Eburnews - Le mercure du thermomètre n’a pas encore baissé, suite à l’affaire Romaric. Bien au contraire, le tube chauffe toujours. Après un article de celui qui a écrit ces lignes, repris et paru sur abidjan.net, les réactions ne se sont pas faites attendre. Les messages sont venus des quatre coins du monde. Dans l’ensemble, la rigueur et l’intransigeance de coach Vahid sont saluées. Cependant, des ivoiriens persistent à croire que Romaric n’aurait pas dû être sanctionné. Attestant leur propos par le fait que, si c’était Drogba ou encore Kolo qui se trouvait dans ce cas de figure, l’entraîneur et la Fédération ivoirienne de football auraient passé l’éponge. D’où la nécessité de relancer un nouveau débat : y a-t-il des joueurs intouchables au sein des Eléphants ?
Pour avoir pratiqué et voyagé avec cette sélection pendant plus de 10 ans, je peux répondre sans sourciller qu’aujourd’hui, tous les joueurs de la sélection nationale sont placés sur le même pied d’égalité. En réalité, les ivoiriens refusent d’admettre que la Côte d’Ivoire a fait un grand bond dans le club feutré des grandes nations de football grâce au travail abattu par la Fédération ivoirienne de football dirigée par Jacques Anouma. Tout le monde parle de trophée, tout le monde critique le jeu des Eléphants, tout le monde est prêt à raconter tout et rien sur les responsables du football ivoirien. Mais personne ne prend le temps de réfléchir et donner du temps à cette équipe. Tenez-vous bien assis et analysons un peu : en 2002, la Côte d’Ivoire a terminé dernière (16ème/16) à la CAN au Mali. En 2004, elle fut éliminée et ne participa pas à la CAN en Tunisie. En 2006, finaliste de la CAN en Egypte, doublée d’une participation honorable à la coupe du monde. Demi finaliste à la CAN 2008 au Ghana et qualifiée pour la CAN et le Mondial 2010. Quelle brusque progression ?
L’on se souvient même qu’après la débâcle des Eléphants à la CAN 2002, suivie de la prise en main de la Fédération par Anouma, ce dernier, dès son arrivée, avait déclaré que son objectif n’était pas la CAN 2004, mais plutôt le Mondial 2006. Sa déclaration avait jeté l’émoi au sein de la population et même au sein de la presse sportive, qui l’avait accusé le tout nouveau président de la FIF de vouloir faire l’impasse sur la CAN. Et que, l’absence à la CAN 2004, d’une Côte d’Ivoire si régulière et si constante à ce rendez-vous continental, serait un scandale. Résultat des courses : le temps a donner raison à Anouma.
En clair, il faut bien retenir que la Côte d’Ivoire sort du trou pour la lumière, en matière de football. Cela, il ne faut pas l’oublier au moment des critiques. D’autres encore disent qu’il serait intolérable de voir la Côte d’Ivoire perdre la CANavec les joueurs dont elle dispose Oubliant qu’au football, ce n’est pas forcément le plus fort qui gagne toujours. Beaucoup d’autres paramètres rationnels et parfois même irrationnels rentrant en ligne de compte. Et puis, les joueurs forts, la Côte d’Ivoire en a toujours eu. Laurent Pokou, Abdoulaye Traoré dit Ben Badi, feu Sékou Bamba de Karamoko, tous ces joueurs n’avaient rien à envier du point de vu talent à un Didier Drogba. Il leur manquait la discipline de l’éthique sportive. Ces joueurs forts de la nouvelle génération dont parlent donc les ivoiriens avec autant d’appétit ne sont pas tombés du ciel. Ils existaient et pouvaient choisir de jouer pour d’autres pays qui les sollicitaient. Il a fallu une politique au plus haut sommet de l’Etat de Côte d’Ivoire pour les convaincre à choisir la Côte d’Ivoire et voir l’équipe qui est là aujourd’hui. Qui se souvient de l’une des premières sélections de Drogba en 2003, face à l’Afrique du Sud, lors des éliminatoires de la CAN 2004 ?
Y a-t-il maintenant des joueurs intouchables ?
Tous les joueurs se valent en sélection mais chacun à sa particularité. Drogba serait-il sanctionné au même titre que Romaric s’il se trouvait dans la même situation ? C’est une question souvent récurrente dans le débat Romaric. Le problème avec Drogba, c’est qu’il s’arrange toujours à ne pas être dans ce genre de situation. Pourtant, il peut se prévaloir de son statut de leader pour arriver ivre aux séances d’entraînement, ou encore, jeter son maillot trempé de sueur à la figure de l’entraîneur à la suite d’un remplacement contesté, comme le faisait le capitane d’alors, Ibrahim Bakayoko. C’est toute la différence entre lui et les autres. C’est un vrai capitaine qui n’abuse pas de son talent en sélection. En réalité, il y a beaucoup d’indisciplinés en sélection. Mais l’exemple que donne Drogba les refroidi. C’est un joueur respecté par ses coéquipiers qui remplit toujours son contrat sur le terrain. En 2008, il refusa de se rendre au Togo pour recevoir son Ballon d’Or africain, sous le prétexte que le règlement intérieur de la sélection stipulait qu’aucun joueur ne devait quitter la sélection pour tout autre raison liée à la compétition proprement dite. La CAF et les sponsors refusèrent qu’il se fasse représenter par sa femme. Il perdit donc sa récompense individuelle pour sauver le groupe. Aussi, il se présente toujours devant le staff technique avec des papiers justifiants son indisponibilité quand il est convoqué et sait qu’il ne peut pas jouer.
Ce débat de joueurs intouchables n’existe donc plus dans l’équipe actuelle. L’entraîneur est le seul maître à bord, même si, cela est difficile à comprendre encore pour certains ivoiriens. L’équipe de Côte d’Ivoire a changé dans sa gestion et ses hommes. Nous aussi, changeons de lunettes. La Côte d’Ivoire bouge. Bougeons avec elle et vidons notre esprit des arrières pensées.
José Djati
josedjawe@yahoo.fr
Pour avoir pratiqué et voyagé avec cette sélection pendant plus de 10 ans, je peux répondre sans sourciller qu’aujourd’hui, tous les joueurs de la sélection nationale sont placés sur le même pied d’égalité. En réalité, les ivoiriens refusent d’admettre que la Côte d’Ivoire a fait un grand bond dans le club feutré des grandes nations de football grâce au travail abattu par la Fédération ivoirienne de football dirigée par Jacques Anouma. Tout le monde parle de trophée, tout le monde critique le jeu des Eléphants, tout le monde est prêt à raconter tout et rien sur les responsables du football ivoirien. Mais personne ne prend le temps de réfléchir et donner du temps à cette équipe. Tenez-vous bien assis et analysons un peu : en 2002, la Côte d’Ivoire a terminé dernière (16ème/16) à la CAN au Mali. En 2004, elle fut éliminée et ne participa pas à la CAN en Tunisie. En 2006, finaliste de la CAN en Egypte, doublée d’une participation honorable à la coupe du monde. Demi finaliste à la CAN 2008 au Ghana et qualifiée pour la CAN et le Mondial 2010. Quelle brusque progression ?
L’on se souvient même qu’après la débâcle des Eléphants à la CAN 2002, suivie de la prise en main de la Fédération par Anouma, ce dernier, dès son arrivée, avait déclaré que son objectif n’était pas la CAN 2004, mais plutôt le Mondial 2006. Sa déclaration avait jeté l’émoi au sein de la population et même au sein de la presse sportive, qui l’avait accusé le tout nouveau président de la FIF de vouloir faire l’impasse sur la CAN. Et que, l’absence à la CAN 2004, d’une Côte d’Ivoire si régulière et si constante à ce rendez-vous continental, serait un scandale. Résultat des courses : le temps a donner raison à Anouma.
En clair, il faut bien retenir que la Côte d’Ivoire sort du trou pour la lumière, en matière de football. Cela, il ne faut pas l’oublier au moment des critiques. D’autres encore disent qu’il serait intolérable de voir la Côte d’Ivoire perdre la CANavec les joueurs dont elle dispose Oubliant qu’au football, ce n’est pas forcément le plus fort qui gagne toujours. Beaucoup d’autres paramètres rationnels et parfois même irrationnels rentrant en ligne de compte. Et puis, les joueurs forts, la Côte d’Ivoire en a toujours eu. Laurent Pokou, Abdoulaye Traoré dit Ben Badi, feu Sékou Bamba de Karamoko, tous ces joueurs n’avaient rien à envier du point de vu talent à un Didier Drogba. Il leur manquait la discipline de l’éthique sportive. Ces joueurs forts de la nouvelle génération dont parlent donc les ivoiriens avec autant d’appétit ne sont pas tombés du ciel. Ils existaient et pouvaient choisir de jouer pour d’autres pays qui les sollicitaient. Il a fallu une politique au plus haut sommet de l’Etat de Côte d’Ivoire pour les convaincre à choisir la Côte d’Ivoire et voir l’équipe qui est là aujourd’hui. Qui se souvient de l’une des premières sélections de Drogba en 2003, face à l’Afrique du Sud, lors des éliminatoires de la CAN 2004 ?
Y a-t-il maintenant des joueurs intouchables ?
Tous les joueurs se valent en sélection mais chacun à sa particularité. Drogba serait-il sanctionné au même titre que Romaric s’il se trouvait dans la même situation ? C’est une question souvent récurrente dans le débat Romaric. Le problème avec Drogba, c’est qu’il s’arrange toujours à ne pas être dans ce genre de situation. Pourtant, il peut se prévaloir de son statut de leader pour arriver ivre aux séances d’entraînement, ou encore, jeter son maillot trempé de sueur à la figure de l’entraîneur à la suite d’un remplacement contesté, comme le faisait le capitane d’alors, Ibrahim Bakayoko. C’est toute la différence entre lui et les autres. C’est un vrai capitaine qui n’abuse pas de son talent en sélection. En réalité, il y a beaucoup d’indisciplinés en sélection. Mais l’exemple que donne Drogba les refroidi. C’est un joueur respecté par ses coéquipiers qui remplit toujours son contrat sur le terrain. En 2008, il refusa de se rendre au Togo pour recevoir son Ballon d’Or africain, sous le prétexte que le règlement intérieur de la sélection stipulait qu’aucun joueur ne devait quitter la sélection pour tout autre raison liée à la compétition proprement dite. La CAF et les sponsors refusèrent qu’il se fasse représenter par sa femme. Il perdit donc sa récompense individuelle pour sauver le groupe. Aussi, il se présente toujours devant le staff technique avec des papiers justifiants son indisponibilité quand il est convoqué et sait qu’il ne peut pas jouer.
Ce débat de joueurs intouchables n’existe donc plus dans l’équipe actuelle. L’entraîneur est le seul maître à bord, même si, cela est difficile à comprendre encore pour certains ivoiriens. L’équipe de Côte d’Ivoire a changé dans sa gestion et ses hommes. Nous aussi, changeons de lunettes. La Côte d’Ivoire bouge. Bougeons avec elle et vidons notre esprit des arrières pensées.
José Djati
josedjawe@yahoo.fr