Taxé de faire partie de ceux qui ont contribué au rejet du projet de loi sur le sport, Jacques Anouma n’a pas raté l’occasion de balancer quelques vérités hier au ministère des Sports. Dagobert Banzio, lui, a éclairé certaines lanternes. Ambiance.
Un proverbe algérien nous apprend qu’on ne peut pas préparer la soupe avec une seule fève. Cela, le ministre des Sports, Dagobert Banzio, l’a si bien compris qu’il a souhaité s’entretenir avec la conférence des présidents de Fédérations sportives de Côte d’Ivoire. Question de colmater les quelques brèches visibles. La rencontre « enrichissante », aux dires de son président, N’Goan Georges, a donc eu lieu hier au 2è étage de l’immeuble Hévéas au Plateau et a tenu toutes ses promesses. Ils étaient tous là. Ou presque. A l’ordre du jour, il y avait le « fameux » projet relatif à la loi sur le sport et les activités physiques, le Comité national olympique avec la fin du mandat du général Palenfo et le financement des compétitions internationales. Si les deux derniers sujets sont quasiment passés comme une lettre à la poste, celui relatif à la loi sur le sport a suscité beaucoup de réactions. Notamment celles du patron du football ivoirien, Jacques Anouma. En effet, à la suite du ministre des Sports qui se désolait de ce que la loi n’aie pas été soutenue par tout le monde, Jacques Anouma a répliqué : «la Conférence des présidents des Fédérations sportives avait été créée à l’origine pour soutenir le ministère des Sports », a-t-il tenu à rappeler. Avant de poursuivre : « Le problème est que certains présidents de Fédérations rament à contre-courant. Cela est difficile à comprendre alors que nous défendons pourtant, dans le fond, la même chose. Pour moi, la loi sur le sport est loin. Chaque jour, nous voyons des choses. Et cette loi ne règle pas mes problèmes ». De quels problèmes parlent Jacques Anouma ? Très incisif, le président de la Fif a alors craché : « le ministre des Sports qui règlera définitivement nos problèmes de financement des compétitions aura fait plus qu’une loi. Jusque-là, le gouvernement ne parvient pas à solutionner ce problème… Nos problèmes sont basiques. Dans quelques jours par exemple, je vais à la Can en Angola. Si je fais un mauvais résultat, c’est sûr que je serai lapidé. Mais je me demande encore comment je me rendrai à Cabinda ». En conclusion, pour Anouma, « la loi sur le sport, c’est bon mais cela ne règle pas mes problèmes ». A cet instant précis, le président de la Fédération ivoirienne de karaté, Me Yaï Vincent, quelque peu énervé, s’emporte. « Je ne me retrouve plus dans ce débat. Il n’est pas normal qu’après ce que le ministre des Sports a déjà dit, certains trouvent à redire. J’ai l’impression d’être dans un b… ». Angbo Isaac, le président de la Fédération ivoirienne de judo, en conciliateur, calme les ardeurs à travers un speech apprécié. « Nous avons besoin de cette loi. J’ai été athlète, entraîneur et aujourd’hui président de Fédération. Le rôle d’un père est de faire en sorte que son enfant ne vive pas ce qu’il a vécu… ». C’est alors que Dagobert Banzio a répondu à Jacques Anouma. « Une loi n’est jamais parfaite. Il n’est pas bon que nous réglions encore nos problèmes de façon conjoncturelle. Il est temps de le faire de façon structurelle. Je ne veux pas indexer la Fif. Mais j’ai mal. De par nos positions, beaucoup de choses pouvaient être arrangées facilement mais ne le sont toujours pas. A votre place, je sauterai sur cette loi. Sur le statut des athlètes, la création du fonds et beaucoup d’autres choses, c’est une loi à ne pas rater…». Approché à la fin de la rencontre, Jacques Anouma a juste indiqué qu’en janvier 2010, « nous trouverons des solutions… ». Attendons de voir.
Guy-Florentin Yaméogo
Un proverbe algérien nous apprend qu’on ne peut pas préparer la soupe avec une seule fève. Cela, le ministre des Sports, Dagobert Banzio, l’a si bien compris qu’il a souhaité s’entretenir avec la conférence des présidents de Fédérations sportives de Côte d’Ivoire. Question de colmater les quelques brèches visibles. La rencontre « enrichissante », aux dires de son président, N’Goan Georges, a donc eu lieu hier au 2è étage de l’immeuble Hévéas au Plateau et a tenu toutes ses promesses. Ils étaient tous là. Ou presque. A l’ordre du jour, il y avait le « fameux » projet relatif à la loi sur le sport et les activités physiques, le Comité national olympique avec la fin du mandat du général Palenfo et le financement des compétitions internationales. Si les deux derniers sujets sont quasiment passés comme une lettre à la poste, celui relatif à la loi sur le sport a suscité beaucoup de réactions. Notamment celles du patron du football ivoirien, Jacques Anouma. En effet, à la suite du ministre des Sports qui se désolait de ce que la loi n’aie pas été soutenue par tout le monde, Jacques Anouma a répliqué : «la Conférence des présidents des Fédérations sportives avait été créée à l’origine pour soutenir le ministère des Sports », a-t-il tenu à rappeler. Avant de poursuivre : « Le problème est que certains présidents de Fédérations rament à contre-courant. Cela est difficile à comprendre alors que nous défendons pourtant, dans le fond, la même chose. Pour moi, la loi sur le sport est loin. Chaque jour, nous voyons des choses. Et cette loi ne règle pas mes problèmes ». De quels problèmes parlent Jacques Anouma ? Très incisif, le président de la Fif a alors craché : « le ministre des Sports qui règlera définitivement nos problèmes de financement des compétitions aura fait plus qu’une loi. Jusque-là, le gouvernement ne parvient pas à solutionner ce problème… Nos problèmes sont basiques. Dans quelques jours par exemple, je vais à la Can en Angola. Si je fais un mauvais résultat, c’est sûr que je serai lapidé. Mais je me demande encore comment je me rendrai à Cabinda ». En conclusion, pour Anouma, « la loi sur le sport, c’est bon mais cela ne règle pas mes problèmes ». A cet instant précis, le président de la Fédération ivoirienne de karaté, Me Yaï Vincent, quelque peu énervé, s’emporte. « Je ne me retrouve plus dans ce débat. Il n’est pas normal qu’après ce que le ministre des Sports a déjà dit, certains trouvent à redire. J’ai l’impression d’être dans un b… ». Angbo Isaac, le président de la Fédération ivoirienne de judo, en conciliateur, calme les ardeurs à travers un speech apprécié. « Nous avons besoin de cette loi. J’ai été athlète, entraîneur et aujourd’hui président de Fédération. Le rôle d’un père est de faire en sorte que son enfant ne vive pas ce qu’il a vécu… ». C’est alors que Dagobert Banzio a répondu à Jacques Anouma. « Une loi n’est jamais parfaite. Il n’est pas bon que nous réglions encore nos problèmes de façon conjoncturelle. Il est temps de le faire de façon structurelle. Je ne veux pas indexer la Fif. Mais j’ai mal. De par nos positions, beaucoup de choses pouvaient être arrangées facilement mais ne le sont toujours pas. A votre place, je sauterai sur cette loi. Sur le statut des athlètes, la création du fonds et beaucoup d’autres choses, c’est une loi à ne pas rater…». Approché à la fin de la rencontre, Jacques Anouma a juste indiqué qu’en janvier 2010, « nous trouverons des solutions… ». Attendons de voir.
Guy-Florentin Yaméogo
