Treichville, Rue 12. Nous sommes mardi 22 décembre. Dans soixante douze heures, c’est Noël. Pourtant, ce n’est pas encore la grande affluence dans les magasins. Les vendeurs hèlent sans cesse les passants qui s’aventurent sur cette désormais célèbre rue commerçante. Preuve que les clients se font rares, ou encore se font désirer.
Une situation qui ne rassure pas du tout les propriétaires des boutiques. « Je suis inquiet. Cette année est particulièrement difficile, les clients viennent au compte-gouttes », avoue, avec un brin de dépit, Hassan commerçant libanais, entre deux « coups » de mouchoirs, pour dépoussiérer ses marchandises.
Visiblement cette rue a perdu de son charme, altéré sans doute par le poids de la crise économique. Selon les habitués du coin, avant la crise, cette rue ne désemplissait pas déjà dès la mi-décembre. A cette époque, « tout marchait, on faisait de très bons chiffres d’affaires », se souvient avec nostalgie un commerçant, qui pense que cette année sera terrible.
Comme Hassane, Mme Konan Delphine attend elle aussi désespérément des clients dans son petit magasin situé au grand carrefour de Koumassi. Face à la rareté des clients, elle fait naturellement grise mine.
« Mes dernières marchandises sont arrivées le 25 octobre dernier. Depuis, j’attends des clients, et jusque-là, à quelques jours à peine de la fête, il n’y a pas grand monde pour les achats », confesse t-elle, tout en espérant que les clients afflueront durant les dernières heures avant Noël.
Gérant d’un magasin de la place, Thomas Djidji, ne dit pas autre chose : « Mes cadeaux sont arrivés depuis un bon moment mais, il n’y a pas d’engouement». Une situation qu’il impute à la crise économique qui secoue le pays depuis quelques années. Pour Mme Assui Honorée épouse Konan, propriétaire d’un magasin à Port-Bouët, le ralentissement des achats est dû au non payement des salaires surtout des gratifications.
Cependant, à Treichville comme à Koumassi et Port-Bouët, quelques clients écument les magasins. Certains en ressortent avec des cadeaux, d’autres repartent les bras ballants, sans doute refroidis par les prix des jouets. « Les cadeaux sont chers. Une petite poupée coûte environ 5000 FCFA », constate Coulibaly Losseni, mécanicien.
Pour ce père de famille, la situation est plus que critique cette année. « Ce sera dur car avec les dernières augmentations du prix du carburant, le coût de la vie à flambé. C’est pénible de joindre les deux bouts », pleure t-il.
Les parents semblent, pour la plupart, être au bout des nerfs. Exténués par la cherté de la vie, ils doivent se saigner encore pour faire plaisir à leurs enfants qui attendent crise ou pas avec impatience leurs paquets.
« Avec surtout l’augmentation du prix du carburant, le marché est devenu très insupportable. C’est déjà difficile de faire face aux besoins de la famille, et si on doit en plus acheter des cadeaux, imaginez le stress et le calvaire » s’insurge Mme Konan Suzanne caissière au CHU de Yopougon.
« Je n’ai pas encore acheté les cadeaux de mes enfants, néanmoins je suis obligé de le faire. Car, ils ne tiennent pas compte des difficultés des parents », ajoute M. Coulibaly.
A Adjamé, précisément sur le Boulevard Nangui Abrogoua, l’ambiance contraste avec la morosité qui règne à Abidjan Sud. Là-bas, elle est plutôt à la fête. Mieux, on se bouscule, et ça marchande de partout. Les vendeurs donnent, mégaphones à l’appui, de la voix à tout rompre, histoire de séduire les clients. Manifestement, les articles semblent à portée de prix. « Adjamé est nettement moins cher que les autres communes », admet Bernard Boua. Un avis que semble partager Mme Yankey Antoinette. « « Je préfère acheter les cadeaux de mes enfants ici parce que c’est moins coûteux. Cette poupée, que j’ai achetée pour ma fille, coûte 2500 FCFA. Quant à la voiturette, je l’ai eue à 3000 FCFA ».
Si certains parents ont déjà fait leurs emplettes, d’autres, les plus nombreux, attendent de percevoir les gratifications avant de se ruer sur les jouets. En tout cas, les commerçants croisent les doigts et espèrent que les choses vont bouger le 24 décembre.
Réalisée par Kady Sidibé (Stagiaire)
Une situation qui ne rassure pas du tout les propriétaires des boutiques. « Je suis inquiet. Cette année est particulièrement difficile, les clients viennent au compte-gouttes », avoue, avec un brin de dépit, Hassan commerçant libanais, entre deux « coups » de mouchoirs, pour dépoussiérer ses marchandises.
Visiblement cette rue a perdu de son charme, altéré sans doute par le poids de la crise économique. Selon les habitués du coin, avant la crise, cette rue ne désemplissait pas déjà dès la mi-décembre. A cette époque, « tout marchait, on faisait de très bons chiffres d’affaires », se souvient avec nostalgie un commerçant, qui pense que cette année sera terrible.
Comme Hassane, Mme Konan Delphine attend elle aussi désespérément des clients dans son petit magasin situé au grand carrefour de Koumassi. Face à la rareté des clients, elle fait naturellement grise mine.
« Mes dernières marchandises sont arrivées le 25 octobre dernier. Depuis, j’attends des clients, et jusque-là, à quelques jours à peine de la fête, il n’y a pas grand monde pour les achats », confesse t-elle, tout en espérant que les clients afflueront durant les dernières heures avant Noël.
Gérant d’un magasin de la place, Thomas Djidji, ne dit pas autre chose : « Mes cadeaux sont arrivés depuis un bon moment mais, il n’y a pas d’engouement». Une situation qu’il impute à la crise économique qui secoue le pays depuis quelques années. Pour Mme Assui Honorée épouse Konan, propriétaire d’un magasin à Port-Bouët, le ralentissement des achats est dû au non payement des salaires surtout des gratifications.
Cependant, à Treichville comme à Koumassi et Port-Bouët, quelques clients écument les magasins. Certains en ressortent avec des cadeaux, d’autres repartent les bras ballants, sans doute refroidis par les prix des jouets. « Les cadeaux sont chers. Une petite poupée coûte environ 5000 FCFA », constate Coulibaly Losseni, mécanicien.
Pour ce père de famille, la situation est plus que critique cette année. « Ce sera dur car avec les dernières augmentations du prix du carburant, le coût de la vie à flambé. C’est pénible de joindre les deux bouts », pleure t-il.
Les parents semblent, pour la plupart, être au bout des nerfs. Exténués par la cherté de la vie, ils doivent se saigner encore pour faire plaisir à leurs enfants qui attendent crise ou pas avec impatience leurs paquets.
« Avec surtout l’augmentation du prix du carburant, le marché est devenu très insupportable. C’est déjà difficile de faire face aux besoins de la famille, et si on doit en plus acheter des cadeaux, imaginez le stress et le calvaire » s’insurge Mme Konan Suzanne caissière au CHU de Yopougon.
« Je n’ai pas encore acheté les cadeaux de mes enfants, néanmoins je suis obligé de le faire. Car, ils ne tiennent pas compte des difficultés des parents », ajoute M. Coulibaly.
A Adjamé, précisément sur le Boulevard Nangui Abrogoua, l’ambiance contraste avec la morosité qui règne à Abidjan Sud. Là-bas, elle est plutôt à la fête. Mieux, on se bouscule, et ça marchande de partout. Les vendeurs donnent, mégaphones à l’appui, de la voix à tout rompre, histoire de séduire les clients. Manifestement, les articles semblent à portée de prix. « Adjamé est nettement moins cher que les autres communes », admet Bernard Boua. Un avis que semble partager Mme Yankey Antoinette. « « Je préfère acheter les cadeaux de mes enfants ici parce que c’est moins coûteux. Cette poupée, que j’ai achetée pour ma fille, coûte 2500 FCFA. Quant à la voiturette, je l’ai eue à 3000 FCFA ».
Si certains parents ont déjà fait leurs emplettes, d’autres, les plus nombreux, attendent de percevoir les gratifications avant de se ruer sur les jouets. En tout cas, les commerçants croisent les doigts et espèrent que les choses vont bouger le 24 décembre.
Réalisée par Kady Sidibé (Stagiaire)