Lundi dernier, sous les auspices des religieux conduits par l’archevêque d’Abidjan, Mgr Kutwa, le chef de l’Etat et les responsables des quatorze syndicats de la santé ont fumé le calumet de la paix. Au terme de laborieuses négociations, les religieux ramené les deux parties qui s’étaient engagées dans un bras de fer à la table de négociation. Au finish, les médecins, sages-femmes, infirmiers et autres praticiens de la santé continuent le travail, et l’Etat de son côté lève toutes les sanctions prises à l’encontre des agents de santé qui avaient observé une grève très dure du 15 au 20 décembre dernier. Au plus fort de ce mouvement social le 17 décembre 2009, un Conseil des ministres, présidé par le chef de l’Etat, avait opté pour la manière forte. Réquisition de l’ensemble du corps médical, suspension de salaires de décembre, poursuite judiciaire…tout un arsenal de répression qui avait conduit à une radicalisation du conflit et entrainé la médiation des religieux. Aujourd’hui donc, le dialogue a pris le dessus. Même si les revendications demeurent, l’atmosphère est plus dégagée pour se parler. Le chef de l’Etat a ainsi demandé aux ministres techniques, ceux de la Santé, de la Fonction publique et de l’Economie et des Finances de relancer les pourparlers avec les syndicats. Mais, ce que Laurent Gbagbo ne peut accomplir, c’est de redonner vie aux malades partis de ce monde des suites de la fermeture des formations sanitaires lors du débrayage des professionnels de la santé. Aucun décret présidentiel n’est à même de remettre en place une vie. C’est pourquoi, le traitement des conflits sociaux ne peut être une simple question d’orgueil. Les enjeux, dans le cas précis de la vie des Ivoiriens, sont importants. Sinon, il s’agira hélas de jouer les médecins après la mort.
D. Al Seni
D. Al Seni
