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Politique Publié le jeudi 14 janvier 2010 | Le Mandat

Suspicion au sommet de l’Etat : Le ministre de la Défense en exil intérieur

- 3 capitaines à ses «trousses»
- Tout sur le drame d’Amani N’Guessan
Les relations entre le ministre de la Défense, militant irréductible du Fpi Michel Amani N’Guessan et son patron Laurent Gbagbo se sont désagrégées ces derniers temps. Si le fracas n’est pas encore officiel, tout cependant dénote le froid entre les deux hommes.

Tout lui échappe. Malgré son apparente sérénité, rien n’est acquis pour le camp présidentiel. A commencer par son porte-étendard qui, bien que félicitant les acteurs du processus électoral use de cynisme pour retourner la situation en sa faveur. En multipliant les entraves aux processus de paix et électoral. Entre les discours officiels et les actes, c’est le jour et la nuit. C’est dans ce tourbillon que le ministre Amani N’Guessan Michel est emballé.

Le 1er coup de Simone

Au sein du Fpi, le fils de Bodokro est logé à la même enseigne que le président du parti, Pascal Affi N’Guessan. Alors qu’il était ministre de l’Education nationale, Simone aura convaincu son époux de président du retrait d’Amani du futur gouvernement. Géopolitique oblige, celui qui prétend qu’il ne sera plus pauvre, s’est retrouvé à la tête du département de la défense. Mais moins qu’une promotion, il s’agit d’un véritable cadeau empoisonné. La « guerre » donc contre Amani prend aujourd’hui des proportions impressionnantes. Entamée contre Affi, elle se propage aux régions baoulé avec quelques incursions en peuple Akan.

Humiliation

En lui confiant le département de la défense, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo avait un objectif clair : faire porter le chapeau de sa frappe miliaire dans les zones CNO au natif de la Vallée du Bandama.Ne disait-il pas « les rebelles se sont installés chez ceux qui l’ont voulu (allusion faite au peuple baoulé qui, sous la menace et les brimades du MPCI réclamait la protection de l’Etat). Face donc à la réalité du terrain, selon de sources bien informées, Amani se devait de convaincre, sinon forcer les FN à désarmer. Un cas de figure qui se règle dans la diplomatie et non avec la loi du talion. A son récent retour de chez les FN, Laurent Gbagbo, selon nos sources proches du palais n’aurait pas apprécié le manque d’agressivité de son ministre face aux hommes de Soro. A en croire nos informations, Amani a reçu une douche froide de la part de son compagnon des années de braises. Une éponge passée sur le ministre de la Défense par son chef.

Le dilemme

Amani N’Guessan aura reçu des instructions précises. « Aux chantages des FN, celui-ci se devait d’avoir la baraka : celle de libérer les zones occupées afin que le chef puisse régner en maître. Par quel moyen ? « Par une offensive militaire… Quitte à faire des victimes dans le rang de sa famille baoulé ». Option que rejette le missionnaire. D’où présentement son silence constaté dans les médias. Pour les proches de l’ex-professeur de lycée de Bouaké, une telle aventure comporterait tellement de pièges qu’il faut l’éviter. D’autant que, dans de telles actions, deux facteurs jouent un rôle mobilisateur et contribuent à faire basculer des hommes dans la violence imprévisible d’un ; la conviction qu’il faut se défendre et de deux, l’obéissance à la reconnaissance de son peuple. Savoir d’où l’on vient. Et depuis, la confiance entre Amani et le chef de l’Etat a pris du plomb dans l’aile.

Amani fuit
son domicile

Le ministre de la défense dit-on, vit un drame intérieur « il ne dort plus chez lui, la nuit. Pourquoi ? La raison est qu’il n’est pas à l’abri d’un coup contre son intégrité physique. Cela peut venir de toutes les directions, même les plus insoupçonnées », précise un de nos interlocuteurs. Au cours de nos investigations, nous avons pu nous rendre compte de l’évidence de la peine du ministre. Il lui a été affecté pour mieux le contrôler, trois capitaines en plus d’un baoulé : un bété, un yacouba et un guéré. Ceux-là. Constituent curieusement son cabinet militaire. Au ministère de la Défense, on s’explique difficilement sur l’affectation des trois capitaines dans le même cabinet. Des informations font état de ce que, ces trois nouvelles recrues sont l’œil et l’oreille de la présidence et de l’Etat-major des armées. A l’effet d’espionner acte par acte, le ministre dont on commence à douter.

K. Zéguédoua Tano
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