du budget, selon le président Gbagbo, alors que la norme de l’UEMOA est de 35%. «C’est trop ! Je ne pense pas à augmenter les salaires mais plutôt à recruter des enseignants. Il en faut 8000 pour l’enseignement primaire et 4000 pour le secondaire. J’en ai fait suffisamment, je n’augmenterai pas les salaires d’un iota. On parlera d’augmentation de salaire après le point d’achèvement de l’initiative PPTE», a-t-il tranché. Avant d’ajouter : «Nous sommes sur le point d’avoir le point d’achèvement. Nous n’allons pas compromettre tous ces efforts».
Pour ce qui est du scandale des déchets toxiques, le président Gbagbo a soutenu que l’Etat s’est battu pour obtenir 100 milliards afin de dédommager les parents des personnes décédées ainsi que les victimes hospitalisées et les victimes ambulatoires. En plus, le plateau technique de tous les centres de santé du District d’Abidjan a été renforcé. Un centre de santé moderne est en construction à Cocody et un hôpital de veille est en projet à Abobo. Seulement, «des victimes ont, d’autre part, porté plainte. J’ai lu que l’argent qu’ils ont gagné est bloqué. Cela s’est fait entre privé et privé. Ce n’est pas l’Etat qui est engagé mais s’ils nous font appel, on pourra les aider». Cependant, la préoccupation principale aujourd’hui est, selon le chef de l’Etat, de faire en sorte que cela ne se répète plus.
Au plan politique, Laurent Gbagbo refuse de reconnaître qu’il existe une opposition en Côte d’Ivoire. Selon lui, au plan juridique et dans la définition grammaticale, il n’y a pas d’opposition en Côte d’Ivoire. Expliquant qu’une opposition est composée de personnes qui s’opposent au programme de ceux qui sont au pouvoir en attendant de les remplacer pour appliquer leur propre programme, il a dit que ceux qui se présentent aujourd’hui comme des opposants, en réalité n’en sont pas. «Dans une République, les décisions se prennent au Conseil des ministres. Nous y sommes tous», a-t-il fait observer.
Au nombre des dossiers épineux qui doivent être traités dans le cadre de la fin de la crise, il y a ceux relatifs à la question militaire. Là-dessus, le président a indiqué qu’avant de signer un texte, il place toujours face-à-face, les Forces Nouvelles et les FDS afin que l’esprit de consensus qui est celui de Ouagadougou, soit préservé. Selon lui, il a déjà signé sept décrets sur lesquels les deux camps sont tombés d’accord.
«Il reste un texte à signer sur 300 policiers des Forces nouvelles qui ont été formés à Pretoria. Comment se fera leur intégration à la police ?
Il ya aussi un texte sur 10 policiers qui avaient rejoint la rébellion et dont la situation n’est pas encore claire. Doit-on leur faire un rappel de salaire ou pas ?
On discute encore. Enfin, un accord a été trouvé sur la retraite des Com-Zones, qui n’a pas encore été peaufiné.
Je leur ai dit d’aller s’entendre», a clarifié le chef de l’Etat. A propos du désarmement, le président Gbagbo a fait cette autre clarification : «Je n’ai jamais dit que le désarmement se fera après les élections, et je n’ai jamais dit qu’il se fera par les armes.
J’ai dit qu’après les élections, l’accord politique de Ouaga aura été appliqué. En conséquence, ceux qu’on trouvera en possession d’armes, on les prendra».
Après avoir dit toute la fierté qu’il tire des grands chantiers du transfert de la capitale à Yamoussoukro, le président Gbagbo a promis que la construction du troisième pont débutera en février prochain. D’autres œuvres verront également le jour, notamment, la voie Cocody-Bingerville-Bassam. Fin 2010, l’Assemblée nationale ouvrira ses portes à Yamoussoukro, l’autoroute du nord est à 5 km de la capitale et doit aller jusqu’à Ouagadougou. De nombreux projets attendent d’être mis en route. Pour toutes ces raisons, le président Gbagbo demande aux uns et aux autres de ne pas se mettre en grève pour des revendications salariales car, c’est la sortie de crise qui ouvre la porte à tous les espoirs.
Le Directeur général de Fraternité Matin, M. Jean-Baptiste Akrou a offert deux tableaux au président Gbagbo. Le premier est une interview de Fax Clark, réalisée par Gbagbo. «J’étais étudiant et on ne m’a pas payé de pige», a ironisé le chef de l’Etat. L’autre tableau est une copie de la lettre que des étudiants emprisonnés à Akouédo avaient adressée au président Houphouet-Boigny pour demander sa clémence et dont Laurent Gbagbo était l’un des signataires.
«Là aussi, j’étais étudiant», a-t-il commenté. Laurent Gbagbo est le premier chef d’Etat à animer une conférence de presse à Fraternité-Matin.
Paul D. Tayoro
«En 6 ans, on a eu 83 mouvements de grève totalisant 431 jours d’inactivité. Je ne l’accepte pas», a-t-il déclaré pour commenter le sujet brûlant de l’actualité qui est faite de grèves à tout vent. Selon lui, de grands efforts sont faits pour sortir le pays de la crise qu’elle traverse depuis septembre 2002, mais la récente grève des greffiers freine les avancées vers les élections. Et pourtant, a soutenu le chef de l’Etat, «les efforts que nous avons faits à la tête de l’Etat pour l’amélioration de la vie des fonctionnaires, n’ont pas d’équivalent dans l’histoire de la Côte d’Ivoire indépendante». Ils se traduisent en une masse salariale actuelle de 845 milliards, ce qui représente 45% du budget, selon le président Gbagbo, alors que la norme de l’UEMOA est de 35%. «C’est trop ! Je ne pense pas à augmenter les salaires mais plutôt à recruter des enseignants. Il en faut 8000 pour l’enseignement primaire et 4000 pour le secondaire. J’en ai fait suffisamment, je n’augmenterai pas les salaires d’un iota. On parlera d’augmentation de salaire après le point d’achèvement de l’initiative PPTE», a-t-il tranché. Avant d’ajouter : «Nous sommes sur le point d’avoir le point d’achèvement. Nous n’allons pas compromettre tous ces efforts».
Pour ce qui est du scandale des déchets toxiques, le président Gbagbo a soutenu que l’Etat s’est battu pour obtenir 100 milliards afin de dédommager les parents des personnes décédées ainsi que les victimes hospitalisées et les victimes ambulatoires. En plus, le plateau technique de tous les centres de santé du District d’Abidjan a été renforcé. Un centre de santé moderne est en construction à Cocody et un hôpital de veille est en projet à Abobo. Seulement, «des victimes ont, d’autre part, porté plainte. J’ai lu que l’argent qu’ils ont gagné est bloqué. Cela s’est fait entre privé et privé. Ce n’est pas l’Etat qui est engagé mais s’ils nous font appel, on pourra les aider». Cependant, la préoccupation principale aujourd’hui est, selon le chef de l’Etat, de faire en sorte que cela ne se répète plus.
Au plan politique, Laurent Gbagbo refuse de reconnaître qu’il existe une opposition en Côte d’Ivoire. Selon lui, au plan juridique et dans la définition grammaticale, il n’y a pas d’opposition en Côte d’Ivoire. Expliquant qu’une opposition est composée de personnes qui s’opposent au programme de ceux qui sont au pouvoir en attendant de les remplacer pour appliquer leur propre programme, il a dit que ceux qui se présentent aujourd’hui comme des opposants, en réalité n’en sont pas. «Dans une République, les décisions se prennent au Conseil des ministres. Nous y sommes tous», a-t-il fait observer.
Au nombre des dossiers épineux qui doivent être traités dans le cadre de la fin de la crise, il y a ceux relatifs à la question militaire. Là-dessus, le président a indiqué qu’avant de signer un texte, il place toujours face-à-face, les Forces Nouvelles et les FDS afin que l’esprit de consensus qui est celui de Ouagadougou, soit préservé. Selon lui, il a déjà signé sept décrets sur lesquels les deux camps sont tombés d’accord.
«Il reste un texte à signer sur 300 policiers des Forces nouvelles qui ont été formés à Pretoria. Comment se fera leur intégration à la police ?
Il ya aussi un texte sur 10 policiers qui avaient rejoint la rébellion et dont la situation n’est pas encore claire. Doit-on leur faire un rappel de salaire ou pas ?
On discute encore. Enfin, un accord a été trouvé sur la retraite des Com-Zones, qui n’a pas encore été peaufiné.
Je leur ai dit d’aller s’entendre», a clarifié le chef de l’Etat. A propos du désarmement, le président Gbagbo a fait cette autre clarification : «Je n’ai jamais dit que le désarmement se fera après les élections, et je n’ai jamais dit qu’il se fera par les armes.
J’ai dit qu’après les élections, l’accord politique de Ouaga aura été appliqué. En conséquence, ceux qu’on trouvera en possession d’armes, on les prendra».
Après avoir dit toute la fierté qu’il tire des grands chantiers du transfert de la capitale à Yamoussoukro, le président Gbagbo a promis que la construction du troisième pont débutera en février prochain. D’autres œuvres verront également le jour, notamment, la voie Cocody-Bingerville-Bassam. Fin 2010, l’Assemblée nationale ouvrira ses portes à Yamoussoukro, l’autoroute du nord est à 5 km de la capitale et doit aller jusqu’à Ouagadougou. De nombreux projets attendent d’être mis en route. Pour toutes ces raisons, le président Gbagbo demande aux uns et aux autres de ne pas se mettre en grève pour des revendications salariales car, c’est la sortie de crise qui ouvre la porte à tous les espoirs.
Le Directeur général de Fraternité Matin, M. Jean-Baptiste Akrou a offert deux tableaux au président Gbagbo. Le premier est une interview de Fax Clark, réalisée par Gbagbo. «J’étais étudiant et on ne m’a pas payé de pige», a ironisé le chef de l’Etat. L’autre tableau est une copie de la lettre que des étudiants emprisonnés à Akouédo avaient adressée au président Houphouet-Boigny pour demander sa clémence et dont Laurent Gbagbo était l’un des signataires.
«Là aussi, j’étais étudiant», a-t-il commenté. Laurent Gbagbo est le premier chef d’Etat à animer une conférence de presse à Fraternité-Matin.
Paul D. Tayoro