Le verdict de la section de tribunal de première instance de Bondoukou relatif aux 65 requérants, accusés de fraude sur l'identité à Kokomian (dans le département de Koun-fao), village dont est issu le ministre de la Culture Augustin Komoé, suscite des tensions au sein des populations. Cette décision judiciaire qui confirme la décision de la Commission électorale indépendante locale intervient à la suite d'une plainte formulée par M. N'Zoua Kouadio Bernardin. Le tribunal présidé par M. Oulaï Alain a jugé recevable la plainte mais a estimé qu’elle était mal fondée. Toute chose qui l'a amenée à rejeter l'accusation. Les autorités coutumières de Kokomian contestent la nationalité ivoirienne aux accusés. Dans une pétition, le chef du village, nanan Koffi Adingra et certains de ses notables témoignent que « ces accusés sont des Dogossés (groupe ethnique) venus du Burkina Faso depuis 1954 et ont pour tuteurs les défunts Yao Kpagni et Kouakou Appoh. A Tienkoikro, Presso, Bossogniamiankro et Dogossèkro, les Dogossés se reconnaissent comme des Burkinabés. Mais ceux de Kokomian se disent Ivoiriens ». Pour le chef du village, «si rien n'est fait dans un bref délai, il ne pourra plus vivre avec les Dôgôssés et ils doivent être bannis du village ». De l'autre côté, les mis en cause se réjouissent du verdict de la section de tribunal de Bondoukou. « Nous sommes Ivoiriens de père ou de mère. Certains de nos parents sont burkinabés et d'autres Ivoiriens venus de Téhini ou de Kong. Une partie des populations, dont le chef du village, ne comprend toujours pas qu'on puisse être Ivoirien de père ou de mère. Sans aucune raison, nous sommes la cible de nanan Koffi Adingra poussé par certains responsables du Fpi. Leur acharnement nous a amenés à aller nous enrôler dans d'autres localités voisines. Tout cela parce que nous militons au Rdr », a expliqué Daouda Ouattara. Ce bras de fer entre allogènes et autochtones met sérieusement à mal la paix dans ce village.
Jean Michel Ouattara à Bondoukou
Jean Michel Ouattara à Bondoukou