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Politique Publié le samedi 26 décembre 2009 | L’expression

Fpi Agboville: Le fédéral destitué, le ministre N’Dori Raymond indésirable

Le Front populaire ivoirien est dans la tourmente à Agboville. Le secrétaire fédéral Gbérikou N’Cho et le Ddc Abouo N’Dori Raymond sont récusés par 43 sections sur les 63 que compte la fédération.

Assurément le Front populaire ivoirien (Fpi) se porte mal dans nombre de départements à l’intérieur du pays. Après Zuénoula où le ministre Bohoun Bouabré n’a pas réussi à ramener la paix, un nouveau front vient de s’ouvrir à Agboville. Dans la capitale de l’Agneby, en dehors du problème posé par la désignation du Directeur départemental de campagne (Ddc), c’est le parti même qui est sur le point de voler en éclat. Le secrétaire fédéral, Gbérikou N’Cho, et le président du conseil général Abouo N’Dori Raymond, par ailleurs Ddc de Gbagbo à Agboville ne sont plus en odeur de sainteté avec les militants de base de cette région qui est un bastion supposé du Fpi. Au cours d’une conférence de presse prononcée jeudi au restaurant Las Palmas de Cocody les Deux Plateaux, 43 sections sur les 63 que compte la fédération, appuyées par le député Abo Akpindé Daniel, ont prononcé la destitution du secrétaire fédéral et ont retiré leur confiance au ministre Abouo N’Dori qui, selon eux, travaillent contre les intérêts de Laurent Gbagbo à Agboville. Cette mesure 20 décembre à l’hôtel Malthus d’Agboville où une pétition a été signée dans ce sens. Pour Assa Boka Clément, secrétaire fédéral de la Cellule des enseignant du Fpi (Cefpi) à Agboville, qui a été désigné par ses pairs pour conduire un comité ad’ hoc, le fédéral Gbérikou N’Cho s’est rendu coupable de graves déviations en inféodant, le parti autour de la personne du ministre Abouo N’Dori pour des questions d’intérêt. « A Agboville, c’est la caporalisation et un garrotage total du parti. Si un secrétaire de section ne joue pas les béni-oui-oui, il est systématiquement dégommé par le secrétaire fédéral au profit de petits copains entièrement soumis aux ordres du ministre Abouo N’Dori. Si nous ne réagissons pas à ce moment précis, Laurent Gbagbo va perdre les élections à Agboville là où il avait raflé 82, 76% des voix à la présidentielle de 2000 », a averti le conférencier. Le député Abo Daniel, Ddc adjoint de Gbagbo, a enfoncé le clou en rendant public sa démission du Conseil général et de la direction départementale de campagne dirigée par le Pr Abouo N’Dori. « Depuis le 15 décembre, j’ai démissionné du Conseil général pour trois raisons : Il y a d’abord une incompatibilité d’humeur entre le ministre et moi. Secundo, j’ai démissionné pour atteinte à mon honorabilité parce qu’Abouo N’Dori a interdit une manifestation d’utilité publique que je devais organiser dans mon propre village et troisièmement, je ne suis pas en phase avec lui sur la question du développement local. Le président du conseil qu’il est accuse tout le monde sauf sa propre gestion », a déploré ce député Fpi avant d’officialiser sa rupture avec Abouo N’Dori en ces termes : « Je ne soutiens pas le Ddc, c’est pourquoi j’ai rendu ma démission. Son équipe est devenue impopulaire dans l’esprit de nos parents qui sont prêts à en découdre avec le président dans les urnes. Moi, je vais conduire une autre équipe de campagne à Agboville pour pouvoir faire gagner Gbagbo ». Le comité ad’ hoc a adressé le procès verbal de cette assemblée fédérale extraordinaire à la direction du parti pour prendre les mesures qui s’imposent afin d’éviter l’émiettement de l’électorat de Gbagbo dans ce bastion supposé du Fpi.

Kra Bernard
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