A trois jours de la fête de noël, les parents continuent de prendre d'assaut les magasins à la recherche de cadeaux pour faire plaisir aux enfants.
Braver les bousculades pour se procurer la poupée de 80 centimètres à seulement 2.500 Fcfa, Marie Louise Kouadio s'adonne à cet exercice à cœur joie. C'est une occasion qu'elle ne compte pas rater, quoiqu'il arrive. Perlée de sueur, la camisole froissée et les cheveux décoiffés, c'est sur un ton volubile qu'elle se confie à l'équipe de reportage dans l'enceinte du magasin Chic shop ce lundi 21 décembre. « Je découvre qu'il y a des jouets moins chers ici. Ma fille, qui est en classe de Cp1, vient d'obtenir une bonne moyenne. Elle exige une grande poupée. Pourtant sur les grandes surfaces, il faut au moins 20.000 Fcfa pour avoir une poupée de 80 centimètres.
Avec les autres dépenses pour les fêtes, je ne suis pas sûre d'y parvenir. Je vais sauter sur cette occasion », assure l'interlocutrice, qui avance s'être déplacée depuis le quartier chic des Deux-plateaux jusqu' à Adjamé- mosquée où se trouve le magasin. L'horloge affiche 12 heures 31. Mais, il est impossible de prendre une pause. C'est à même le sol, dans une allée exigüe que Catherine, une des rayonistes, est contrainte de prendre son déjeuner. Catherine justifie cela par l'affluence des clients aux portes du magasin. La scène se déroule aux rayons des fleurs, porcelaines et autres articles de décoration. Ici, on est à l'abri du vacarme qui règne dans le secteur aux jouets. A ce dernier endroit justement, les nombreux parents et curieux qui ont pris d'assaut le bazar, se faufilent pour passer. Dans cette mêlée, Jeanine traîne une charrette quasiment pleine de jouets. Cette jeune fille qui vient de Yopougon -Sicogi entend revendre une partie des jouets qu'elle achète dans son quartier. Son objectif : «Je réserve le vélo pour mon fils de 6 ans. Les autres jouets, je vais les revendre aux voisins pour réaliser plus de bénéfices afin de mieux m'amuser le 31 janvier». Sans commentaires ! A côté des poupées dont les prix varient selon les tailles de 250 Fcfa à près de 5000 Fcfa, le magasin offre des dinettes, des téléphones portables, des voiturettes, des nounous, des vélos, etc. Même avec 100 Fcfa on peut s’offrir un jouet. Ils portent tous la griffe «made in China» ou «chine toc», dans le jargon ivoirien. Autrement dit, ils sont fabriqués sur le territoire chinois. Grâce aux prix accessibles qu'ils affichent, offrir des jouets à noël n'est plus un casse-tête chinois pour les moins nantis. «Je n'arrive pas à croire qu'avec 2000 Fcfa, je vais contenter mes trois enfants», relate, agréablement surpris, Vincent de Paul, un père de famille qui vit à Abobo Agbekoi. « Ces jeux ne pourront pas durer longtemps, mais je n'ai pas le choix », ajoute ce chômeur comme un aveu de trahison à l'encontre de ses petits. Marie Louise Kouadio est du même avis concernant la qualité des jouets. Mais pour elle, «l'essentiel, c'est le geste. Offrir un cadeau, c'est un signe d'amour».
Nous sortons difficilement du Chic shop. La pluie s'abat subitement sur Adjamé. Mais, les parents ne sont pas découragés. Ils tiennent à retourner chez eux absolument avec un cadeau dans le sac. Certains, trempés jusqu'au os, arpentent les couloirs occupés par les vendeuses de jouets à la criée. Elles aussi se sont mises dans le commerce des «chine tocs». «C'est ce qui marche. Parce que c'est moins cher. On ne peut pas retrouver ces prix dans un supermarché.
Les clients préfèrent les poupées et les jeux éducatifs. Depuis la guerre, les pistolets ne marchent pas. Donc nous n'en vendons pas», dixit Fatou Traoré l'une des commerçantes qui finit par avouer : «les jouets de meilleure qualité sont dans les supermarchés, mais ils sont chers».
N.D
Braver les bousculades pour se procurer la poupée de 80 centimètres à seulement 2.500 Fcfa, Marie Louise Kouadio s'adonne à cet exercice à cœur joie. C'est une occasion qu'elle ne compte pas rater, quoiqu'il arrive. Perlée de sueur, la camisole froissée et les cheveux décoiffés, c'est sur un ton volubile qu'elle se confie à l'équipe de reportage dans l'enceinte du magasin Chic shop ce lundi 21 décembre. « Je découvre qu'il y a des jouets moins chers ici. Ma fille, qui est en classe de Cp1, vient d'obtenir une bonne moyenne. Elle exige une grande poupée. Pourtant sur les grandes surfaces, il faut au moins 20.000 Fcfa pour avoir une poupée de 80 centimètres.
Avec les autres dépenses pour les fêtes, je ne suis pas sûre d'y parvenir. Je vais sauter sur cette occasion », assure l'interlocutrice, qui avance s'être déplacée depuis le quartier chic des Deux-plateaux jusqu' à Adjamé- mosquée où se trouve le magasin. L'horloge affiche 12 heures 31. Mais, il est impossible de prendre une pause. C'est à même le sol, dans une allée exigüe que Catherine, une des rayonistes, est contrainte de prendre son déjeuner. Catherine justifie cela par l'affluence des clients aux portes du magasin. La scène se déroule aux rayons des fleurs, porcelaines et autres articles de décoration. Ici, on est à l'abri du vacarme qui règne dans le secteur aux jouets. A ce dernier endroit justement, les nombreux parents et curieux qui ont pris d'assaut le bazar, se faufilent pour passer. Dans cette mêlée, Jeanine traîne une charrette quasiment pleine de jouets. Cette jeune fille qui vient de Yopougon -Sicogi entend revendre une partie des jouets qu'elle achète dans son quartier. Son objectif : «Je réserve le vélo pour mon fils de 6 ans. Les autres jouets, je vais les revendre aux voisins pour réaliser plus de bénéfices afin de mieux m'amuser le 31 janvier». Sans commentaires ! A côté des poupées dont les prix varient selon les tailles de 250 Fcfa à près de 5000 Fcfa, le magasin offre des dinettes, des téléphones portables, des voiturettes, des nounous, des vélos, etc. Même avec 100 Fcfa on peut s’offrir un jouet. Ils portent tous la griffe «made in China» ou «chine toc», dans le jargon ivoirien. Autrement dit, ils sont fabriqués sur le territoire chinois. Grâce aux prix accessibles qu'ils affichent, offrir des jouets à noël n'est plus un casse-tête chinois pour les moins nantis. «Je n'arrive pas à croire qu'avec 2000 Fcfa, je vais contenter mes trois enfants», relate, agréablement surpris, Vincent de Paul, un père de famille qui vit à Abobo Agbekoi. « Ces jeux ne pourront pas durer longtemps, mais je n'ai pas le choix », ajoute ce chômeur comme un aveu de trahison à l'encontre de ses petits. Marie Louise Kouadio est du même avis concernant la qualité des jouets. Mais pour elle, «l'essentiel, c'est le geste. Offrir un cadeau, c'est un signe d'amour».
Nous sortons difficilement du Chic shop. La pluie s'abat subitement sur Adjamé. Mais, les parents ne sont pas découragés. Ils tiennent à retourner chez eux absolument avec un cadeau dans le sac. Certains, trempés jusqu'au os, arpentent les couloirs occupés par les vendeuses de jouets à la criée. Elles aussi se sont mises dans le commerce des «chine tocs». «C'est ce qui marche. Parce que c'est moins cher. On ne peut pas retrouver ces prix dans un supermarché.
Les clients préfèrent les poupées et les jeux éducatifs. Depuis la guerre, les pistolets ne marchent pas. Donc nous n'en vendons pas», dixit Fatou Traoré l'une des commerçantes qui finit par avouer : «les jouets de meilleure qualité sont dans les supermarchés, mais ils sont chers».
N.D