La bataille entre les groupements politiques ont été très rudes pour le contrôle de cette structure. A l’époque, le clan du chef de l’état d’une part, et les partis et mouvements politiques de l’opposition civile et ceux de l’ex rébellion des Forces nouvelles de l’autre se sont farouchement empoignés. Le chef de l’état, lui-même très engagé dans la bataille avait poussé les hostilités jusqu’à saisir le conseil constitutionnel aux fins de statuer sur la qualité des membres électeurs des représentants de l’administration à la CEI. Et comme beaucoup s’en doutaient, l’arrêt de la cour a été favorable à l’attente de Gbagbo et ses proches. Il a fallu toute la détermination de Gérard Stoudman alors haut représentant aux élections du secrétaire général des nations unies pour remettre les choses à leur place. Et depuis, tous les ivoiriens, et avec eux les observateurs ont les yeux rivés sur cette structure au cœur des élections de la sortie de crise. Mais, le vendredi dernier, le président de la CEI et ses collaborateurs étaient chez Laurent Gbagbo. Une fois de plus. Pour y faire quoi ? La question est posée. Indépendante, la commission électorale devait disposer de sa liberté et conduire le processus électoral selon le calendrier qu’il fixe. Les différents reports cependant ont montré que l’indépendance de la CEI est relative. Financièrement tenue par le gouvernement qui libère les fonds nécessaires à son fonctionnement, la CEI sur le plan des initiatives et de la programmation s’en laisse très souvent imposer par le chef de l’état. Laurent Gbagbo aime à déclarer publiquement que l’élection dépend de la CEI. Mais en devenant un assidu du palais, celle-ci est sur le point d’en devenir… un obligé.
D. Al Seni
D. Al Seni