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Sport Publié le mercredi 13 janvier 2010 | Le Temps

Jacques Anouma (president de la Fif) : “Il manque aux Eléphants la rage de vaincre”

Les Eléphants, quand bien même ils ont produit du jeu, n'ont pu avoir raison des Burkinabè. Qu'en pensez-vous ?

Le fait qu'on joue dans une poule à trois nous met dans un état un peu second. Parce que la poule à trois demande une autre motivation, un autre comportement. Le match nul qu'on a fait met évidemment la pression sur l'équipe de la Côte d'Ivoire. Mais au moins on n'a pas perdu. Maintenant, le match prochain représente pour nous une finale. On s'est mis la pression pas parce qu'on a mal joué puisque nous avons eu au moins 67% de possession de balle. Il y a également les nombreuses occasions de buts que nous n'avons pas concrétisées. C’est que quelque part on a tenté le tout pour le tout. Malheureusement… Je le dis, au football, il y a le professionnalisme de l'encadrement, la qualité des joueurs. Mais il y a aussi le petit côté chance. Mais il ne faut pas baisser les bras. Parce qu'un autre résultat qu'une victoire hypothéquerait l'avenir du football ivoirien pendant plusieurs années. Pour le moment, je reste positif parce que nos chances restent encore intactes. C'est vrai que c'est le Ghana mais parce que notre survie dépend de ce match.


Avez-vous rencontré les joueurs ? Si oui, qu'est-ce que vous leur avez dit ?

Je n'ai pas pour habitude de me précipiter sur les joueurs justes après les matches. Je leur ai laissé la nuit d'hier et la matinée d'aujourd'hui, ce soir nous allons nous rencontrer (ndlr, lundi nuit, hier matin et hier soir). Je sais bien qu'ils savent que la situation dans laquelle nous sommes désormais est grave. Ils se sont réunis et ceux qui sont très proches de l'équipe ont fait leur travail. J'interviendrai pour leur dire qu'on ne peut pas se permettre le luxe de faire une sortie prématurée au premier tour. (Il lève le ton). Ce n'est même pas possible. C'est quelque chose que je ne peux pas accepter, que le peuple ivoirien ne peut pas accepter, que le Gouvernement ne peut pas accepter. Mais il y a un moment où les joueurs doivent comprendre que la balle est dans leur camp. Il faut qu'on sente cette rage de vaincre. Parce que moi, je ne l'ai pas senti hier. Moi je considère qu'on a le talent, le professionnalisme. Maintenant, il manque cette rage de vaincre. Il y a un moment où les joueurs eux-mêmes doivent décider de leur sort. Je m'imagine pas cette équipe ivoirienne être menée 4-0 comme le Mali face à l'Angola et revenir à 4-4 avec cette mentalité de défaitiste que nous avons. Il faut qu'on arrive à donner à notre équipe cette mentalité de gagneur qui manque aux joueurs ivoiriens. Cela fait 20 ans que je suis dans le football ivoirien, je n'ai jamais eu cette race-là. On compte toujours sur nos qualités intrinsèques et individuelles. Mais à un certain moment, il faut aller chercher dans ses tripes. Ce que je vais leur dire. A partir du moment où ils sont sur le terrain, il faut qu'ils se prennent eux-mêmes en charge.


Peut-on dire que les événements qui sont arrivés au Togo y sont pour quelque chose ?

Je ne penche pas sur ce côté quoique ce sont des humains comme nous. Je vous assure qu'il y a trois jours nos joueurs n'avaient plus le moral pour rester sur la pression des familles, des clubs. Nous les avons remontés en leur disant que bien que nous compatissons, nous sommes en mission pour un objectif bien précis. Parce qu'il faut qu'on rende hommage aux disparus. Nous avons dû les remonter pour que vous voyez ce que vous avez aperçu hier, sur le terrain. Il ne faudrait pas que ce qui est arrivé au Togo soit une excuse. Bien au contraire, il faudrait que ça serve de motivation supplémentaire. Il faut que les joueurs soient à cent pour cent de leur capacité pour démontrer autre chose. Sinon ce serait vraiment dramatique pour le football ivoirien.


Votre objectif reste donc toujours de remporter la Can ?

Je ne vois pas pourquoi je changerai (il lève le ton). Nous n'avons pas perdu, nous avons fait match nul. Nos chances de qualification restent encore intactes.. De ce côté, je n'ai pas changé d'avis. Je garde toujours mon objectif, celui de ramener le trophée en Côte d'Ivoire. Ce serait grave pas pour moi, mais pour le football ivoirien et les joueurs eux-mêmes. Je vois mal cette génération-là traverser toutes ces périodes-là sans gagner quelque chose. S'ils ne gagnent pas, on ne retiendra rien d'eux.


Les Togolais, semble-t-il, ont dit que les Ivoiriens n'ont pas été solidaires au sujet de ce qui leur était arrivé…

Je n'ai pas de cas de conscience parce que nous avons été solidaires. J'ai dépêché tous les membres de la Fif présents ici à Cabinda auprès de la délégation togolaise. Les Eléphants sont allés les saluer au moins trois fois. Nous avons fait ce que nous devons faire. Nous avons décidé de rester parce que le Ghana et le Burkina ont décidé de rester. Nous aussi nous avons pris nos responsabilités en décidant de rester tout en compatissant à ce qui leur était arrivé. Et il n'était pas question que la Caf délocalise la compétition.


Quel message lancez-vous aux Ivoiriens après ce nul face au Burkina ?

Je ne suis pas découragé. C'est vrai que nous aurions pu marquer un petit but. Il reste un match qu'on ne doit pas perdre. Il faut le gagner pour garder ses chances de continuer. Je ne suis pas un défaitiste. Concernant ce que certains journaux racontent quand nous étions en Tanzanie, il n'en était rien. La seule invitation que nous avions acceptée, c'est celle du Président tanzanien. L'équipe a atteint un niveau de professionnalisme tel que… Les joueurs n'étaient même pas sortis de l'hôtel. Les joueurs eux-mêmes ont pris des résolutions que je ne vous dirai pas ici, pour empêcher qu'on reparle encore de ce genre de b… (il s'excuse du terme). Je ne sais pas pourquoi des gens écrivent des choses comme cela. Ce n'est pas bien.

Entretien réalisé par Eugène Djabia
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