Faut-il en rire ou en pleurer ? Notre cher président a décidé de céder les dossiers brûlants de la République à sa chère épouse. Laurent Gbagbo a décidé que ce soit désormais la Première Dame qui porte la culotte. Simone Gbagbo par-ci, Simone Gbagbo par-là. Depuis un certain temps, on ne voit qu’elle quand il s’agit d’éteindre les incendies que son époux lui-même par ces turpitudes a provoqués. Mi-octobre, les enseignants entrent en grève. Ils réclament l’application du décret signé par le président Gbagbo portant sur la revalorisation de leur salaire. Ce décret, les enseignants avaient réussi à l’arracher en janvier 2009, à l’issue d’une précédente grève. Le président Laurent Gbagbo avait promis d’exécuter ce décret à partir de mars 2009. Le chef de l’Etat avait demandé aux enseignants de patienter jusqu’au point de décision de l’initiative PPTE qui devait intervenir à cette période pour pouvoir faire droit à la doléance des acteurs de l’enseignement secondaire dans notre pays. Le décret a même été signé par le chef de l’Etat le 29 juin 2009. Mais en réalité, le chef de l’Exécutif ivoirien cherchait à gagner du temps et surtout à gagner la sympathie du corps enseignant en cette période électorale. Car entre temps, le point d’achèvement PPTE est intervenu en mars 2009. Dès la signature du point de décision, la Côte d’Ivoire a reçu 114 milliards. Le FMI, dans la même foulée, a octroyé 75 milliards le 14 avril, à notre pays. Tandis que les montants cumulés de la Banque mondiale s’élevaient à plus de 80 milliards. Mais tout cet argent décaissé en faveur de l’Etat de Côte d’Ivoire n’était pas destiné à satisfaire les revendications salariales des fonctionnaires. Mais plutôt, comme l’ont précisé les responsables de Breton Woods, à réduire une partie de la dette intérieure. Les enseignants se sentant du coup trahis, ont voulu engager le bras de fer avec le gouvernement au mois de juin en bloquant les examens de fin d’année. Toutefois, ils ont préféré attendre la prochaine rentrée scolaire en octobre pour entrer en grève.
Les accords arrachés
par Simone Gbagbo
n’engagent qu’elle
Après plusieurs semaines de bras de fer, le chef de l’Etat s’est résolu à envoyer son épouse pour tenter d’arracher un accord. Laurent Gbagbo n’a pas eu le courage d’affronter directement ceux à qui il avait promis une augmentation de salaire. Simone Gbagbo tant bien que mal a réussi à obtenir la levée de la grève non sans promettre à ses «collègues» que leur traitement salarial sera très bientôt revu à la hausse. Elle s’est même permise d’enjoindre le ministre de l’Economie et des Finances présent à la rencontre, de trouver dans les brefs délais l’argent pour le faire.
On croyait le coup de pouce de la Première dame à son mari de président circonstanciel. Mais on se rend compte qu’il est devenu institutionnel. La Première Dame a encore été appelée ( !?) en pompier par le président Laurent Gbagbo dans le règlement de la grève des médecins. Fort de ses nouveaux pouvoirs, la députée d’Abobo s’est même permise, pendant sa médiation, de répondre aux hommes en blouse blanche qui réclamaient des garanties: «Moi-même je représente un décret déjà». Les interventions de la Première Dame sont révélatrices et symptomatiques. Elles traduisent éloquemment l’incompétence et l’incapacité de Laurent Gbagbo à diriger la Côte d’Ivoire. Le président de la République oublie le plus souvent qu’il incarne l’Etat et qu’à ce titre, il n’a pas le droit de promettre à tout bout de champ des choses qu’il ne peut pas réaliser. L’Etat n’est pas une épicerie où on peut se permettre des improvisations. La gestion d’un Etat, c’est un budget qui est fixé à la fin de l’année précédente. Celui qui l’incarne donc ne doit pas s’amuser à dire des choses qu’il sait impossibles à tenir. L’Etat ne vaut que par la signature de celui qui l’incarne. Lorsqu’un décret est pris, il devient exécutoire. Il n’y a pas à tergiverser là-dessus. Aujourd’hui par ses reniements, Laurent Gbagbo a terni l’image de l’Etat ivoirien. Qui aujourd’hui accorde encore du crédit aux décrets signés des mains du chef de l’Etat ivoirien? Très peu de personnes en tout cas. Dans ces conditions comment apporter la sérénité à ses compatriotes et à tous ceux qui veulent investir en Côte d’Ivoire si la signature de la première autorité du pays ne nous met pas à l’abri de toute surprise désagréable? Comment faire confiance à un pouvoir où c’est l’informel qui tend à devenir la règle et l’institutionnel l’exception? Parce que ce qu’il faut expliquer aux Ivoiriens, que la Première Dame n’a aucun statut en Côte d’Ivoire. Aussi, les accords arrachés par Simone Gbagbo ne valent rien et n’engagent en rien Laurent Gbagbo. S’il n’a pas daigné faire exécuter les décrets que lui-même a signé, ce ne sont pas les compromis obtenus par son épouse qu’il se sentira obligé de respecter. Les démarches de la Première Dame ne répondent qu’à une seule chose : faire gagner du temps à son époux qui est en mauvaise posture. Encore une roublardise.
Le point d’achèvement de l’initiative PPTE: un autre miroir aux alouettes
Le couple présidentiel dit miser sur le point d’achèvement de l’initiative PPTE. Il faut d’abord rappeler aux uns et autres que cette décision ne pourra intervenir avant 2011. Ensuite préciser qu’il s’annonce comme un miroir aux alouettes tel que présenté par Laurent Gbagbo. Il est indéniable que le point d’achèvement de l’initiative PPTE fera gagner de l’argent à la Côte d’Ivoire. Mais cet argent ne servira pas, comme le chef de l’Etat veut le faire croire, à augmenter les salaires des fonctionnaires. Les milliards qui en résulteront, si tout se passe bien, serviront à épurer l’autre partie de la dette intérieure, à lutter contre la pauvreté, à construire des écoles, des hôpitaux et des routes. Les institutions de Breton Woods qui se plaignent déjà du taux assez élevé de la masse salariale de la Fonction publique- 45% du budget alors le taux UEMOA est de 35%- ne peuvent en aucun cas permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir des milliards rien que pour satisfaire les revendications salariales de nos fonctionnaires. L’initiative PPTE vise à permettre à la Côte d’Ivoire de ne plus contracter de nouvelles dettes pour se doter de nouvelles infrastructures routières et sociales. Là encore, le «grand naïf» qui a fait du point d’achèvement son nouveau cheval de bataille baigne dans l’incompétence totale. Aux fonctionnaires et aux Ivoiriens d’en tirer toutes les conséquences.
Jean-Claude Coulibaly
Les accords arrachés
par Simone Gbagbo
n’engagent qu’elle
Après plusieurs semaines de bras de fer, le chef de l’Etat s’est résolu à envoyer son épouse pour tenter d’arracher un accord. Laurent Gbagbo n’a pas eu le courage d’affronter directement ceux à qui il avait promis une augmentation de salaire. Simone Gbagbo tant bien que mal a réussi à obtenir la levée de la grève non sans promettre à ses «collègues» que leur traitement salarial sera très bientôt revu à la hausse. Elle s’est même permise d’enjoindre le ministre de l’Economie et des Finances présent à la rencontre, de trouver dans les brefs délais l’argent pour le faire.
On croyait le coup de pouce de la Première dame à son mari de président circonstanciel. Mais on se rend compte qu’il est devenu institutionnel. La Première Dame a encore été appelée ( !?) en pompier par le président Laurent Gbagbo dans le règlement de la grève des médecins. Fort de ses nouveaux pouvoirs, la députée d’Abobo s’est même permise, pendant sa médiation, de répondre aux hommes en blouse blanche qui réclamaient des garanties: «Moi-même je représente un décret déjà». Les interventions de la Première Dame sont révélatrices et symptomatiques. Elles traduisent éloquemment l’incompétence et l’incapacité de Laurent Gbagbo à diriger la Côte d’Ivoire. Le président de la République oublie le plus souvent qu’il incarne l’Etat et qu’à ce titre, il n’a pas le droit de promettre à tout bout de champ des choses qu’il ne peut pas réaliser. L’Etat n’est pas une épicerie où on peut se permettre des improvisations. La gestion d’un Etat, c’est un budget qui est fixé à la fin de l’année précédente. Celui qui l’incarne donc ne doit pas s’amuser à dire des choses qu’il sait impossibles à tenir. L’Etat ne vaut que par la signature de celui qui l’incarne. Lorsqu’un décret est pris, il devient exécutoire. Il n’y a pas à tergiverser là-dessus. Aujourd’hui par ses reniements, Laurent Gbagbo a terni l’image de l’Etat ivoirien. Qui aujourd’hui accorde encore du crédit aux décrets signés des mains du chef de l’Etat ivoirien? Très peu de personnes en tout cas. Dans ces conditions comment apporter la sérénité à ses compatriotes et à tous ceux qui veulent investir en Côte d’Ivoire si la signature de la première autorité du pays ne nous met pas à l’abri de toute surprise désagréable? Comment faire confiance à un pouvoir où c’est l’informel qui tend à devenir la règle et l’institutionnel l’exception? Parce que ce qu’il faut expliquer aux Ivoiriens, que la Première Dame n’a aucun statut en Côte d’Ivoire. Aussi, les accords arrachés par Simone Gbagbo ne valent rien et n’engagent en rien Laurent Gbagbo. S’il n’a pas daigné faire exécuter les décrets que lui-même a signé, ce ne sont pas les compromis obtenus par son épouse qu’il se sentira obligé de respecter. Les démarches de la Première Dame ne répondent qu’à une seule chose : faire gagner du temps à son époux qui est en mauvaise posture. Encore une roublardise.
Le point d’achèvement de l’initiative PPTE: un autre miroir aux alouettes
Le couple présidentiel dit miser sur le point d’achèvement de l’initiative PPTE. Il faut d’abord rappeler aux uns et autres que cette décision ne pourra intervenir avant 2011. Ensuite préciser qu’il s’annonce comme un miroir aux alouettes tel que présenté par Laurent Gbagbo. Il est indéniable que le point d’achèvement de l’initiative PPTE fera gagner de l’argent à la Côte d’Ivoire. Mais cet argent ne servira pas, comme le chef de l’Etat veut le faire croire, à augmenter les salaires des fonctionnaires. Les milliards qui en résulteront, si tout se passe bien, serviront à épurer l’autre partie de la dette intérieure, à lutter contre la pauvreté, à construire des écoles, des hôpitaux et des routes. Les institutions de Breton Woods qui se plaignent déjà du taux assez élevé de la masse salariale de la Fonction publique- 45% du budget alors le taux UEMOA est de 35%- ne peuvent en aucun cas permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir des milliards rien que pour satisfaire les revendications salariales de nos fonctionnaires. L’initiative PPTE vise à permettre à la Côte d’Ivoire de ne plus contracter de nouvelles dettes pour se doter de nouvelles infrastructures routières et sociales. Là encore, le «grand naïf» qui a fait du point d’achèvement son nouveau cheval de bataille baigne dans l’incompétence totale. Aux fonctionnaires et aux Ivoiriens d’en tirer toutes les conséquences.
Jean-Claude Coulibaly