A la suite de la décision du chef de l’Etat de chasser les “djosseurs de namas”, la mairie du Plateau réagit.
Le président de la République pense que la commune du Plateau est pleine de badauds.
Face à l’envahissement de la commune du Plateau par les badauds et les commerçants ambulants, le maire a pris un arrêté municipal depuis 2002 qui interdit le commerce ambulant sur les trottoirs et a donné des instructions fermes pour que les badauds quittent les trottoirs. Parce que les gens se plaignent constamment à la mairie des vols d’objets divers dans leurs véhicules. L’arrêté va plus loin pour dire que les fous doivent être déguerpis de la commune. L’objectif du conseil municipal et du maire est d’assainir la commune qui est le cœur des activités économiques en Côte d’Ivoire. Conscient de ce que les jeunes de la rue constituent un phénomène dans notre commune, le maire a souhaité les avoir en organisation et voir comment les aider à sortir de la rue et les insérer dans le tissu socio-économique. Ils se sont organisés en association qu’ils ont dénommée “Association des jeunes de la rue”. Le maire leur a donné une subvention et il les a organisés avec des opérateurs privés afin qu’ils aient des chasubles. Il a même sensibilisé les usagers pour que ceux-ci leur donnent 100 Fcfa par prestation. Ces jeunes mettaient ensuite des tickets sur les véhicules. L’objectif du maire était de les sortir de la rue afin qu’ils arrêtent de voler. Cela leur permettait d’avoir des revenus chaque jour, ils faisaient entrer de l’argent et chaque mois, on les payait. Ils ont même pris contact avec des sociétés qui leur donnaient des tickets ou des pots de peinture.
Que s’est-il passé pour qu’ils se retrouvent dans la rue?
En 2003-2004, nous avons remarqué qu’ils n’étaient pas habitués à travailler. Ils ont posé beaucoup de problèmes à l’encadreur que la mairie leur avait désigné. Ils ont demandé que l’argent que nous gardions leur soit rendu. Nous avons donc mis fin à tout. Il restait environ 300.000 Fcfa dans les caisses, nous leur avons donné cet argent et ils sont partis. Ils se sont organisés dans les activités criminogènes. Ils se regroupent autour des restaurants.
Ils sont donc redevenus djosseurs de namas ?
Non. Ces jeunes que nous avons organisés ont un fichier et ils sont différents des djosseurs de namas.
Qui sont alors les djosseurs de namas ?
Les djosseurs de namas viennent de toutes les communes. Ils font garer les véhicules partout, n’importe comment au mépris de l’organisation de la circulation que nous mettons en place au Plateau. L’essentiel pour eux, c’est de se faire de l’argent.
Aujourd’hui, on veut les chasser, et ils vous accusent de vouloir les remplacer par vos propres agents, qu’on aperçoit déjà postés devant certains services.
En tant que structure responsable dans la gestion de la commune, le maire a demandé que la Sives (brigade de lutte contre l’insalubrité et de prévention sécuritaire) veille à prévenir les cas de vol et faire en sorte que ces badauds ne continuent pas à voler dans les véhicules. Ils travaillent sous l’encadrement des gardes municipaux, en collaboration avec le 1er arrondissement.
Des cas de vol vous ont-ils été signalés ?
Il y a des cas récurrents de vol dans les véhicules. L’ancien sécrétaire général de la mairie a été victime d’agression de la part de ces badauds en face du Conseil économique et social. Le coffre de son véhicule a été défoncé. Ils ont emporté toutes ses affaires. Nous déployons donc nos élements pour ne pas que les vols continuent.
Sont-ils des djosseurs de namas où des badauds ?
Ce sont des badauds, les djosseurs de namas ne sont pas connus en tant que structure organisée. Je disais donc que nous déployons nos élements pour veiller à ce que ces badauds ne défoncent pas les coffres des véhicules. Mais, il n’y a pas de sécurité zéro, les plaintes continuent donc au niveau du commissariat du 1er arrondissement.
Pensez-vous que les djosseurs de namas doivent s’organiser comme l’ont fait dans le temps les jeunes de la rue ?
S’ils nous approchent, nous allons leur faire part de nos exigences. Notre objectif, c’est d’assainir notre environnement.
Que faites-vous de l’ordre du chef de l’Etat de les chasser ?
Nous sommes un démembrement de l’Etat, nous ne pouvons que nous plier aux exigences du chef de l’Etat. Mais, aucune structure ne nous a saisi pour prêter main forte aux forces de l’ordre pour faire déguerpir les badauds. Le président de la République a demandé au ministre de l’Intérieur de dire aux forces de l’ordre de les chasser. Nous attendons un papier du ministère de l’Intérieur pour appuyer les forces de l’ordre dans cette tâche. Mais, je pense que nous devons nous auto-saisir. Quoiqu’il en soit, nous sommes obligés de chasser les djosseurs de namas.
Ne craignez-vous pas que ces jeunes, une fois dans la rue sans source de revenu, constituent un autre problème ?
Quand le chef de l’Etat prend une telle décision, en arrière-plan, il a une solution intermédiaire. Pour l’instant, nous ne pouvons que nous plier à ses instructions. Nous n’avons aucun moyen d’aller contre.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh
Le président de la République pense que la commune du Plateau est pleine de badauds.
Face à l’envahissement de la commune du Plateau par les badauds et les commerçants ambulants, le maire a pris un arrêté municipal depuis 2002 qui interdit le commerce ambulant sur les trottoirs et a donné des instructions fermes pour que les badauds quittent les trottoirs. Parce que les gens se plaignent constamment à la mairie des vols d’objets divers dans leurs véhicules. L’arrêté va plus loin pour dire que les fous doivent être déguerpis de la commune. L’objectif du conseil municipal et du maire est d’assainir la commune qui est le cœur des activités économiques en Côte d’Ivoire. Conscient de ce que les jeunes de la rue constituent un phénomène dans notre commune, le maire a souhaité les avoir en organisation et voir comment les aider à sortir de la rue et les insérer dans le tissu socio-économique. Ils se sont organisés en association qu’ils ont dénommée “Association des jeunes de la rue”. Le maire leur a donné une subvention et il les a organisés avec des opérateurs privés afin qu’ils aient des chasubles. Il a même sensibilisé les usagers pour que ceux-ci leur donnent 100 Fcfa par prestation. Ces jeunes mettaient ensuite des tickets sur les véhicules. L’objectif du maire était de les sortir de la rue afin qu’ils arrêtent de voler. Cela leur permettait d’avoir des revenus chaque jour, ils faisaient entrer de l’argent et chaque mois, on les payait. Ils ont même pris contact avec des sociétés qui leur donnaient des tickets ou des pots de peinture.
Que s’est-il passé pour qu’ils se retrouvent dans la rue?
En 2003-2004, nous avons remarqué qu’ils n’étaient pas habitués à travailler. Ils ont posé beaucoup de problèmes à l’encadreur que la mairie leur avait désigné. Ils ont demandé que l’argent que nous gardions leur soit rendu. Nous avons donc mis fin à tout. Il restait environ 300.000 Fcfa dans les caisses, nous leur avons donné cet argent et ils sont partis. Ils se sont organisés dans les activités criminogènes. Ils se regroupent autour des restaurants.
Ils sont donc redevenus djosseurs de namas ?
Non. Ces jeunes que nous avons organisés ont un fichier et ils sont différents des djosseurs de namas.
Qui sont alors les djosseurs de namas ?
Les djosseurs de namas viennent de toutes les communes. Ils font garer les véhicules partout, n’importe comment au mépris de l’organisation de la circulation que nous mettons en place au Plateau. L’essentiel pour eux, c’est de se faire de l’argent.
Aujourd’hui, on veut les chasser, et ils vous accusent de vouloir les remplacer par vos propres agents, qu’on aperçoit déjà postés devant certains services.
En tant que structure responsable dans la gestion de la commune, le maire a demandé que la Sives (brigade de lutte contre l’insalubrité et de prévention sécuritaire) veille à prévenir les cas de vol et faire en sorte que ces badauds ne continuent pas à voler dans les véhicules. Ils travaillent sous l’encadrement des gardes municipaux, en collaboration avec le 1er arrondissement.
Des cas de vol vous ont-ils été signalés ?
Il y a des cas récurrents de vol dans les véhicules. L’ancien sécrétaire général de la mairie a été victime d’agression de la part de ces badauds en face du Conseil économique et social. Le coffre de son véhicule a été défoncé. Ils ont emporté toutes ses affaires. Nous déployons donc nos élements pour ne pas que les vols continuent.
Sont-ils des djosseurs de namas où des badauds ?
Ce sont des badauds, les djosseurs de namas ne sont pas connus en tant que structure organisée. Je disais donc que nous déployons nos élements pour veiller à ce que ces badauds ne défoncent pas les coffres des véhicules. Mais, il n’y a pas de sécurité zéro, les plaintes continuent donc au niveau du commissariat du 1er arrondissement.
Pensez-vous que les djosseurs de namas doivent s’organiser comme l’ont fait dans le temps les jeunes de la rue ?
S’ils nous approchent, nous allons leur faire part de nos exigences. Notre objectif, c’est d’assainir notre environnement.
Que faites-vous de l’ordre du chef de l’Etat de les chasser ?
Nous sommes un démembrement de l’Etat, nous ne pouvons que nous plier aux exigences du chef de l’Etat. Mais, aucune structure ne nous a saisi pour prêter main forte aux forces de l’ordre pour faire déguerpir les badauds. Le président de la République a demandé au ministre de l’Intérieur de dire aux forces de l’ordre de les chasser. Nous attendons un papier du ministère de l’Intérieur pour appuyer les forces de l’ordre dans cette tâche. Mais, je pense que nous devons nous auto-saisir. Quoiqu’il en soit, nous sommes obligés de chasser les djosseurs de namas.
Ne craignez-vous pas que ces jeunes, une fois dans la rue sans source de revenu, constituent un autre problème ?
Quand le chef de l’Etat prend une telle décision, en arrière-plan, il a une solution intermédiaire. Pour l’instant, nous ne pouvons que nous plier à ses instructions. Nous n’avons aucun moyen d’aller contre.
Interview réalisée par Raphaël Tanoh