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Politique Publié le samedi 2 janvier 2010 | Le Patriote

Dénonciation calomnieuses, arrestations, … - Comment le FPI veut changer les règles du jeu

On croirait à une grosse plaisanterie. Que non ! Insidieusement, les croisements populaires proposés par Laurent Gbagbo au cours d’une rencontre nocturne avec la Commission électorale indépendante sont en train de se faire. Dans plusieurs localités, les autorités villageoises ont décidé, sur la base de dénonciations calomnieuses, d’introduire des demandes pour radiation contre des citoyens régulièrement inscrits sur la liste électorale provisoire. Ces autorités coutumières recensent, en général, des personnes au patronyme à consonance nordique de leur localité auxquelles elles demandent de produire des documents attestant leur naturalisation. Une chose que naturellement ces personnes ne peuvent produire. Car étant des citoyens ivoiriens. Alors munis de cette liste, les chefs de terre et de village se rendent soit à la gendarmerie soit à la police pour exiger l’arrestation de ces personnes. Au motif qu’elles auraient fraudé sur la nationalité. Si pour le moment, les Commissions électorales indépendantes locales semblent ne pas suivre les chefs, ce n’est pas le cas des gendarmes et des policiers qui arrêtent ces honnêtes citoyens. Le plus souvent sous les instructions de cadres FPI ou de magistrats. En début du mois passé, le Centre de Commandement des Opérations sécuritaires (CeCOS) est allé à Toupah dans le département de Dabou, pour enlever à 5h00 du matin 17 personnes et les conduire à Abidjan. Il aurait été requis par le procureur de Yopougon, M. Rouga Daléba. Retenus au siège du CeCOS, au-delà du délai de détention, les infortunés de Toupah ont été filmés et présentés à la télévision comme des fraudeurs. Alors que tous les documents attestant de leur nationalité ivoirienne ont été présentés par leurs proches et parents. Le jeudi dernier, à 4heures du matin, le même scénario s’est produit à Adjamé-Williamsville. Seize personnes ont été arrachées de leur sommeil pour être conduites au siège du CeCOS. Même si toutes ces personnes ont été relâchées vendredi dernier, on n’a pas manqué de les présenter au journal de 20 heures comme des fraudeurs. Aujourd’hui, le phénomène tend à s’étendre dans d’autres villes de l’intérieur, telles qu’Alépé, Abengourou et Bondoukou où toujours sur délation des cadres FPI, des personnes inscrites sur la liste provisoire électorale sont inquiétées. Abengourou, par exemple, c’est le ministre Assoa Adou qui a demandé aux chefs du village de dénoncer tous ceux qui ne luisent pas bien dans le miroir de l’ivoirité comme des étrangers. A Alépé, c’est le président du conseil général, M. N’Cho Aboya, qui a actionné les chefs contre toutes personnes au patronyme à consonance malinké. Mais dans cette localité, ni la CEI ni le juge n’a suivi les chefs. A Attécoubé, la députée Odette Lohourougnon a demandé aux chefs Atchan de s’adonner à cette pratique. Une chose que ceux-ci ont poliment refusée. « Nous refusons d’être utilisés contre d’autres Ivoiriens », ont-ils clamé. Cependant, si sur le terrain, cette chasse aux sorcières, connait un résultat mitigés, le pouvoir FPI avec la complicité des medias d’Etat et de certains journaux, essaye d’imposer l’histoire des croisements populaires en faisant croire que seuls les chefs du village peuvent arrêter « la fraude à grande échelle » qui a cours en ce moment. La télévision ivoirienne Première chaine est allée jusqu’à faire une émission spéciale animée par le directeur général de la RTI pour essayer de faire accepter cette thèse à la population. Alors qu’en la matière, la procédure est connue de tous. Il faut, avec de telles dispositions d’esprit, craindre pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
JCC
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