Gold Coast et Ivory Coast formaient un même peuple dans une même zone géographique. A travers ces confrontations épiques de hautes technicités s’exprimaient des vertus communes dans des systèmes différents. La légende des Ghana-Côte d’Ivoire est intarissable.
Quand vous êtes à Niablé ou Kofikrom, Agnibilékro ou Aprompronou, Tiapoum ou Frambo, vous ne savez pas si vous êtes au Ghana ou en Côte d’Ivoire ! 668 kilomètres de frontière « coloniale » vinrent séparer ce même peuple avec de part et d’autre des modes de vie différents. Et alors que l’« Osagyefo » (le Rédempteur) Nkrumah et le « Nanan » Houphouët sont au zénith chacun dans son style et ses choix politiques, c’est à Bizerte en Tunisie que les deux jeunesses se retrouvent face à face un soir de mi novembre 1965.
Les jeunes joueurs Ivoiriens de Bissouma Tapé, malgré le talent des Konan Yobouët, Joseph Bléziri, François Tahi, Eustache Manglé sont encore trop timide face aux Black stars de Gyamfy déjà expérimentés après deux participations et une couronne continentale acquise deux ans plus tôt. Les Ghanéens mènent deux à zéro à la mi-temps. Quand surgit Jo Bléziri à la 70 mn, il y a déjà 3-0. Le score final est sans appel : 4-1 pour les Ghanéens.
Le deuxième choc entre Ghanéens et Ivoiriens a eu lieu trois ans plus tard en Ethiopie. En demi-finale à Asmara, un 19 janvier 1968. La légende nait ce jour là. Match époustouflant, dense, magique. Le géant Ghanéen avec M’Fum, Oséï Kofi, Ibrahim Sunday, Malik Jabir chancelle face à la force de frappe des « athlètes » Ivoiriens emmenés par Laurent Pokou, Bozon, Yovan, Bazo dans la fleur de l’âge. Mais l’absence de Séry Wawa au côté de son compère Henri Konan en défense centrale et la naïveté des latéraux Yapobi et Niankoury font prendre quatre buts aux Ivoiriens qui en marquent trois.
Deux ans plus tard au Soudan, ceux qui sont devenus des frères ennemis se retrouvent encore en demi-finale. Cette fois, la formidable sélection de Peter Schnittger toujours emmené par un Laurent Pokou seigneurial a la faveur des pronostiques. Les jeunes loups Honoré Djiké, Lorougnon Clément, Alphonse Yoro, Kallet Bialy contraignent les Ghanéens aux prolongations. Le diable de Malik Jabir porte le coup fatal à la centième minute. Malgré Losseni Diomandé rentré à la rescousse et les longues touches d’André Obrou dans la surface de Mensah dans les dernières minutes, la fin sera tragique pour les Eléphants. Score final 1-2. Les Black Stars eux, vont jouer leur quatrième finale consécutive !
Il faudra attendre vingt deux ans pour que Black Stars et Eléphants se retrouvent en phase finale de coupe d’Afrique des nations. Entre -temps, les Ivoiriens s’étaient consolés en barrant la route aux Ghanéens durant les éliminatoires « Egypte 1974 ». Le jeune et brillant latéral gauche stadiste Adama Doumbia, suite à un raid solitaire, avait brisé le mythe Ghanéens au stade Félix Houphouët Boigny.
Et quelle plus belle revanche pour les Ivoiriens que de venir à bout des Ghanéens après 120 mn de jeu et une série interminable de tirs au but (11-10). Alain Gouaméné, héros de ce 26 janvier 1992, stoppait le tir de Anthony Bafoe et envoyait la Côte d’Ivoire au paradis.
Le 3 Avril 1994 à Sousse en Tunisie soit 29 ans après le début de la légende à Bizerte en 1965, les Eléphants de Henry Kasperczak retrouvent sur leur chemin les Black Stars. Cette équipe de Côte d’Ivoire, l’une des plus pimpantes de son histoire, emmenée par les virtuoses Tiéhi, Traoré, Amani Yao, Sié Donald est trop forte pour des Ghanéens courageux en perte de génie. Les camarades de Akonnor sont éliminés en quart de final, 2-1.
Deux ans plus tard en Afrique du Sud, Ivoiriens et Ghanéens sont dans la même poule D. Kasperczak est parti, Pleimelding n’a pas la même personnalité ni la même maîtrise du sujet. Les Ivoiriens recommencent à jouer petit braquet. Le Ghana de Anthony Yeboah et Abedi Pelé bat la Côte d’Ivoire 2-0. Les Ivoiriens ne passent pas le premier tour.
Le 31 janvier 2000, les Eléphants battent certes les Ghanéens 2-0 sur des réalisations de Bonaventure Kalou et Donald Sié. Mais cela est insuffisant pour passer le premier tour et sortir d’une poule A après avoir été dominé 3-0 par le Cameroun et tenu en échec par le Togo.
En attendant l’opposition du vendredi 15 janvier à Cabinda, les Eléphants restent sur une défaite face à leurs vrais faux frères. C’était le 9 février 2008 à Kumasi lors de la 26 éme édition au Ghana. En match pour la troisième place, les hommes de Claude Le Roy battent ceux de Gérard Gili 4-2. Koné Tiassé passe une mauvaise soirée face aux Sulley Muntari et Junior Agogo.
Nasser El Fadel
Quand vous êtes à Niablé ou Kofikrom, Agnibilékro ou Aprompronou, Tiapoum ou Frambo, vous ne savez pas si vous êtes au Ghana ou en Côte d’Ivoire ! 668 kilomètres de frontière « coloniale » vinrent séparer ce même peuple avec de part et d’autre des modes de vie différents. Et alors que l’« Osagyefo » (le Rédempteur) Nkrumah et le « Nanan » Houphouët sont au zénith chacun dans son style et ses choix politiques, c’est à Bizerte en Tunisie que les deux jeunesses se retrouvent face à face un soir de mi novembre 1965.
Les jeunes joueurs Ivoiriens de Bissouma Tapé, malgré le talent des Konan Yobouët, Joseph Bléziri, François Tahi, Eustache Manglé sont encore trop timide face aux Black stars de Gyamfy déjà expérimentés après deux participations et une couronne continentale acquise deux ans plus tôt. Les Ghanéens mènent deux à zéro à la mi-temps. Quand surgit Jo Bléziri à la 70 mn, il y a déjà 3-0. Le score final est sans appel : 4-1 pour les Ghanéens.
Le deuxième choc entre Ghanéens et Ivoiriens a eu lieu trois ans plus tard en Ethiopie. En demi-finale à Asmara, un 19 janvier 1968. La légende nait ce jour là. Match époustouflant, dense, magique. Le géant Ghanéen avec M’Fum, Oséï Kofi, Ibrahim Sunday, Malik Jabir chancelle face à la force de frappe des « athlètes » Ivoiriens emmenés par Laurent Pokou, Bozon, Yovan, Bazo dans la fleur de l’âge. Mais l’absence de Séry Wawa au côté de son compère Henri Konan en défense centrale et la naïveté des latéraux Yapobi et Niankoury font prendre quatre buts aux Ivoiriens qui en marquent trois.
Deux ans plus tard au Soudan, ceux qui sont devenus des frères ennemis se retrouvent encore en demi-finale. Cette fois, la formidable sélection de Peter Schnittger toujours emmené par un Laurent Pokou seigneurial a la faveur des pronostiques. Les jeunes loups Honoré Djiké, Lorougnon Clément, Alphonse Yoro, Kallet Bialy contraignent les Ghanéens aux prolongations. Le diable de Malik Jabir porte le coup fatal à la centième minute. Malgré Losseni Diomandé rentré à la rescousse et les longues touches d’André Obrou dans la surface de Mensah dans les dernières minutes, la fin sera tragique pour les Eléphants. Score final 1-2. Les Black Stars eux, vont jouer leur quatrième finale consécutive !
Il faudra attendre vingt deux ans pour que Black Stars et Eléphants se retrouvent en phase finale de coupe d’Afrique des nations. Entre -temps, les Ivoiriens s’étaient consolés en barrant la route aux Ghanéens durant les éliminatoires « Egypte 1974 ». Le jeune et brillant latéral gauche stadiste Adama Doumbia, suite à un raid solitaire, avait brisé le mythe Ghanéens au stade Félix Houphouët Boigny.
Et quelle plus belle revanche pour les Ivoiriens que de venir à bout des Ghanéens après 120 mn de jeu et une série interminable de tirs au but (11-10). Alain Gouaméné, héros de ce 26 janvier 1992, stoppait le tir de Anthony Bafoe et envoyait la Côte d’Ivoire au paradis.
Le 3 Avril 1994 à Sousse en Tunisie soit 29 ans après le début de la légende à Bizerte en 1965, les Eléphants de Henry Kasperczak retrouvent sur leur chemin les Black Stars. Cette équipe de Côte d’Ivoire, l’une des plus pimpantes de son histoire, emmenée par les virtuoses Tiéhi, Traoré, Amani Yao, Sié Donald est trop forte pour des Ghanéens courageux en perte de génie. Les camarades de Akonnor sont éliminés en quart de final, 2-1.
Deux ans plus tard en Afrique du Sud, Ivoiriens et Ghanéens sont dans la même poule D. Kasperczak est parti, Pleimelding n’a pas la même personnalité ni la même maîtrise du sujet. Les Ivoiriens recommencent à jouer petit braquet. Le Ghana de Anthony Yeboah et Abedi Pelé bat la Côte d’Ivoire 2-0. Les Ivoiriens ne passent pas le premier tour.
Le 31 janvier 2000, les Eléphants battent certes les Ghanéens 2-0 sur des réalisations de Bonaventure Kalou et Donald Sié. Mais cela est insuffisant pour passer le premier tour et sortir d’une poule A après avoir été dominé 3-0 par le Cameroun et tenu en échec par le Togo.
En attendant l’opposition du vendredi 15 janvier à Cabinda, les Eléphants restent sur une défaite face à leurs vrais faux frères. C’était le 9 février 2008 à Kumasi lors de la 26 éme édition au Ghana. En match pour la troisième place, les hommes de Claude Le Roy battent ceux de Gérard Gili 4-2. Koné Tiassé passe une mauvaise soirée face aux Sulley Muntari et Junior Agogo.
Nasser El Fadel