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Sport Publié le samedi 9 janvier 2010 | Nord-Sud

Ouverture de la CAN 2010 - Angola-Mali : Provoquer le destin

La planète est conviée à un très grand match d’ouverture ce dimanche au stade du 11 novembre de Luanda. Les Angolais doivent faire sauter le premier verrou et provoquer la dynamique de la victoire. Les Maliens, plus forts individuellement, affectionnent ce genre de défi. C’est ce qu’on appelle un choc explosif.


Tous les matches d’ouverture des Can sont déterminants pour la suite de la compétition. Ils en donnent le tempo dans l’inconscient de tous. Tout un chacun se fait une idée de ce que sera la suite, «ça sera très dur» ou «il y aura des buts, du spectacle» par exemple.

Ce match d’intonation Angola-Mali a, plus que jamais, une saveur particulière. Pour les Angolais, c’est la finale. Sans exagérer, une victoire contre le Mali est une obsession, un enjeu énorme. Tout un peuple sera mis sur les rails, la dynamique de la victoire sera enclenchée. Un but d’entrée de jeu de Flavio, Manucho ou Monterras enflammerait le volcan angolais jusqu’à la fin du parcours, la limite déterminée par le destin …à provoquer.

Et c’est bien à ce niveau de l’environnement du match et de l’apport généreux du public que se situe le léger avantage que nous accordons aux Palancas Negras de José Manuel. La pression du public, l’intérêt général, le conditionnement de tous pour que la fête soit belle …Imaginez bien, la bronca d’une part, quand les attaquants Angolais pénètreront dans la surface adverse. Et l’indifférence, le silence, de l’autre, quand ce sera le tour des Modibo Maïga, Ténéma Ndiaye ou Mamadou Bagayoko de s’approcher des buts de Carlos Fernandes. Sur le plan de la valeur individuelle et de la créativité, les deux équipes se tiennent de très près avec un avantage aux techniciens et feux follets Maliens dirigés par la valeur, la plus sûre de cette Coupe d’Afrique des nations: le pilier de l’édifice Mahamadou Diarra «Djila». En effet, le brillant libéro défenseur qu’a été le sélectionneur Nigérian des Aigles Stephen Keshi possède un goût particulier pour la création et l’offensive. Durant le très disputé tournoi de Qatar (victoire face à l’Iran 2-1 ; nul face au Qatar 1-1 ; défaite face à la Corée 0-1) et surtout face à l’Egypte à Dubaï avant de rallier Luanda, Stephen Keshi a aligné des joueurs à vocation offensive au milieu du terrain et à chaque fois un trio d’attaque avec de vrais ailiers de débordement. Un système qu’on peut imager en 4-3-3. Au milieu de terrain donc, en plus du large spectre de rayonnement de Djila (6 dossard Can à suivre), se sont les jeunes Lassana Fané (20) et Moustafa Yatabaré (21) qui servent de pistons axiaux. Avec eux, il y a Mahamadou Traoré de Nice (17) qui vient les suppléer. Et ce, en l’absence des ténors Seydou Kéïta (12) et Mohamed Lamine Sissoko (18) non encore rétablis de leurs blessures. Les attaquants prédestinés au match de demain sont sur l’aile droite, Bakaye Traoré de Nancy (15) ou Abdou Traoré de Bordeaux (14) et sur le côté gauche Ténéma Ndiaye de Nantes (7) ou Mamadou Diallo du Havre (8). La pointe se jouera entre Modibo Maiga du Mans, préféré au départ face à l’Egypte et Mamadou Bagayoko de Nice (9), rentré en seconde mi-temps. Il est aussi fort possible que Frédérique Oumar Kanouté refasse son apparition après avoir été ménagé durant la phase de préparation intensive.
Il faudra toute la solidarité et la concentration nécessaire aux coéquipiers de Gilberto pour franchir avec succès l’obstacle Malien. Car l’équipe d’Angola malgré son mois complet de stage et sa multitude de matchs de préparation ne semble pas avoir résolu totalement ses problèmes de fébrilité offensive. Un petit but à chaque fois pour faire match nul (Gambie 1-1 ; Congo 1-1 ; Cap Vert 1-1 ; Olhanense 1-1) ou perdre (Slovénie 0-1) entre autres.
Pour les Angolais, il faudra marquer dès l’entame du match pour mettre le feu aux poudres. C’est la clef du match. En cas d’attaque grippée ou timide côté Flavio Amado (16), Manucho (23), Job (7), Mantorras (19) ou Arsenio Love (18), le Mali pourra poser son jeu après avoir laissé passer l’orage. Une entrée de folie, de pénétrations énergiques, de forcing sans calcul serait le scénario idéal pour les Angolais. Dans ce cas, ce sera cause entendue pour les Maliens. Comme toujours en football, la part d’imprévisibilité et d’aléatoire est grande. Les Angolais savent aussi que le Mali est une équipe habituée aux matches d’ouverture et qui réussit plutôt bien comme lors d’un certain 26 mars 94 quand les Aigles de Mamadou Keïta et Ousmane Farota plongèrent le stade El Menzah de Tunis dans un silence funèbre en battant les coéquipiers de Chokri El Ouaer par deux buts à zéro. A vos écrans donc, bon spectacle à tous, et que la fête soit belle !

Nasser el Fadel
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