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Politique Publié le vendredi 18 décembre 2009 | Le Temps

Tournee dans le Denguele et le Bafing : Ouattara menace Fologo et s’empêtre dans des contrevérités

A l'issue de sa tournée dans les régions du Denguélé et du Bafing, du 19 au 15 décembre derniers, Alassane Dramane Ouattara, le mentor du Rdr, a animé une conférence de presse de clôture, riche en enseignements : Par ses déclarations, Ouattara sème la confusion totale autour de sa personnalité. Au point où les experts en psychologie et ou en psychanalyse, le situent au carrefour du mystificateur, du plus grand gaffeur (bêtisier) en politique, du mythomane. Analyse !

La question du confrère est simple: " Au cours de la rencontre avec les populations à Guintéguéla, vous avez déploré la faible mobilisation des populations pour l'opération d'identification et d'enrôlement électoral. Avec du recul, n'avez-vous pas le sentiment que votre parti est en train de perdre un peu son influence dans la zone… ? " (1)
La réponse, paraît alambiquée : "C'est vrai que je déplore que le Bafing ait un faible taux de personnes enrôlées. Pour cela, il y a plusieurs choses qui m'intriguent. Le Bafing, selon les statistiques, semble avoir une moindre population estimée en 2008 par rapport à 1998…La population du Bafing devrait être bien au-delà de la population actuelle qui doit être estimée aux alentours de plus de 100 mille. En tout cas, la population n'a pas bougé"(1). Ouattara évite soigneusement (comme à son habitude, pour des questions gênantes) de répondre directement. Se contentant d'une esquive maladroite pour une démonstration approximative. " Je n'ai pas senti la présence du Fpi dans le Bafing". Est-il devenu Fpi, pour solliciter la chaleur des militants frontistes ? Et puis, si à l'époque, on faisait croire aux parents du Nord que c'est lui Alassane qui signe sur les billets de banque (wari fatchè) et donc qu'il veut être président pour donner beaucoup d'argent aux ivoiriens, par la magie de sa seule signature, mais que Gbagbo par méchanceté, s'y opposerait, le temps a fini par flétrir ce gros mensonge. Ce que Dramane refuse de voir, c'est que des fils du Nord ont tout compris et choisi de travailler pour la victoire à la présidentielle de Laurent Gbagbo. Seule la présence dans ces régions de milices à la solde des agresseurs de la Côte d'Ivoire, les empêche de militer à visage découvert, pour le moment. avec l'avènement de la mouvance présidentielle, parler aujourd'hui du Fpi comme cible de campagne, montre bien que les tenants de la " case ", sont dépassés.
Mais Ouattara ne le sait pas. Cela n'étonne guère. Surtout que son imprégnation sociologique et géographique en zone Cno est récente. Lui qui a été pris par la main par feu Balla Kéita, pour être présenté aux populations comme étant un fils de la région. C'est cet homme-là qui estime aujourd'hui, que la population aurait dû augmenter. Seulement voilà ! Il oublie que l'éclatement de la crise militaro-politique de septembre 2002, a provoqué un véritable flux migratoire de la plupart des zones Cno, vers le Sud du pays. Autrement dit, les régions du Bafing et du Denguélé, se sont naturellement dépeuplées. Et les natifs qui, pour raison de guerre se sont retrouvés ailleurs, ont certainement préféré se faire enrôler là-bas, pour des questions sécuritaires, évidentes. A l'analyse, Ouattara cache mal son angoisse, puisqu'il a bâti toute sa stratégie électorale autour de bastions supposés. où devrait s'opérer en masse, l'enrôlement de personnes qui n'y ont pas droit. D’où le sens de l'état d'âme de Ouattara : "Je déplore que le Bafing ait un faible taux de personnes enrôlées".

"Kaé Eric, c'est qui ça !"

Quand Ouattra est en manque d'arguments ou qu'il est aculé par la réalité du terrain politique, il sort toujours son joker : S'attaquer aux citoyens qui critiquent son action politique. La Côte d'Ivoire se souvient encore du mépris qu'il a affiché à l'endroit du ministre Kaé Eric, disant qu'il ne connaît pas ce monsieur qui du reste, ne comprendrait rien à l'économie. Simplement parce que Kaé a critiqué sa propension à promettre des milliards pour le développement de chacune des régions où l'homme faisait campagne. Sa conférence de presse a donné lieu à un spectacle similaire, alors qu'on lui demandait simplement si ses militants étaient en recul dans la région visitée. Doit-on en être surpris ? Non, si on admet que c'est la nature de tous ceux qui ont un égo démesuré (pardon, surdimensionné). Hyper nombriliste ! Qui ramène tout à eux. Est-il par exemple le seul docteur en économie ou en finance que connaît la Côte d'Ivoire ? Non ! Pourtant, juste entré par effraction dans le maelstrom politique national, il s'affublera du titre de Docteur là où Bédié (il paraît qu'il a un doctorat) n'a jamais fait précéder son nom de ce grade. Pareil pour l'historien Laurent Gbagbo.

Contrevérités.

Quand on lui demande à quand le pèlerinage parce qu'il se dit musulman, Dramane comme de coutume, entretient le flou : " Qui vous a dit que je n'ai pas fait le pèlerinage -musulman ? " Ça voudrait dire pour les grenadiers voltigeurs, que leur mentor a fait le pèlerinage. Hum ! C'est vrai qu'on ne lui demandera pas de se faire absolument appeler El hadj Alassane Dramane Ouattara. A l’instar de Mabry Toikeusse devenu aujourd'hui, El Hadj abdalla Mabri… C'est son choix. Les questions religieuses sont du domaine du privé. Certes. Mais pour qui connaît ce leader de parti, qui fut capable de produire un passeport neuf de son géniteur enterré depuis des lustres à Sindou (Burkina Faso), le doute ici est permis. Ne s'est-il pas trouvé une mère avec deux identités différentes (Nabintou Cissé née à Dabou et Nabintou Ouattara née à Odienné pour en définitive expliquer qu'il s'agit de la même personne) ? Alassane a-t-il fait le pèlerinage avant ou après son mariage aux Etats-Unis avec son épouse américaine d'origine jamaïcaine ? L'a-t-il fait avant ou après son union avec Dominique Follereau ? Quand on a été à la Mecque, il y aura toujours quelqu'un pour témoigner. Mais avec Alassane, difficile d'avoir des témoignages. Qui connaît ses amis (d'enfance) de l'école primaire à Dimbokro ? Tout avec ce personnage public est confidentiel.
Cet homme qui affirme que la religion est " une affaire privée… Je n'étale pas ma religion pour faire la politique ", oublie sa gravissime déclaration sur l'esplanade de l'Elysée : " On me traque partout, on refuse ma candidature à l'élection présidentielle de mon pays parce que je suis du Nord, je suis musulman". Or donc, Ouattara a toujours surfé sur la religion et l'ethnie, pour asseoir sa politique. Ne se disait-il pas victime de l'ivoirité et avec lui, le Bafing et le Denguélé ? Une telle posture est-elle compatible avec la volonté d'être le Président de tous les ivoiriens ? Pas si sûr !

Menaces

-Que répondez-vous à Fologo (Ndlr : Président du Conseil économique et social) qui dit avoir des révélations à faire au moment venu concernant votre " arrivée " dans la sphère politique ivoirienne ? interroge le journaliste. Alassane menace, comme toujours, de façon voilée : " Je sais des choses sur les uns et les autres, et dieu seul sait pour avoir tout de même géré l'Etat de Côte d'Ivoire avec tous les services de renseignements pendant des années en tant que chef de gouvernement, je m'abstiendrai, si c'est nécessaire. Mais…". Clair, comme de l'eau de roche. Quand des cadres du Nord ont basculé récemment dans le camp de La majorité présidentielle, les dirigeants du Rdr ont sorti leurs scalpes. Dans les médias qui leur sont proches, ils n'ont pas manqué de se livrer à une macabre danse : menacer le minsitre Koné Dossongui et ses camarades. Le faire aujourd'hui à l'endroit de Fologo ne surprend guère. Le Rdr ayant la violence chevillée à l’âme.
Ce qui est intéressant à noter, par ailleurs, c'est l'aveu de Dramane. Qui sans contrainte, reconnaît avoir géré ce pays. Plus question de se rebiffer désormais, quand il sera question de défendre son bilan. "pour avoir tout de même géré l'Etat de Côte d'Ivoire", Alassane doit pouvoir rendre compte. Ce sera bilan contre bilan. Qui a vendu l'Eeci à ses amis à 1 franc symbolique. Qui a donné aux enseignants, moitié salaire ? Qui a jeté en prison, l'opposition, les dirigeants des Ongs de droit de l'homme en sortant de sa poche une loi scélérate dite anti casse ? Qui a dit, toute honte bue, qu'il a vu gbagbo casser la Bad, au Plateau, lors de la marche de protestation contre l'arrestation des étudiants de la Fesci et le refus du Pdci de sanctionner les militaires qui ont brutalisé des étudiants à la cité universitaire de Yopougon ? Le menteur est toujours rattrapé par la vérité et par l'histoire.

Francesca Adeva
francescaudrey@uahoo.fr
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