Quel objectif vise Laurent Gbagbo en décidant de célébrer hier au palais de la présidence de la république de Côte d'Ivoire, les juniors du football ghanéen, vainqueurs de la coupe du monde des moins de vingt ans ? Donner une leçon à l'Afrique, au monde ou alors montrer sa suprématie ? Seul lui connaît les motivations réelles de l'acte posé hier. Ce n'est pas que le principe en lui-même est condamnable, mais au regard des difficultés que rencontre la grande majorité des Ivoiriens aujourd'hui, l'on pouvait bien se passer de cette cérémonie. A la vérité, le Ghana aujourd'hui n'a pas besoin de ça. C'est un pays qui, du fait de la culture politique qu'il s'est imposée, a fini par attirer l'admiration de tout le monde entier. Le Ghana fait la fierté de l'Afrique noire et au-delà, de toute l'Afrique. C'est un pays en plein essor économique et démocratique qui n'a rien à envier aujourd'hui à la Côte d'Ivoire. Le dernier d'hier, la risée de tous est devenu aujourd'hui le premier et est cité en exemple par tous. La prophétie clairement définie dans le livre saint, s'est réalisée. Le Ghana a donné une leçon historique à l'Afrique lors des récentes élections qui ont renouvelé la classe politique dirigeante. Dix ans, le temps de deux mandats présidentiels, la Côte d'Ivoire court toujours après une élection présidentielle hypothétique. Plutôt que de prendre goût aux actes d'éclat, les Ivoiriens verront leur mérite reconnu par le monde entier s'ils retiennent l'essentiel des leçons de démocratie. Le front social est constamment en ébullition pour promesses non tenues par l'Etat. Le coût de la vie ne cesse de grimper, les ménages ont de plus en plus du mal à se procurer le minimum vital. Il est bon que l'on soit regardant sur ces aspects essentiels que de miser dans le superflu.
Paul Koffi
Paul Koffi
