Ça a failli passer inaperçu ! Mais les déclarations du Directeur national de campagne de Alassane Dramane Ouattara (Rdr) sont d'une telle gravité, qu'elles méritent qu'on y prête attention. Afin de ne pas connaître un autre pronunciamiento à la "Papa Noël" - du nom de feu, le Général Robert Guéi qui en décembre 1999, a chassé du pouvoir d'Etat, Henri Konan Bédié. Ou, une autre rébellion genre, septembre 2002. En meeting samedi dernier, à Korhogo, le ministre Hamed Bakayoko s'est lâché. Trahissant un lourd secret longtemps étouffé dans la "case" par les spécialistes maison en coups d'Etat. "Le Président de la République a choisi Malick pour nous diviser. Malick nous distrait"… Comment le choix de Malick peut-il diviser le Rdr ? Cette formation politique est-elle sérieuse en pensant que tous les ressortissants de Korhogo sont d'office ses militants ? Où est la démocratie si, militer pour un parti autre que le Rdr doit être considéré comme un acte de trahison, de division ? Hamed Bakayoko ne s'arrête pas là. Dans Fraternité Matin du lundi 21 décembre, l'homme de main du mentor du Rdr, poursuit ses révélations : "Ceux qui ont joué avec nous ont vu. Le Pdci a maltraité Ado et la colère des ancêtres s'est abattue sur lui". La colère des ancêtres, quel doux euphémisme ! Pour dire simplement que les commanditaires du coup d'Etat qui, en décembre 1999 a chassé du pouvoir d'Etat, Henri Konan Bédié, ont montré leur capacité de nuisance. Alassane pouvait donc jubiler en parlant de "révolution des œillets". N'avait-il pas prévenu Bédié en ces termes : "Quand je frapperai ce pouvoir moribond, il tombera comme un fruit mûr". Par la voix de Hamed Bakayoko, le pouvoir actuel est prévenu : "Ceux qui veulent jouer encore avec nous verront". Le ministre Bakayoko qui n'hésite pas à faire des pompes en plein stade Champroux pour montrer que la force et la violence constituent le fondement de l'existence du Rdr, montre bien à tous que quelque chose de nauséeux se trame au Rdr contre la République. Contre le Facilitateur Blaise Compaoré qui, au dernier Cpc, invitait récemment les protagonistes ivoiriens, en campagne électorale pour la présidentielle prévue en mars prochain, à jouer balle à terre et donc, à cesser toutes invective et violence. Le procureur de la République Tchimou est interpellé ici.
Francesca Adeva
Francescaudrey@yahoo.fr
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