Le temps est venu d'une célébration celle du 2000e numéro de Le Temps. 2000 numéros, ça se fête et la Rédaction de Le Temps m'a fait l'honneur de m'associer à l'évènement, en m'offrant l'opportunité de m'exprimer à nouveau dans ses colonnes à cette occasion. Je l'en remercie et c'est avec plaisir que j'accepte. C'est en 2003 qu'a débuté cette belle aventure et je suis fier d'y avoir participé en tant que chroniqueur. En plus de six années d'existence, Le Temps a su évoluer et s'adapter à toutes les situations, tout en sachant conserver les valeurs essentielles qui avaient prévalu à sa création. Quand on connait les difficultés à faire vivre un quotidien dans le paysage médiatique ivoirien, on ne peut qu'admirer avec quel brio l'équipe de Le Temps a su relever le défi. Les temps troubles que traverse la Côte d'Ivoire depuis plus de dix ans maintenant sont remplis d'écueils que beaucoup (bons, comme mauvais) ne surent éviter… Le Temps, lui, a su le faire tout en gardant son cap. Arriver au 2000e numéro c'est un peu comme rentrer dans un nouveau millénaire. 2000 n'est pas un chiffre gratuit et les années que nous venons tous de traverser et où certains ont trouvé la mort ne peuvent que nous encourager à persévérer, tout en souhaitant que celles à venir soient plus radieuses et plus brillantes. L'espoir fait vivre et après tout, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Que souhaiter au journal Le Temps, si ce n'est que ses prochains, au cours des prochaines années, paraissent dans un contexte politique enfin apaisé et réellement pacifié, ce qui malheureusement ne semble pas s'amorcer comme tel pour la prochaine année. Le Temps est né à l'époque troublée des troubles Accords de Marcoussis et, de Marcoussis à Ouaga, la presse et les médias ont été indexés, accusés de tous les maux, stigmatisés de toutes les tares. A en croire les " attendus ", nous étions responsables de tout et mieux, collectivement du pire, c'est-à-dire de la guerre ! Quelle fumisterie, quelle escroquerie. Il fallait nous mettre au pas, pour que nos lecteurs, les citoyens, s'y mettent aussi et rentrent dans le rang et l'ordre, que nos écrits auraient fait voler en éclats. S'il fallait reprendre une formule qui m'est chère, je dirai qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer… Si la presse avait été si puissante qu'elle soit responsable de tant de drames, une fois ralliée ou convaincue par les accords ou des pouvoirs, des intérêts si faibles (pour lui donner tant de prix) tout aurait dû rentrer dans l'ordre. Les plumes de " guerre " seraient-elles plus acérées, plus convaincantes que celles de paix ? Comment comprendre et admettre qu'après tant d'années, tant d'échecs et de réussites aussi, médiatiques ou autres, les objectifs ne soient pas atteints, même si la presse et les médias s'y consacrent ? Pour moi, c'est une question " Frar " (" Frar " n'étant qu'une référence culturelle et ponctuelle liée à une identité historique et technocratique issue d'une époque révolue mais toujours d'actualité). Une telle parenthèse me devrait bien un prix Nobel, si ce n'est d'estime en d'autres lieux, en d'autres temps. La force de Le Temps est d'en avoir épousé l'air, l'air du temps, c'est celui que nous respirons, celui où nous vivons, celui qui malgré les courants et les mouvements reste le même, celui qui malgré vents et marées reste l'air du temps et en est le reflet d'encre sur papier. 2000 numéros, c'est une réussite qui mérite d'être saluée. Sans être l'organe d'un parti, ni celui de l'Etat, le quotidien Le Temps a réussi à prouver qu'il était possible d'agir et de survivre dans l'enfer des médias, des pressions et des intrigues quand la volonté, l'aptitude, les certitudes sont en adéquation avec l'impulsion créative qui les a générés et justifiés. 2000 parutions, pour moi, c'est un succès par les temps qui courent et même par d'autres temps ici ou ailleurs. N'étant ni partie, ni tenant de cet organe, cette voix, ce sillon qui s'est tracé, peut être les prémisses du " 7e sillon ", je ne saurais être taxé de parti-pris. Les temps changent mais Le Temps reste malgré tout le temps et je ne saurais lui souhaiter que de rester ou de devenir (c'est une question d'angle ou de point de vue) une référence. Bravo à l'âme qui l'anime et le meut depuis tant d'années. Ce que j'ai appris en six ans, c'est que le temps peut se perdre mais qu'il peut aussi se gagner, et c'est chose faite. A tous les lecteurs, à la rédaction, à l'équipe et à la direction du journal Le Temps, à ceux qui l'ont animé, qui l'animent et l'animeront : Félicitations !
Bonnes fêtes, joyeux Noël et bonne année à tous !
Fait à Abidjan,
le 17 décembre 2009
Emmanuel Grié
Bonnes fêtes, joyeux Noël et bonne année à tous !
Fait à Abidjan,
le 17 décembre 2009
Emmanuel Grié