Il était une fois la CAN
Ce qui est devenu depuis plusieurs décennies la plus prestigieuse compétition du continent voit le jour en 1957. Quelques pays se réunissent pour disputer un championnat. Le pays organisateur, le Soudan, et l’Ethiopie sont surclassés par les Pharaons d’Egypte qui inscrivent le premier nom sur la Coupe d’Afrique des nations. 50 ans plus tard, les hommes du Nil dominent toujours le football africain. La légende continue en 1959 avec les mêmes pays. Cette fois-ci, la compétition se dispute au pied des pyramides. Sans grande difficulté, le grandissime favori, l’Egypte s’impose pour la deuxième fois consécutive. Et le monde retient le nom d’un certain Mahamoud Al-Gohary. Trois ans après (1962), la CAN passe à cinq pays avec les entrées de la Tunisie et de l’Ouganda. Sur son sol, l’Ethiopie parvient à prendre sa revanche sur l’Egypte et inscrit son nom sur l’épreuve. La machine de la CAN est plus que jamais lancée. Toute l’Afrique se sent désormais concernée par ce championnat. Surtout que la grande majorité des pays du continent noir viennent d’obtenir leur indépendance. La quatrième édition se dispute au Ghana en 1963. C’est le début de la légende des « Brésiliens » d’Afrique. Le Ghana écrase le soudan en finale (3-0) et empoche son premier sacre. Deux ans plus tard en Tunisie (1965) les Ghanéens amenés par un buteur hors pair Osie Koffi récidivent. Malgré une bonne résistance, les aigles de Carthage finissent par plier en finale après prolongation (3-2).
1968 : L’emprunt Pokou
Finis les tâtonnements des débuts, la confédération africaine de football accepte de franchir un pallier. La CAN s’ouvre à huit pays dont la Côte d’Ivoire. L’Ethiopie qui accueille la compétition voit le Congo Kinshasa dominer les débats et détrôner les Blacks Stars du Ghana. Un triomphe qui n’enlève rien à la qualité et à la classe d’un Laurent Pokou insolent de talent.
D’ailleurs, celui, qui sera surnommé l’Homme d’Asmara, mettra toute la planète d’accord sur son talent au Soudan. Le Ghana est finaliste mais le trophée restera bien à Khartoum. Mais une fois encore le sociétaire de l’Asec mimosas a plané sur cette compétition. Pokou comptabilise huit buts et finit meilleur marqueur de la CAN. Il sera pendant longtemps, avec 14 buts, le meilleur réalisateur de cette compétition avant d’être dépassé en 2008 par le camerounais Samuel Eto’o Fils.
La compétition panafricaine se retrouve en Afrique centrale et c’est le Cameroun qui l’accueille en 1972. Mais les Lions Indomptables ne passeront pas le cap des demi-finales. Ainsi en ont décidé les Diables Rouges congolais qui inscriront leur nom sur le trophée après avoir battu Salif Kéita et le Mali en finale (3-2). Resté longtemps à la traine après ses succès du début de cette compétition, l’Egypte veut reprendre du poil de la bête. Elle décide donc d’organiser la CAN en 1974. Mais le succès ne sera pas au rendez-vous. Dame coupe ayant choisi de convoler en justes noces avec le Zaïre (ex-Congo Kinshasa) de Mobutu. Les Zaïrois, emmenés par leur redoutable buteur Pierre Ndaye se prennent par deux fois avant de venir à bout de la Zambie.
En 1976 : l’Ethiopie renoue avec l’organisation de la CAN et innove.
L’organisation à deux tours voit ainsi le jour. Ce changement est profitable au Maroc qui avait dans ses rangs le ballon d’or africain, Ahmed Faras, qui remporte sa première CAN. Le trophée sera remis en jeu deux ans plus tard, en 1978, au Ghana. L’occasion est trop belle pour que les Blacks Stars ne gagnent pas leur troisième CAN. Ce qui leur permettrait de conserver le trophée. Les ghanéens ne boudent pas leur plaisir et infligent un 2-0 à l’Ouganda en finale. L’écho de cet exploit retentit jusqu’au Nigeria qui décide de faire comme le Ghana. En 1980, le pays le plus peuplé d’Afrique abrite la compétition. Et au moment où le monde entier s’attendait à un triomphe de l’Algérie, ce sont bien les aigles nigérians qui s’envolent avec le précieux bijou. Odegbamy et ses camarades dynamitent la très technique formation algérienne en finale (3-0) et s’invitent dans le cercle très réduit des vainqueurs de la CAN. Mais le Ghana en veut encore. Les « Brésiliens d’Afrique » sont en finale en 1982 en Libye. Et malgré la poussée du peuple, le Ghana, après un match nul (1-1) l’emporte lors de la séance des tirs au but (7-6)
1984 : sur les bords de la lagune Ebrié
Après son échec de 1972, le Cameroun rumine sa colère et attend ingénieusement l’heure de sa revanche. Celle-ci arrive en 1984 sur les bords de la lagune Ebrié en Côte d’Ivoire. Conduite par un Roger Milla, une génération talentueuse domine les débats et remporte la première coupe d’Afrique des nations du Cameroun. La Côte d’Ivoire et ses Eléphanteaux, comme les a baptisés après le président Félix Houphouët-Boigny, ne passeront pas le cap du premier tour.
La Coupe d’Afrique des nations se modernise et gagne en notoriété. Les télévisions s’intéressent de plus en plus à l’événement. En 1986, l’Egypte organise et remporte la compétition malgré une farouche opposition du Cameroun qui n’abdiquera qu’aux tirs au but.
Ce n’est que partie remise. Car les Lions Indomptables remontent sur le toit du continent au Maroc en 1988 en dominant une nouvelle fois en finale le Nigeria (1-0). En 1990, l’Algérie, avec une génération dorée accueille la CAN. Sur leur sol, les Fennecs sont irrésistibles. Ils gagnent leur première CAN.
1992 : L’année de la Côte d’Ivoire
Les Eléphanteaux de 1984 ont gagné en maturité en 1992. Alors que personne ne les attendait au Sénégal, Yéo Martial et ses garçons surprennent toute la planète et s’offrent leur première couronne continentale. Deux ans après, avec une équipe plus tactique et douée techniquement, les Eléphants entraînés par Kasperzack échoueront en demi-finale face au Nigeria en Tunisie. Ce sont d’ailleurs ces Nigérians avec des vedettes comme Yékini, Okocha, Lawal… qui remporteront cette édition. Pendant ce temps, l’apartheid qui avait éloigné l’Afrique du sud des compétitions africaines est un jeune souvenir. Le pays arc-en-ciel accueille la CAN de 1996 et permet au monde entier d’admirer les Bafana-Bafana. Dr Khumalo et l’Afrique du Sud s’installent sur le toit de l’Afrique. Cette édition enregistre deux faits majeurs. Le nombre de participants passe à 16 mais la compétition ne se déroulera qu’avec 15 équipes. La Nigeria ayant décidé de boycotter la compétition. La CAN revient en Afrique de l’Ouest et l’organisation de l’édition de 1998 est confiée au Burkina Faso. C’est l’Egypte qui parviendra à « chiper » le trophée.
En 2000, la rivalité entre le Cameroun et le Nigeria est remise au goût du jour.
La première CAN, organisée dans deux pays (Ghana et Nigeria) offre une finale entre les Super Eagles et les Lions indomptables. C’est le premier sacre de Samuel Eto’o Fils. D’ailleurs, les Camerounais enregistrent une autre victoire d’affilée en 2002 au Mali. Le Sénégal, révélation du football africain en 2002, s’incline aux tirs au but.
La Tunisie attendra chez elle en 2004 pour soulever la CAN. Les Aigles de Carthage triomphent avec dans leur rang un brésilien naturalisé, Santos qui inscrira quatre buts tout au long du tournoi. La CAN reste en Afrique du Nord et c’est l’Egypte qui l’abrite en 2006. Les Pharaons en profitent pour inscrire pour la cinquième fois leur nom sur le précieux objet d’art. Et comme pour marquer leur totale domination sur le football continental, l’Egypte enchaîne avec un sixième triomphe au Ghana au nez et à la barbe du Ghana, du Cameroun et de la Côte d’Ivoire annoncés comme les super favoris.
A quelques heures de l’édition angolaise, les 15 formations s’apprêtent à aller à la succession des hommes du Nil. Une tâche d’autant plus difficile qu’il ne reste à l’Egypte que la CAN pour se racheter de son élimination à la coupe du monde qui se déroulera en juin prochain sur le continent, en Afrique du sud.
Les meilleurs buteurs de l'histoire du tournoi
L'attaquant camerounais Samuel Eto'o mène le classement des buteurs de l'histoire de la Coupe d'Afrique des nations avec 16 réalisations (marqués lors des tournois de 2000, 2002, 2004, 2006 et 2008). Eto'o a dépassé en 2008 l'Ivoirien Laurent Pokou qui avait inscrit 14 buts lors des CAN 1968 (6) et 1970 (8). Le record de buts marqués sur une édition est détenu par Pierre Ndaye Mulamba (ex-Zaïre), avec 9 buts en 1974. L'Ivoirien Didier Drogba en est à six buts. L’attaquant de Chelsea a disputé deux CAN (2006 et 2008). Cette CAN angolaise risque d’être la dernière du ballon d’or africain de 2007.
Koné Lassiné
Ce qui est devenu depuis plusieurs décennies la plus prestigieuse compétition du continent voit le jour en 1957. Quelques pays se réunissent pour disputer un championnat. Le pays organisateur, le Soudan, et l’Ethiopie sont surclassés par les Pharaons d’Egypte qui inscrivent le premier nom sur la Coupe d’Afrique des nations. 50 ans plus tard, les hommes du Nil dominent toujours le football africain. La légende continue en 1959 avec les mêmes pays. Cette fois-ci, la compétition se dispute au pied des pyramides. Sans grande difficulté, le grandissime favori, l’Egypte s’impose pour la deuxième fois consécutive. Et le monde retient le nom d’un certain Mahamoud Al-Gohary. Trois ans après (1962), la CAN passe à cinq pays avec les entrées de la Tunisie et de l’Ouganda. Sur son sol, l’Ethiopie parvient à prendre sa revanche sur l’Egypte et inscrit son nom sur l’épreuve. La machine de la CAN est plus que jamais lancée. Toute l’Afrique se sent désormais concernée par ce championnat. Surtout que la grande majorité des pays du continent noir viennent d’obtenir leur indépendance. La quatrième édition se dispute au Ghana en 1963. C’est le début de la légende des « Brésiliens » d’Afrique. Le Ghana écrase le soudan en finale (3-0) et empoche son premier sacre. Deux ans plus tard en Tunisie (1965) les Ghanéens amenés par un buteur hors pair Osie Koffi récidivent. Malgré une bonne résistance, les aigles de Carthage finissent par plier en finale après prolongation (3-2).
1968 : L’emprunt Pokou
Finis les tâtonnements des débuts, la confédération africaine de football accepte de franchir un pallier. La CAN s’ouvre à huit pays dont la Côte d’Ivoire. L’Ethiopie qui accueille la compétition voit le Congo Kinshasa dominer les débats et détrôner les Blacks Stars du Ghana. Un triomphe qui n’enlève rien à la qualité et à la classe d’un Laurent Pokou insolent de talent.
D’ailleurs, celui, qui sera surnommé l’Homme d’Asmara, mettra toute la planète d’accord sur son talent au Soudan. Le Ghana est finaliste mais le trophée restera bien à Khartoum. Mais une fois encore le sociétaire de l’Asec mimosas a plané sur cette compétition. Pokou comptabilise huit buts et finit meilleur marqueur de la CAN. Il sera pendant longtemps, avec 14 buts, le meilleur réalisateur de cette compétition avant d’être dépassé en 2008 par le camerounais Samuel Eto’o Fils.
La compétition panafricaine se retrouve en Afrique centrale et c’est le Cameroun qui l’accueille en 1972. Mais les Lions Indomptables ne passeront pas le cap des demi-finales. Ainsi en ont décidé les Diables Rouges congolais qui inscriront leur nom sur le trophée après avoir battu Salif Kéita et le Mali en finale (3-2). Resté longtemps à la traine après ses succès du début de cette compétition, l’Egypte veut reprendre du poil de la bête. Elle décide donc d’organiser la CAN en 1974. Mais le succès ne sera pas au rendez-vous. Dame coupe ayant choisi de convoler en justes noces avec le Zaïre (ex-Congo Kinshasa) de Mobutu. Les Zaïrois, emmenés par leur redoutable buteur Pierre Ndaye se prennent par deux fois avant de venir à bout de la Zambie.
En 1976 : l’Ethiopie renoue avec l’organisation de la CAN et innove.
L’organisation à deux tours voit ainsi le jour. Ce changement est profitable au Maroc qui avait dans ses rangs le ballon d’or africain, Ahmed Faras, qui remporte sa première CAN. Le trophée sera remis en jeu deux ans plus tard, en 1978, au Ghana. L’occasion est trop belle pour que les Blacks Stars ne gagnent pas leur troisième CAN. Ce qui leur permettrait de conserver le trophée. Les ghanéens ne boudent pas leur plaisir et infligent un 2-0 à l’Ouganda en finale. L’écho de cet exploit retentit jusqu’au Nigeria qui décide de faire comme le Ghana. En 1980, le pays le plus peuplé d’Afrique abrite la compétition. Et au moment où le monde entier s’attendait à un triomphe de l’Algérie, ce sont bien les aigles nigérians qui s’envolent avec le précieux bijou. Odegbamy et ses camarades dynamitent la très technique formation algérienne en finale (3-0) et s’invitent dans le cercle très réduit des vainqueurs de la CAN. Mais le Ghana en veut encore. Les « Brésiliens d’Afrique » sont en finale en 1982 en Libye. Et malgré la poussée du peuple, le Ghana, après un match nul (1-1) l’emporte lors de la séance des tirs au but (7-6)
1984 : sur les bords de la lagune Ebrié
Après son échec de 1972, le Cameroun rumine sa colère et attend ingénieusement l’heure de sa revanche. Celle-ci arrive en 1984 sur les bords de la lagune Ebrié en Côte d’Ivoire. Conduite par un Roger Milla, une génération talentueuse domine les débats et remporte la première coupe d’Afrique des nations du Cameroun. La Côte d’Ivoire et ses Eléphanteaux, comme les a baptisés après le président Félix Houphouët-Boigny, ne passeront pas le cap du premier tour.
La Coupe d’Afrique des nations se modernise et gagne en notoriété. Les télévisions s’intéressent de plus en plus à l’événement. En 1986, l’Egypte organise et remporte la compétition malgré une farouche opposition du Cameroun qui n’abdiquera qu’aux tirs au but.
Ce n’est que partie remise. Car les Lions Indomptables remontent sur le toit du continent au Maroc en 1988 en dominant une nouvelle fois en finale le Nigeria (1-0). En 1990, l’Algérie, avec une génération dorée accueille la CAN. Sur leur sol, les Fennecs sont irrésistibles. Ils gagnent leur première CAN.
1992 : L’année de la Côte d’Ivoire
Les Eléphanteaux de 1984 ont gagné en maturité en 1992. Alors que personne ne les attendait au Sénégal, Yéo Martial et ses garçons surprennent toute la planète et s’offrent leur première couronne continentale. Deux ans après, avec une équipe plus tactique et douée techniquement, les Eléphants entraînés par Kasperzack échoueront en demi-finale face au Nigeria en Tunisie. Ce sont d’ailleurs ces Nigérians avec des vedettes comme Yékini, Okocha, Lawal… qui remporteront cette édition. Pendant ce temps, l’apartheid qui avait éloigné l’Afrique du sud des compétitions africaines est un jeune souvenir. Le pays arc-en-ciel accueille la CAN de 1996 et permet au monde entier d’admirer les Bafana-Bafana. Dr Khumalo et l’Afrique du Sud s’installent sur le toit de l’Afrique. Cette édition enregistre deux faits majeurs. Le nombre de participants passe à 16 mais la compétition ne se déroulera qu’avec 15 équipes. La Nigeria ayant décidé de boycotter la compétition. La CAN revient en Afrique de l’Ouest et l’organisation de l’édition de 1998 est confiée au Burkina Faso. C’est l’Egypte qui parviendra à « chiper » le trophée.
En 2000, la rivalité entre le Cameroun et le Nigeria est remise au goût du jour.
La première CAN, organisée dans deux pays (Ghana et Nigeria) offre une finale entre les Super Eagles et les Lions indomptables. C’est le premier sacre de Samuel Eto’o Fils. D’ailleurs, les Camerounais enregistrent une autre victoire d’affilée en 2002 au Mali. Le Sénégal, révélation du football africain en 2002, s’incline aux tirs au but.
La Tunisie attendra chez elle en 2004 pour soulever la CAN. Les Aigles de Carthage triomphent avec dans leur rang un brésilien naturalisé, Santos qui inscrira quatre buts tout au long du tournoi. La CAN reste en Afrique du Nord et c’est l’Egypte qui l’abrite en 2006. Les Pharaons en profitent pour inscrire pour la cinquième fois leur nom sur le précieux objet d’art. Et comme pour marquer leur totale domination sur le football continental, l’Egypte enchaîne avec un sixième triomphe au Ghana au nez et à la barbe du Ghana, du Cameroun et de la Côte d’Ivoire annoncés comme les super favoris.
A quelques heures de l’édition angolaise, les 15 formations s’apprêtent à aller à la succession des hommes du Nil. Une tâche d’autant plus difficile qu’il ne reste à l’Egypte que la CAN pour se racheter de son élimination à la coupe du monde qui se déroulera en juin prochain sur le continent, en Afrique du sud.
Les meilleurs buteurs de l'histoire du tournoi
L'attaquant camerounais Samuel Eto'o mène le classement des buteurs de l'histoire de la Coupe d'Afrique des nations avec 16 réalisations (marqués lors des tournois de 2000, 2002, 2004, 2006 et 2008). Eto'o a dépassé en 2008 l'Ivoirien Laurent Pokou qui avait inscrit 14 buts lors des CAN 1968 (6) et 1970 (8). Le record de buts marqués sur une édition est détenu par Pierre Ndaye Mulamba (ex-Zaïre), avec 9 buts en 1974. L'Ivoirien Didier Drogba en est à six buts. L’attaquant de Chelsea a disputé deux CAN (2006 et 2008). Cette CAN angolaise risque d’être la dernière du ballon d’or africain de 2007.
Koné Lassiné