On a tendance, quand on veut penser football, à retomber dans les clichés. Ghana ? Bof, des petits « bandits » au foulard autour du coup, une équipe vieillissante, « on va les battre sans problème… ». C’est justement le genre de pensée dont il faut absolument se dépêtrer. Car la réalité est autre et même tout autre, à prendre très au sérieux. Le rusé sélectionneur Serbe des Black Stars cache très intelligemment son jeu, sa stratégie. Il nous « distrait » avec ses sanctions disciplinaires en éliminant spectaculairement Sulley Muntari le milieu des Nerazuro de l’Inter de Mourinho. Il conseille à Michael Essien de « se reposer si ça ne va pas … ». C’est donc évident, Rajevak tire sa tranquillité, sa confiance de ses tous frais champions du monde des moins de 20 ans. Il en prend huit qu’il cache sous sa manche …pour nous les sortir le jour J. Et vous avez vu, admiré, comme moi, ces jeunes « Brésiliens » d’Afrique mordre dans le ballon. Comme les académiciens de Jean Marc Guillou triomphant sur le toit du continent en Supercoupe d’Afrique face aux Tunisiens de l’Espérance en cette mémorable année 1999. Mieux, les virtuoses Ghanéens ont plus de tonicité, plus de force dans les pieds, il paraît qu’ils mangent plus d’ignames au « djoumblé » que de riz ! Ils ont tellement dopé notre fierté qu’on les a décoré ici même à Abidjan. Cet acte posé par le président de la République Ivoirienne a fait l’unanimité. L’embarras, c’est que nos Eléphants vont les retrouver sur leur chemin dans neuf petits jours. Et cet après-midi là, il ne faudra pas trop les regarder jouer ! Les deux fils du géant Abédi Pelé - André Morgan Rami qui joue à Arles et Ibrahim qui évolue au Zamalek – ont à peine un an de plus que leur père quand celui-ci remporta « sa » coupe des nations en 1982 en Libye, le dernier titre continental Ghanéen. Cette injection de jeunesse est très judicieuse de la part de la direction technique des Black Stars. Jonathan Mensah (numéro 5), Oseï Ramsford (4), Samuel Inkoom (7) en défense, Opuku Agyeman (9), André Ayew (13), Agyeman Badu (19) au milieu et Dominic Adiyiah (20) en attaque, c’est certain, vont « fatiguer » leurs adversaires respectifs avec leurs armes intrinsèques, la créativité, l’inspiration, l’insouciance, la vitesse …les vertus légendaire des « masters men ». Quelque part, il y a de quoi être agacé d’entendre toujours dire « nous partons à la Can pour la remporter, après une demi-finale et une finale, on n’a pas d’autre alternative… ». Je crois que la seule, unique et véritable alternative c’est de jouer à fond et bien, comme de vrais Eléphants …aux pattes d’acier.
Nasser el Fadel
Nasser el Fadel