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Faits Divers Publié le lundi 28 décembre 2009 | Nord-Sud

Vente de terrain à Yopougon : Un sergent de police grugé par un “doyen”

Gnébo Mathurin est loin d'être un modèle pour ses six enfants. A 60 ans, il n'est pas encore sage malgré les cheveux blancs qui couvrent son crâne. Ce retraité des Travaux publics a roulé dans la farine le sergent A. K. Severin en lui faisant croire qu'il était le propriétaire d'un lot de 600 m2, situé à la zone industrielle de Yopougon. « J'étais à la recherche d'un terrain. Et cette offre était alléchante. On a conclu le marché et il m'a vendu le terrain à 1.650.000 Fcfa. Je lui ai remis, séance tenante, 750.000 Fcfa. Deux mois plus tard, j'ai soldé le reste de l'argent», explique le sous-officier. Selon lui, il a été rassuré par le vieux sur la véracité de l'opération immobilière. « Il m'a dit que des collègues avaient bénéficié des mêmes conditions de vente. Ils ont même construit sur le site », ajoute-t-il. L'affaire se passe en novembre 2008. Mais, il va vite déchanter car Mathurin se fond dans la nature avec les 1.650.000 Fcfa. «Entre-temps, j'étais muté à Bongouanou. Je suis arrivé à Abidjan en décembre. Et, à ma grande surprise, j'ai constaté qu'il avait disparu de la circulation. En réalité, le terrain ne lui appartenait pas», se rend compte Séverin qui mène des recherches après avoir déposé une plainte au commissariat de police du 23ème arrondissement. Les investigations portent ses fruits le 5 février 2009 où Mathurin est appréhendé par l'infortuné acquéreur du lot. Ce jour-là, une reconnaissance de dette est signée et le pseudo propriétaire terrien s'engage à rembourser la totalité de la somme qu'il a extorquée. « Je promets de te restituer ton argent en mai », avait promis le doyen en signant le document. Avant la date indiquée, il disparaît de nouveau dans la nature. « Je me suis rendu compte en ce moment-là que j'avais affaire à une bande organisée d'escrocs. Car, les compagnons du vieil homme qui avaient entériné la vente se présentaient comme des policiers à la retraite. Tout cela était faux », raconte le sergent de police. Le 10 décembre, il parvient à mettre la main sur l'indélicat retraité. C'est dans un maquis qu'il a été arrêté non loin de l'espace «Le parlement», à Yopougon. Il buvait de l'alcool en compagnie de ses amis. C'est le 23 décembre que l'affaire arrive au tribunal des flagrants délits de Yopougon. Mathurin est poursuivi pour escroquerie. Il reconnaît l'accusation mais soutient qu'il a reçu seulement 500.000 Fcfa. Le prévenu se lance dans un interminable calcul pour justifier ce montant. Peine perdue, le tribunal retient la constitution en partie civile du plaignant. Celui-ci réclame 1.650.000 Fcfa à titre de dommage et intérêt. Le juge punit Mathurin à six mois de prison. A sa libération, il doit rembourser le montant réclamé par la victime.

Ouattara Moussa (Stagiaire)
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