Kouakou et Séry sont deux amis. Tous les soirs après le travail, ils se retrouvent autour d’un pot. Le premier a un tempérament pessimiste de nature. Le deuxième n’a pas de souci, il est d’un optimisme béat. Kouakou ouvre la discussion : «Cette Can, je ne la sens pas. Nos joueurs ont la tête ailleurs, dans l’argent, les femmes, ils ne mettront pas le pied, ils se croient déjà grands et préfèreront retrouver leurs clubs sans blessures, pour attendre tranquillement le Mondial… ».«Ce sera une petite affaire pour eux. On va finir rapidement avec les Burkinabés et autres au premier tour et puis après y a rien …tu es bizarre, tu es inquiet pour ça …nous s’est contre Brésil, on attend de jouer grand ballon ! Tu me parles de Togo, Angola, tu as oublié qui sont nos joueurs, ils sont au Barça à Chelsea … ». «Mais tu as oublié que c’est sur le terrain que cela se joue …les autres ont une revanche à prendre, rappelles toi à Ouaga, à Lilongwé comment on a souffert. Et puis sur 23 joueurs, on n’a qu’un seul avant centre type et on nous dit que Drogba n’est pas à cent pour cent de ses capacités. Même chose derrière, si tu enlèves Kolo, il n’y a plus rien. Et au bois, y a qui ? Vraiment, tu rêves mon ami Séry». «Mon frère, contre Burkina, Kader, Aruna, Kalou et Baky vont finir vite 3-0 à la mi-temps. Contre Ghana, on fait 2-0 sans forcer, et puis on est déjà qualifié contre Togo, on fait tourner l’effectif, on fait jouer les Gosso Gosso, les Koné Kouamatien …dors tranquille Kouakou !». «D’accord et après, contre l’Angola, le Nigéria, le Cameroun, l’Egypte, on fait comment ?». «Mais ça ce n’est pas un problème, si nos gars ne gâchent pas leurs occasions, on va les laminer …». «C’est ce que tu as dis avant le deuxième tour il y a deux ans au Ghana et puis tu as vu la suite, comment on s’est effondré face à l’Egypte 4-1 puis face au Ghana 4-2 ...Tu as dit quoi ce jour là ?». «Mon cher, justement, on ne va pas faire la même chose cette fois, les joueurs sont prévenus et puis eux-mêmes savent qu’ils ne doivent pas rater cette occasion, la dernière pour Drogba». «Mon cher que Dieu t’entende… et la politique ? Tu ne penses pas que cela va créer des clans ?». «Au contraire cela va nous unir davantage, je t’invite à venir regarder les matches chez moi Kouakou». «Séry, je préfère ne pas m’attendre à grand-chose pour ne pas être encore déçu ».
Nasser el Fadel
ebonyfadel1@hotmail.com
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