Le conflit oublié du Cabinda, riche enclave angolaise, est brutalement revenu sur le devant de la scène avec l'attaque meurtrière de vendredi contre le Togo, au grand dam de Luanda qui tente depuis plus de 30 ans d'affaiblir les indépendantistes cabindais.
"L'attaque meurtrière sur un convoi de l'équipe de football du Togo a permis aux séparatistes d'obtenir ce qu'ils voulaient: attirer l'attention de la communauté internationale sur leur conflit oublié", souligne l'analyste Alex Vines de l'institut londonien Chatham House.
Le Front de libération de l'enclave du Cabinda (Flec) lutte pour l'indépendance de ce territoire, qui ne faisait pas historiquement partie de l'Angola, et a été annexé par les forces armées de Luanda dès la proclamation de l'Indépendance et le départ des Portugais en 1975.
L'enjeu est d'autant plus important que ce territoire, enclavé entre les deux Congo, fournit 60% du pétrole angolais alors que la grande majorité de ses 300.000 habitants vivent dans la pauvreté.
Cette longue lutte, qualifiée de "guerre" par les séparatistes, est tombée dans l'oubli, notamment parce que le Flec s'est fragmenté en plusieurs mouvements autonomes, ce qui a rendu leur action moins lisible.
Ces divisions rendent difficiles toute résolution du conflit comme en témoigne l'accord de paix de 2006, rendu caduc car signé par un seul mouvement séparatiste, le Flec-Renovada.
La fusillade du convoi togolais illustre à nouveau ces querelles intestines. Deux mouvements, le Flec-PM (Position militaire) et le Flec-FAC (Forces armées cabindaises) ont revendiqué l'attaque qui, malgré la confusion, a fait mouche.
"Pour le mouvement, la présence massive des journalistes étrangers est une opportunité pour se faire entendre", remarque Rui Neumann, journaliste de l’agence de presse portugaise PNN.
Selon ce spécialiste du Cabinda, les séparatistes n'ont plus la même force que dans les années 1990 à 2000, lorsqu'ils contrôlaient environ 70% du territoire, mais ils restent actifs.
"Le Flec applique une stratégie militaire de déplacements de petits groupes, commandos, toujours très présents dans la forêt de Mayombe", assure le reporter dans un entretien à la radio RFI.
Ses actions, très peu rapportées dans la presse, se résument "principalement à des accrochages contre les forces de sécurité et les forces armées angolaises et une pression contre la présence étrangère", très importante dans l'industrie pétrolière, notamment avec l'Américain Chevron.
En verrouillant l'accès au Cabinda et toute information pouvant faire état des violences et tortures, Luanda entendait présenter une région pacifiée pouvant accueillir en toute tranquillité sept matchs de la CAN en janvier.
Malgré l'attaque contre le Togo, les autorités ont décidé de maintenir la compétition dans cette enclave. Revenir sur cette décision reviendrait "à dire qu'ils jouent le jeu des rebelles", estime Thatisi Machaba, historien à l'université de Pretoria.
"Le message qu'ils font passer maintenant, c'est que la situation est sous contrôle", poursuit-il.
Les analystes s'attendent désormais à une forte répression au Cabinda et non à une ouverture du dialogue comme le réclament les Flec-PM et Flec-FAC.
"Les autorités angolaises devraient réagir avec une nouvelle offensive contre les séparatistes après le tournoi de foot. Pour l'heure, la priorité est d'assurer la sécurité du stade", affirme l'analyste Vines.
"L'attaque meurtrière sur un convoi de l'équipe de football du Togo a permis aux séparatistes d'obtenir ce qu'ils voulaient: attirer l'attention de la communauté internationale sur leur conflit oublié", souligne l'analyste Alex Vines de l'institut londonien Chatham House.
Le Front de libération de l'enclave du Cabinda (Flec) lutte pour l'indépendance de ce territoire, qui ne faisait pas historiquement partie de l'Angola, et a été annexé par les forces armées de Luanda dès la proclamation de l'Indépendance et le départ des Portugais en 1975.
L'enjeu est d'autant plus important que ce territoire, enclavé entre les deux Congo, fournit 60% du pétrole angolais alors que la grande majorité de ses 300.000 habitants vivent dans la pauvreté.
Cette longue lutte, qualifiée de "guerre" par les séparatistes, est tombée dans l'oubli, notamment parce que le Flec s'est fragmenté en plusieurs mouvements autonomes, ce qui a rendu leur action moins lisible.
Ces divisions rendent difficiles toute résolution du conflit comme en témoigne l'accord de paix de 2006, rendu caduc car signé par un seul mouvement séparatiste, le Flec-Renovada.
La fusillade du convoi togolais illustre à nouveau ces querelles intestines. Deux mouvements, le Flec-PM (Position militaire) et le Flec-FAC (Forces armées cabindaises) ont revendiqué l'attaque qui, malgré la confusion, a fait mouche.
"Pour le mouvement, la présence massive des journalistes étrangers est une opportunité pour se faire entendre", remarque Rui Neumann, journaliste de l’agence de presse portugaise PNN.
Selon ce spécialiste du Cabinda, les séparatistes n'ont plus la même force que dans les années 1990 à 2000, lorsqu'ils contrôlaient environ 70% du territoire, mais ils restent actifs.
"Le Flec applique une stratégie militaire de déplacements de petits groupes, commandos, toujours très présents dans la forêt de Mayombe", assure le reporter dans un entretien à la radio RFI.
Ses actions, très peu rapportées dans la presse, se résument "principalement à des accrochages contre les forces de sécurité et les forces armées angolaises et une pression contre la présence étrangère", très importante dans l'industrie pétrolière, notamment avec l'Américain Chevron.
En verrouillant l'accès au Cabinda et toute information pouvant faire état des violences et tortures, Luanda entendait présenter une région pacifiée pouvant accueillir en toute tranquillité sept matchs de la CAN en janvier.
Malgré l'attaque contre le Togo, les autorités ont décidé de maintenir la compétition dans cette enclave. Revenir sur cette décision reviendrait "à dire qu'ils jouent le jeu des rebelles", estime Thatisi Machaba, historien à l'université de Pretoria.
"Le message qu'ils font passer maintenant, c'est que la situation est sous contrôle", poursuit-il.
Les analystes s'attendent désormais à une forte répression au Cabinda et non à une ouverture du dialogue comme le réclament les Flec-PM et Flec-FAC.
"Les autorités angolaises devraient réagir avec une nouvelle offensive contre les séparatistes après le tournoi de foot. Pour l'heure, la priorité est d'assurer la sécurité du stade", affirme l'analyste Vines.