Alors que les Etats-majors des différents candidats déclarés à l’élection présidentielle du 29 novembre 2009 s’activent frénétiquement à peaufiner leurs stratégies de campagne en vue de s’adjuger le fauteuil présidentiel, les clubs de soutien qui sont censés les appuyer et les soutenir dans cette tâche ardue sont de plus en plus devenus inexistants. Et pourtant, ceux-ci étaient naguère très actifs sur le terrain. Où sont-ils donc passés ? Pourquoi un tel mutisme à quelques semaines seulement de la tenue d’un scrutin aussi capitale pour leurs leaders. Ou alors, ont-ils finalement décidé d’abandonner leurs mentors à leur propre sort ? Explications.
A moins d’un in extremis revirement spectaculaire de situation, les différents candidats déclarés à l’élection présidentielle devront se résoudre à compétir sans toutefois bénéficier du concours de leurs légendaires clubs de soutien. Que ce soit au PDCI, au RDR ou même au sein du parti présidentiel, les mouvements, associations et autres clubs de soutien continuent de briller par leur incroyable absence, au moment où l’on a le plus besoin d’eux.
Bédié abandonné par ses amis d’hier
Et pourtant, que n’a-t-on pas vu et constaté, naguère ? Dans un passé récent, certains clubs de soutien qui, de par leur constante présence sur le terrain, avaient voler la vedette aux instances légales des partis politiques. Tant et si bien que, les chefs de partis ne s’embarrassaient plus de fioritures pour bâtir leurs stratégies de conquête ou de reconquête du pouvoir sur eux. Au PDCI-RDA, le parti politique qui détenait la palme d’or dans ce domaine, au commencement était le Cercle national Bédié (CNB) de Gnangny N’da Pierre Claver. Crée, au lendemain de l’accession de N’zuéba au pouvoir en décembre 2003, le CNB avait quasiment fini par se substituer au PDCI lui-même. A telle enseigne que, dans l’imagerie populaire, Henri Konan Bédié ne fondait tout son espoir de conservation du pouvoir que sur ce mouvement. Et Gnangny N’da, du fait de sa position de privilégié auprès du chef, était donc devenu très puissant voire incontournable dans le système du « sphinx » de Daoukro. Mais, il aura fallu attendre le pronunciamiento du 24 décembre 99 pour comprendre réellement qu’un club de soutien ne pouvait durer que le temps d’un feu de paille. Ou du moins, que leurs leaders n’étaient mûs que par des intérêts bassement vénaux. En effet, à la première secousse, le CNB a disparu sans crier gare. Aujourd’hui, le patron du CNB a définitivement rompu les amarras d’avec l’ancien député de Daoukro à qui d’ailleurs, il n’adressait presque plus la parole. Pas plus qu’il ne s’est résolu à apporter un quelconque soutien au PDCI-RDA, quoiqu’ayant été son candidat lors des élections des conseils généraux au niveau de Grand-Bassam. Et, tout comme le CNB, plusieurs autres mouvements, association et clubs de soutien à N’zuéba et au parti Houphouétiste ont aussi mis la clé sous le paillasson. Qui ne se souvient des mouvements « tous pour Bédié, Bédié pour tous », de Gnamien Yao ? de « Bédié Ambikôh » de Balla Kéita, du « CORAJESB », de « Bédié Essouwôssou », etc… Même après le retour des 22 mois d’exil dans l’Hexagone du « prince des Nambê » le 15 octobre 2001, d’autres clubs de soutien ont encore été créés dans l’objectif de le soutenir et l’aider à retrouver le fauteuil présidentiel. Ainsi donc, le mouvement « Citoyenne Union pour Bédié » de Valérie Yapo, de « Bédié notre champion » de Véronique N’dri, des « mille fleurs de Bédié » de Mireille Adou, du mouvement « CREA-PDCI » de Tiekoura, etc…ont tous vu le jour. Cependant, tout comme le CNB et d’autres, tous les clubs de soutien susmentionnés ont curieusement disparu de l’arène politique. Ni leurs présidents respectifs, ni leurs militants n’ont, à quelques semaines seulement de la tenue d’un scrutin capital pour leur leader n’ont osé lever la tête pour lui apporter aujourd’hui le moindre soutien. Et ce même constat est fait au sein des autres formations politiques dont le FPI, le RDR…
Contestée, Lagou jette l’éponge
Au sein du parti présidentiel, les militants ont accueilli, avec joie, la création du mouvement « 2 millions de femmes pour Gbagbo » de dame Lagou Adjoua Henriette. D’autant plus qu’après le déclenchement de la crise armée du 19 septembre 2002, Laurent Gbagbo et ses thuriféraires avaient, semble-t-il besoin d’un souffle nouveau. Surtout que la rébellion menée par l’ex-leader du syndicat estudiantin avait contraint l’ancien opposant à scinder son pouvoir dont l’essentiel était revenu à l’opposition. Dès lors, les « 2 millions de femmes pour Gbagbo » devraient donc annoncer le plongeon régénérateur d’un régime en difficulté. Et sur le terrain, Henriette Lagou et ses amazones occupaient réellement le terrain et ratissaient large à chacune de leurs sorties. Mais, c’était sans compter avec l’isntinct de domination de certains exégètes du FPI qui, voyant Lagou glaner des lauriers, ont entrepris de torpiller son mouvement. Conséquence : la fille de Daoukro, totalement fragilisée, s’est résolue à jeter l’éponge. De sorte qu’à quelques semaines de la tenue du futur scrutin présidentiel au cours duquel Laurent Gbagbo joue son destin politique, le mouvement « 2 millions de femmes » a abdiqué. Avec lui, l’autre structure dénommée « Racine FPI » de Serges Agnéro est aussi porté disparu. Au sein de l’orthodoxie socialiste, seul « le mouvement j’aime Gbagbo » de Touré Al Moustapha essaie, non sans peine d’ailleurs, d’occuper le terrain. Car tous les autres clubs de soutien ont aujourd’hui lâché leurs mentors. Et ce, à un tournant décisif de l’histoire du FPI où une victoire du RHDP est synonyme de l’arrêt de mort des Refondateurs.
Le président des mouvements de soutien d’Ado porté disparu
Ce même constat d’inexistence criarde des clubs de soutien est aussi fait au sein du Rassemblement des Républicains (RDR) le parti d’Alassane Ouattara. Là-bas, après quelques actions spectaculaires sur le terrain, les mouvements de soutien ont, eux-aussi, jeté l’éponge. C’est le cas, notamment, de la « vague 5 millions de femmes pour Ado » de Koné Madiara. Naguère très active sur le terrain, la vague n’a plus fait signe de vie depuis plusieurs années. Et sa patronne, pour des raisons dont on ignore encore a préféré se consacrer à d’autres activités que la politique. Pourtant, au RDR, tous les militants ne juraient que par ce mouvement pour porter le fils de Nabintou Cissé au pouvoir, lui qui s’est couragement battu, des années durant, pour être éligible en Côte d’Ivoire. Pire encore, dans l’establishment républicain, l’on s’étonne que le président du collectif des mouvements, association et clubs de soutien à Alassane Ouattara, M. Adama Dembélé ait in fine, pris la poudre d’escampette à quelques jours de la tenue du scrutin présidentiel. Au total, tout comme au PDCI, au FPI et au RDR, les clubs de soutien ont tous décidé d’abandonner leurs leaders à leur propre sort. Pour quelle raison ? Nul ne le sait…
Michel Ziki
A moins d’un in extremis revirement spectaculaire de situation, les différents candidats déclarés à l’élection présidentielle devront se résoudre à compétir sans toutefois bénéficier du concours de leurs légendaires clubs de soutien. Que ce soit au PDCI, au RDR ou même au sein du parti présidentiel, les mouvements, associations et autres clubs de soutien continuent de briller par leur incroyable absence, au moment où l’on a le plus besoin d’eux.
Bédié abandonné par ses amis d’hier
Et pourtant, que n’a-t-on pas vu et constaté, naguère ? Dans un passé récent, certains clubs de soutien qui, de par leur constante présence sur le terrain, avaient voler la vedette aux instances légales des partis politiques. Tant et si bien que, les chefs de partis ne s’embarrassaient plus de fioritures pour bâtir leurs stratégies de conquête ou de reconquête du pouvoir sur eux. Au PDCI-RDA, le parti politique qui détenait la palme d’or dans ce domaine, au commencement était le Cercle national Bédié (CNB) de Gnangny N’da Pierre Claver. Crée, au lendemain de l’accession de N’zuéba au pouvoir en décembre 2003, le CNB avait quasiment fini par se substituer au PDCI lui-même. A telle enseigne que, dans l’imagerie populaire, Henri Konan Bédié ne fondait tout son espoir de conservation du pouvoir que sur ce mouvement. Et Gnangny N’da, du fait de sa position de privilégié auprès du chef, était donc devenu très puissant voire incontournable dans le système du « sphinx » de Daoukro. Mais, il aura fallu attendre le pronunciamiento du 24 décembre 99 pour comprendre réellement qu’un club de soutien ne pouvait durer que le temps d’un feu de paille. Ou du moins, que leurs leaders n’étaient mûs que par des intérêts bassement vénaux. En effet, à la première secousse, le CNB a disparu sans crier gare. Aujourd’hui, le patron du CNB a définitivement rompu les amarras d’avec l’ancien député de Daoukro à qui d’ailleurs, il n’adressait presque plus la parole. Pas plus qu’il ne s’est résolu à apporter un quelconque soutien au PDCI-RDA, quoiqu’ayant été son candidat lors des élections des conseils généraux au niveau de Grand-Bassam. Et, tout comme le CNB, plusieurs autres mouvements, association et clubs de soutien à N’zuéba et au parti Houphouétiste ont aussi mis la clé sous le paillasson. Qui ne se souvient des mouvements « tous pour Bédié, Bédié pour tous », de Gnamien Yao ? de « Bédié Ambikôh » de Balla Kéita, du « CORAJESB », de « Bédié Essouwôssou », etc… Même après le retour des 22 mois d’exil dans l’Hexagone du « prince des Nambê » le 15 octobre 2001, d’autres clubs de soutien ont encore été créés dans l’objectif de le soutenir et l’aider à retrouver le fauteuil présidentiel. Ainsi donc, le mouvement « Citoyenne Union pour Bédié » de Valérie Yapo, de « Bédié notre champion » de Véronique N’dri, des « mille fleurs de Bédié » de Mireille Adou, du mouvement « CREA-PDCI » de Tiekoura, etc…ont tous vu le jour. Cependant, tout comme le CNB et d’autres, tous les clubs de soutien susmentionnés ont curieusement disparu de l’arène politique. Ni leurs présidents respectifs, ni leurs militants n’ont, à quelques semaines seulement de la tenue d’un scrutin capital pour leur leader n’ont osé lever la tête pour lui apporter aujourd’hui le moindre soutien. Et ce même constat est fait au sein des autres formations politiques dont le FPI, le RDR…
Contestée, Lagou jette l’éponge
Au sein du parti présidentiel, les militants ont accueilli, avec joie, la création du mouvement « 2 millions de femmes pour Gbagbo » de dame Lagou Adjoua Henriette. D’autant plus qu’après le déclenchement de la crise armée du 19 septembre 2002, Laurent Gbagbo et ses thuriféraires avaient, semble-t-il besoin d’un souffle nouveau. Surtout que la rébellion menée par l’ex-leader du syndicat estudiantin avait contraint l’ancien opposant à scinder son pouvoir dont l’essentiel était revenu à l’opposition. Dès lors, les « 2 millions de femmes pour Gbagbo » devraient donc annoncer le plongeon régénérateur d’un régime en difficulté. Et sur le terrain, Henriette Lagou et ses amazones occupaient réellement le terrain et ratissaient large à chacune de leurs sorties. Mais, c’était sans compter avec l’isntinct de domination de certains exégètes du FPI qui, voyant Lagou glaner des lauriers, ont entrepris de torpiller son mouvement. Conséquence : la fille de Daoukro, totalement fragilisée, s’est résolue à jeter l’éponge. De sorte qu’à quelques semaines de la tenue du futur scrutin présidentiel au cours duquel Laurent Gbagbo joue son destin politique, le mouvement « 2 millions de femmes » a abdiqué. Avec lui, l’autre structure dénommée « Racine FPI » de Serges Agnéro est aussi porté disparu. Au sein de l’orthodoxie socialiste, seul « le mouvement j’aime Gbagbo » de Touré Al Moustapha essaie, non sans peine d’ailleurs, d’occuper le terrain. Car tous les autres clubs de soutien ont aujourd’hui lâché leurs mentors. Et ce, à un tournant décisif de l’histoire du FPI où une victoire du RHDP est synonyme de l’arrêt de mort des Refondateurs.
Le président des mouvements de soutien d’Ado porté disparu
Ce même constat d’inexistence criarde des clubs de soutien est aussi fait au sein du Rassemblement des Républicains (RDR) le parti d’Alassane Ouattara. Là-bas, après quelques actions spectaculaires sur le terrain, les mouvements de soutien ont, eux-aussi, jeté l’éponge. C’est le cas, notamment, de la « vague 5 millions de femmes pour Ado » de Koné Madiara. Naguère très active sur le terrain, la vague n’a plus fait signe de vie depuis plusieurs années. Et sa patronne, pour des raisons dont on ignore encore a préféré se consacrer à d’autres activités que la politique. Pourtant, au RDR, tous les militants ne juraient que par ce mouvement pour porter le fils de Nabintou Cissé au pouvoir, lui qui s’est couragement battu, des années durant, pour être éligible en Côte d’Ivoire. Pire encore, dans l’establishment républicain, l’on s’étonne que le président du collectif des mouvements, association et clubs de soutien à Alassane Ouattara, M. Adama Dembélé ait in fine, pris la poudre d’escampette à quelques jours de la tenue du scrutin présidentiel. Au total, tout comme au PDCI, au FPI et au RDR, les clubs de soutien ont tous décidé d’abandonner leurs leaders à leur propre sort. Pour quelle raison ? Nul ne le sait…
Michel Ziki