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Sport Publié le jeudi 14 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Après le match des Eléphants face aux Etalons du Burkina-Faso / Jacques Anouma (Président de la FIF): “Ce serait dramatique pour le football ivoirien qu`on ne passe pas le premier tour”

24 heures après le nul des Eléphants face aux Etalons du Burkina-Faso lors de la première journée du groupe B, le président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma, a accepté de se livrer à la presse ivoirienne, au cours de la visite qu`il a rendue aux journalistes ivoiriens dans leur cité. Non satisfait du résultat des Eléphants pour leur première sortie, le patron du football ivoirien indique l`incidence que pourrait créer une élimination précoce des Eléphants à cette Can sur le football ivoirien.

Quel jugement faites-vous après cette première sortie des Eléphants soldée par un nul contre les Etalons ?

Le fait qu`on joue dans une poule à trois nous a déjà mis dans un état second parce que la poule à trois demande une autre motivation, un autre comportement. On a commencé par un match nul, évidemment cela nous met la pression. Mais nous n`avons pas au moins perdu. Ce qui veut dire désormais chaque match est une petite finale pour nous parce que nous sortons du cadre du championnat. Si nous gagnons le Ghana, nous sommes qualifiés. Et après les quarts, demi et autres sont des matches en quitte ou double. On s`est donc mis la pression, pas parce qu`on a mal joué. Voici une équipe qui a quand même eu 60 % de possession de balles et des occasions nettes de but non concrétisées. Cela veut dire qu`il a manqué le facteur chance. Mais il ne faut pas baisser les bras parce que notre résultat vendredi contre le Ghana autre qu`une victoire hypothéquerait vraiment l`avenir du football .pour beaucoup d`années encore. Pour l`heure, je reste positif parce que nos chances restent intactes.

Après ce match, quel langage avez-vous tenu aux joueurs?

Je leur ai laissé la nuit du match et la matinée d`aujourd`hui (ndlr mardi). Je sais qu`entre eux, ils ont déjà compris que la situation est grave. Je vais intervenir pour leur faire comprendre qu`on ne peut pas se permettre le luxe d`une sortie prématurée au premier tour, ce n`est pas possible.

C`est quelque chose que je ne peux pas accepter, que le peuple ivoirien ne peut pas accepter et que le gouvernement ivoirien non plus ne peut pas accepter. Il ya un moment où les joueurs ivoiriens doivent comprendre que la balle est dans leur camp. C`est bien de dire que le président de la Fédération doit démissionner, le ministre doit démissionner mais si on démissionne, ce sont les mêmes joueurs qui seront là pour d`autres compétitions. Je crois sincèrement qu`il faut qu`à un moment, cette rage de vaincre, de gagner, on la sente chez nos joueurs. Moi je ne l`ai pas sentie hier (ndlr lundi), je considère qu`on a les talents, mais il manque cette rage de vaincre. Il y a un moment où les joueurs doivent décider de leur sort. C`est cette rage de vaincre qui a permis aux Maliens de revenir au score en quinze minutes après avoir été menés par 4 à 0 par les Angolais.

Je n`imagine pas les Eléphants être dans cette situation et revenir au score avec cette mentalité de défaitiste que nous avons. Il faut qu`on arrive à inculquer à nos joueurs cette mentalité de gagneur qui leur manque. On compte toujours sur nos qualités intrinsèques. Mais il y a un moment où il faut aller chercher la victoire dans ses triples.

Peut-on penser que la tragédie survenue à la sélection togolaise a été pour quelque chose dans le rendement des Eléphants ?

Je ne chercherai pas d`excuses de ce côté-là quoique ce sont des humains comme nous. C`est vrai qu`à notre arrivée, vu la situation, nous étions sur le point de renoncer à la Can parce que les joueurs n`avaient plus le moral pour rester. Sous la pression des familles, des clubs. Nous avions dû leur remonter le moral pour dire que bien que nous compatissions et que nous soyons malheureux pour ce qui est arrivé, nous devons assurer notre mission. Nous avions perdu 22 personnes dans le drame du félicia, nous ne nous sommes pas retirés. On a continué par ce qu`on estime qu`il faut rendre hommage à ces personnes qui ont perdu leur vie pour le football. On les a donc regonflés à bloc pour que nous soyons là aujourd`hui .Certes, cela a dû jouer, mais je ne voudrais pas que cela soit une excuse, au contraire, cela devrait être une motivation supplémentaire pour continuer la compétition. Il faut qu`ils jouent à 100% de leur capacité, qu`ils démontrent autre chose car ce serait vraiment dramatique pour le football ivoirien qu`on ne passe pas le premier tour.

Il se dit que les Togolais en veulent aux Ivoiriens de n`avoir pas été solidaires en les suivant dans leur doléance de délocaliser le groupe de Cabinda. La Côte d`Ivoire a-t-elle un cas de conscience ?

Nous n`avons pas de cas de conscience. Dès que la situation s`est produite, nous avons été solidaires. J`ai dépêché auprès de la délégation togolaise tous les membres de la Fif ici présents.

Les joueurs sont allés plus de trois fois leur rendre visite. On a fait ce que nous avions à faire par rapport à nos frères. Nous sommes restés parce que je pense qu`on ne peut pas s`arrêter à ces genres d`évènements. Si vous le faites, vous encouragez ceux qui mettent la peur dans nos camps.

Pour le problème de délocalisation, le comité exécutif de la CAF a décidé au lendemain de la tragédie, qu`il ne s`opposerait pas à l`équipe qui voudra se retirer mais celle-ci assumerait. Ce ne sont pas donc les Ivoiriens qui ont décidé de ne pas changer de site, c`est une décision qui a été prise par la Caf. On est donc restés parce que le Ghana et le Burkina Faso ont décidé de rester.

Nous sommes donc restés tout en compatissant. Les Togolais avaient souhaité revenir après
trois jours de deuil national mais la CAF a indiqué que cela n`était pas possible. Pourquoi donc ce serait la faute des Ivoiriens ? Il ne faut pas qu`on se culpabilise pour rien.

Vous avez indiqué avant la Can que l`objectif, c`est le trophée. Demeurez-vous toujours optimiste après ce match contre le Burkina ?

Je ne vois pas pourquoi je changerais. Nous n`avons pas perdu notre premier match. Nos chances demeurent intactes. .Je garde toujours comme objectif de ramener le trophée parce que ce serait bon, pas pour moi-même, mais pour les joueurs eux-mêmes et pour tout le football ivoirien. Je vois mal cette génération traverser toute cette période sans gagner quelque chose.

On ne retiendra pratiquement pas rien d`eux. Il faut qu`ils comprennent que c`est pour eux et non pour Jacques Anouma.

Propos recueillis par De Bouaffo
Envoyé spécial à Cabinda
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