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Politique Publié le mercredi 13 janvier 2010 | L’expression

La Fesci traduit la crise interne du Fpi

Le bicéphalisme a fini par s’installer au sommet de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire(Fesci) à la solde du Fpi depuis une décennie. Face aux premiers affrontements sanglants, le premier policier du pays, Tagro Désiré s’est fendu d’une déclaration pour reconnaître la légitimité de Mian Augustin. Cela après avoir rencontré les deux protagonistes à son bureau. Mais à peine les rédactions ont-elles reçu copie de cette décision du ministre que ses proches collaborateurs joignent certains confrères pour leur demander de surseoir à sa publication. Deux jours plus tard, c’est l’adversaire de Mian Augustin, en l’occurrence Zagol Durant, qui monte au créneau pour, avec une rare audace, qualifier le communiqué du tout puissant de l’Intérieur de « funeste », avant de déclarer urbi orbi « qu’il ne s’applique qu’au ministre Désiré Tagro ». Cette défiance à l’autorité ne va émouvoir personne outre mesure. Mais à l’analyse, elle a le mérite de mettre à nu le niveau de complicité dont bénéficie Zagol Durant. Pour ainsi braver Tagro, deux hypothèses : soit il s’agit d’une mise en scène orchestrée avec la complicité du ministre soit l’étudiant bénéficie d’un parapluie atomique qui dépasse Désiré Tagro. De bonnes sources, Zagol qui a pour lui les textes bénéficie du soutien de Stéphane Kipré, gendre du couple présidentiel et proche de la première Dame. On le sait, celle-ci mène une guerre sans merci à Affi N’guessan pour le contrôle de l’appareil dans la perspective de l’après Gbagbo. Et après avoir écarté dans le sang tous ceux qui n’étaient pas des militants avérés du Fpi, le principal syndicat estudiantin est devenu un appendice du camp présidentiel depuis le mandat de Charles Blé Goudé, plus tourné vers la lutte politique au détriment de la lutte corporatiste. Son contrôle devient vital, tant pour le camp présidentiel pour la campagne présidentielle que pour les prétendants à la future présidence réelle du Fpi. Ainsi la mainmise du camp d’ Affi N’guessan depuis l’élection de Kuyo Serge, en passant par Serges Koffi dit « STT » puis Mian Augustin commence à excéder les proches de Simone via Blé Goudé. A défaut de prendre en main la direction officielle à Abidjan, ils ont encouragé en sous main la tenue d’un autre congrès à Yamoussoukro. Un crime, pourtant il y a quelques années. Le 23 juin 2004, l’étudiant Habib Dodo, leader du parti communiste, pour avoir piloté la création de l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire(Ageeci) est enlevé par des membres de la Fesci, à Yopougon pour être pendu au campus de Cocody. C’est dire que le soutien avéré de deux ministres de la refondation aux dissidents est loin d’être une fiction. C’est une réalité qui indique que comme tous les grands partis politiques, le Fpi, peut-être plus que les autres, est en proie à une contraction qui risque de devenir majeure si le mentor n’intervient pas. Ce dernier pour son élection qui s’avère de plus en plus compliquée aura besoin de la force brutale de la Fesci, d’où la nécessité de l’unifier à tout le moins en apparence.

Mamadou Doumbes
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