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Société Publié le mercredi 30 décembre 2009 | L’expression

Fêtes de fin d’année - La traite des transporteurs urbains

Opportunistes à souhait, les transporteurs urbains d’Abidjan profitent des déplacements massifs des populations en fin d’année pour augmenter leurs tarifs.



Il est 9h, ce 29 décembre à Yopougon Niangon Sud, à la station d’essence Lubafrique. C’est le point de chargement dans le quartier des véhicules de transport communément appelés « gbaka ». Ces mini-cars chargent les passagers à destination d’Adjamé. Mme Blandine, la cinquantaine est obligée de traverser la voie et de revenir sur sa position à chaque fois qu’un gbaka s’immobilise. Fatiguée, elle s’adosse à un lampadaire public et lâche : « Mais à quoi jouent-ils ce matin ? C’est quelle histoire de Siporex. Les gens veulent aller au travail et vous refusez d’aller à Adjamé. Qui vous a dit qu’il va à la Siporex ? ». En effet, l’attroupement ce matin-là en ce lieu est impressionnant. A l’approche de chaque gbaka, femmes, enfants et vieillards se précipitent et se battent pour obtenir une place. « C’est parce que c’est la période des fêtes. Quand tout ça sera terminé, on verra ce qu’ils vont faire. Tout ça pour nous faire payer 400Fcfa », dénonce aussi Christelle. Cette scène se répète tous les ans, à l’approche des fêtes de fin d’année. Les transporteurs font de la surenchère. C’est leur période de traite sur le dos des passagers. Pour faire payer deux fois 200Fcfa, soit 400Fcfa aux usagers au lieu de 300 Fcfa, le tarif habituel de Yopougon à Adjamé, les chauffeurs décident de s’arrêter à la Siporex. Cette place est la grande entrée de la commune de Yopougon. En effet de Yopougon à Siporex, les passagers payent 200Fcfa et une fois là, les apprentis exigent à ceux qui veulent continuer sur Adjamé de payer une seconde fois 200 Fcfa. Les gbakas de Niangon ne sont pas les seuls à abuser des usagers en période des fêtes. Ceux d’Adjamé Liberté adorent aussi jouer ce vilain tour aux passagers. Aux abords de cet ancien cinéma de nombreuses personnes attendent d’avoir un véhicule pour se rendre à leur travail. Arrêtés le long des trottoirs, les usagers en partance pour Marcory, Koumassi et Treichville, sont ahuris et certains énervés par l’ampleur de la surenchère des taxis intercommunaux appelés « woro-woro ». Kaba Hamed, étudiant en science éco qui se rend à Treichville se résoud à remonter à la gare Nord pour prendre un bus. « Je suis venus ce matin de Treichville à 300 Fcfa. Je ne peux pas payer 500Fcfa pour retourner. Je préfère aller prendre un bus », lance-t-il avant de se faufiler entre les voitures en direction de la gare Sotra. Un autre woro-woro stationne pour Koumassi et les passagers se bousculent. Ils s’installent mais descendent aussitôt. « Pourquoi j’irai à Koumassi à 700 Fcfa. Ces chauffeurs se foutent finalement des gens. Il y a un qui vient à peine de partir pour Koumassi à 600Fcfa et lui nous parle de 700 Fcfa. Donc chacun fixe son tarif maintenant», fulmine la dame en claquant la portière du véhicule. Réponse du chauffeur : « Vous n’êtes pas obligée de monter avec moi ». Et un des chargeurs de taxis, excité, d’ajouter : « Laisse-les, ils ne sont pas pressés ». Sur ces mots, il essuie la colère des passagers qui ont du mal à se contenir. « Tout ça va finir, les fêtes vont passer», lancent certains non sans proférer de méchants mots. La veille (lundi Ndlr), au Palais de la culture de Treichville, Sandrine, sociétaire de la Mutuelle d’assurance des taxis compteurs d’Abidjan (Matca), se plaignait de ne pouvoir rallier Treichville et le Plateau Dokoui à 2.000Fcfa dans un taxi compteur. Les jours ordinaires, pour 1.500Fcfa, n’importe quel taximètre est prêt à partir, explique-t-elle. « Comme ils savent que le trafic est dense pendant la période des fêtes, ils en profitent pour augmenter les tarifs. Parce qu’ils savent qu’on n’a pas le choix », déplore la jeune dame.

K. Anderson
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