Nommé publiquement, lundi, par Zémogo Fofana comme secrétaire général de l`Alliance pour la nouvelle Côte d`Ivoire (Anci) en remplacement de Jean-Jacques Béchio, Gouri Bi Ernest refuse l`offre du fondateur du parti.
Comment êtes-vous arrivé à l`Alliance pour la nouvelle Côte d`Ivoire ?
Je n`ai jamais été coopté par qui que ce soit. Je suis venu à l`Anci délibérément. J`avoue que quand cette formation politique a été créée, je n`ai jamais vu, ni dans la presse, ni à la télévision, son lancement officiel. Et c`est par une personne interposée, que j`ai été conduit à l`Anci. Il m`a été dit que c`est un nouveau parti qui vient de naître, qui a de très belles ambitions. Une personne (il refuse de l`identifier, ndlr) m`a également dit : « tel que je vous connais, il est bon que vous militiez dans ce parti ». C`est ainsi que j`y suis allé. Et, la personne qui m`a reçu, c`est le ministre Jean-Jacques Béchio (alors Secrétaire général, ndlr), que je connaissais déjà. Nous avons évoqué les souvenir du Meeci (Mouvement des élèves et étudiants de Côte d`Ivoire, ndlr), parce que quand j`étais lycéen, puis étudiant il dirigeait le Meeci. Il faisait partie des personnes que j`admirais. Il m`a donné des conseils avant de me présenter le parti. Puis, j`ai pris contact avec le manifeste de l`Anci. Par abus, des gens m`appelaient l`homme de Bechio. Finalement, je suis allé à son cabinet pour dire que je veux offrir mes services. J`ai fait de même avec son adjoint Attébi Dago (ex-Sg chargé de la mobilisation, ndlr). C`est ainsi que j`ai commencé à aider le parti dans la mise en œuvre du programme d`actions, l`animation des séminaires et la coordination. Mon engagement et mon expérience ont par la suite favorisé ma nomination en qualité de secrétaire général-adjoint par intérim, chargé de la mobilisation, et pressenti à l`organisation et à la vie du parti, quand mon ami Attébi a été suspendu. Ainsi, j`ai eu à travailler étroitement avec M. Béchio. Et j`avais moins de contacts avec le ministre Zémogo.
Il y a trois jours, vous avez été nommé secrétaire général de l`Anci par M. Zémogo Fofana. Avez-vous reçu votre lettre de nomination ?
Au moment où je vous parle, je n`ai pas entre mes mains une décision de nomination que j`ai émargée. J`ai été présenté au cours d`un point de presse auquel M. Zémogo disait : « la nature n`aime pas le vide… » Alors, comme il avait précipité la conférence de presse, il me désigne comme secrétaire général de l`Anci. Je n`ai donc aucun document officiel de l`Anci, qui prouve que je suis secrétaire général. Et je précise que l`Anci, tel que je l`avais conçue, était le parti centriste, de paix, de langage apaisé, qui prônait la réconciliation des Ivoiriens. Mais il n`était pas question pour moi d`aller soutenir un parti politique pour quelque raison que ce soit.
Est-ce que vous attendiez encore cette lettre de nomination ?
Je l`attendrais pourquoi ? Si le choix du ministre Zémogo Fofana est de soutenir le Rdr (Rassemblement des républicains) de M. Alassane Ouattara, moi, membre du personnel de la présidence de la République, comment comprendrais-je qu`un individu se couche dans une chambre dans laquelle il enverrait n`importe quelle chose ? Je suis membre du cabinet présidentiel, et j`ai mené ces actions jusqu`aujourd`hui. De ce point de vue, je reste fidèle au choix qui tend vers la mouvance présidentielle. Le ministre Jean-Jacques Béchio a dit que le parti se réunira, on décidera avec la base de la conduite à tenir. Mais en ce qui me concerne, je suis avec le ministre Jean Jacques Béchio pour savoir comment nous allons soutenir le président Laurent Gbagbo. A qui je dois apporter ce que je représente à l`Anci.
Votre choix était clair d`avance ; vous vous attendiez à ce que l`Anci soutienne le président-candidat Laurent Gbagbo ?
Non et non. J`ai adhéré à l`Anci parce que c`est un parti centriste. Je militais à l`Anci quand j`ai été nommé au cabinet du président de la République. Maintenant qu`il s`agit de soutenir un candidat à l`élection présidentielle, j`ai engagé toutes les actions de soutien au président Laurent Gbagbo. Zémogo et Béchio le savent, ils n`ont jamais trouvé d`inconvénient à ce que je fasse mes activités pour le cabinet présidentiel. Mais, mon choix pour Laurent Gbagbo est une question de conviction par rapport à ce qu`il a fait. Je le suis parce qu`au début de la crise, il était en Italie avant de regagner le pays. Comme lui, j`étais au Bénin d`où je suis venu en novembre 2002. Il faut soutenir le courage qu`a eu le président de la République. J`étais donc prédisposé à aller vers la mouvance présidentielle.
Avez-vous clairement décliné l`offre de M. Zémogo Fofana depuis qu`il vous a nommé ?
Non, nous n`avons pu nous rencontrer. Tout est allé très vite dans la nuit (de dimanche à lundi ndlr). Le lendemain, quand je me suis rendu au siège du parti, il y avait des policiers partout. Donc, nous n`avions pas échangé. Même jusqu`à présent. Personne ne m`a remis un quelconque document relatif à ma nomination. J`ai lu dans la presse que le ministre a tendu je ne sais quel document à son chargé de communication. Moi, personne ne m`a apporté quoi que ce soit.
C`est donc à dessein que vous lui coupiez l`herbe sous le pied, en faisant la présente déclaration à la presse ?
Si je m`en tiens à ce que dit souvent M. Zémogo, chacun est libre de ses opinions. Nous sommes tous majeurs, nous sommes venus de différents horizons pour créer une synergie. Mais, il y a des questions de convictions avec lesquelles il ne faut pas lésiner. Si Zémogo était candidat à la présidentielle, qu`il passait au 1er tour et demandait un ralliement à un autre candidat c`était autre chose. Mais, s`il n`est pas candidat, chacun des cadres est libre de soutenir qui il veut. Et quand viendra le moment des municipales, de la députation, l`Anci peut se retrouver en tant qu`entité et non appendice à un autre parti. Pour tout dire, j`avais pour ambition de bâtir une force, en apportant mon expérience à l`Anci.
Ceci dit, est-ce que vous travaillez à l`organisation de la convention annoncée par Jean-Jacques Béchio ?
M. Jean-Jacques Béchio a annoncé cette convention lors de sa conférence (le lundi). Comme je suis secrétaire général adjoint chargé de l`organisation, de la mobilisation et de la vie du parti, il me revient de préparer cette convention. Mais nous n`en avons pas encore parlé. Une chose est certaine, je suis prêt à apporter ma collaboration à Jean-Jacques Béchio.
Ainsi l`Anci va à vau-l`eau ?
Je vous avoue que je n`avais jamais souhaité qu`il y ait une l`Anci entre des gens qui ont mûrement réfléchi et bâti une union. Ils devraient dépasser certaines divergences pour arriver à une entente parfaite. Mais si l`entente n`est pas possible, la division s`installe. Je souhaiterais que cette division se fasse sans écueil.
Entretien réalisé par Bidi Ignace
Comment êtes-vous arrivé à l`Alliance pour la nouvelle Côte d`Ivoire ?
Je n`ai jamais été coopté par qui que ce soit. Je suis venu à l`Anci délibérément. J`avoue que quand cette formation politique a été créée, je n`ai jamais vu, ni dans la presse, ni à la télévision, son lancement officiel. Et c`est par une personne interposée, que j`ai été conduit à l`Anci. Il m`a été dit que c`est un nouveau parti qui vient de naître, qui a de très belles ambitions. Une personne (il refuse de l`identifier, ndlr) m`a également dit : « tel que je vous connais, il est bon que vous militiez dans ce parti ». C`est ainsi que j`y suis allé. Et, la personne qui m`a reçu, c`est le ministre Jean-Jacques Béchio (alors Secrétaire général, ndlr), que je connaissais déjà. Nous avons évoqué les souvenir du Meeci (Mouvement des élèves et étudiants de Côte d`Ivoire, ndlr), parce que quand j`étais lycéen, puis étudiant il dirigeait le Meeci. Il faisait partie des personnes que j`admirais. Il m`a donné des conseils avant de me présenter le parti. Puis, j`ai pris contact avec le manifeste de l`Anci. Par abus, des gens m`appelaient l`homme de Bechio. Finalement, je suis allé à son cabinet pour dire que je veux offrir mes services. J`ai fait de même avec son adjoint Attébi Dago (ex-Sg chargé de la mobilisation, ndlr). C`est ainsi que j`ai commencé à aider le parti dans la mise en œuvre du programme d`actions, l`animation des séminaires et la coordination. Mon engagement et mon expérience ont par la suite favorisé ma nomination en qualité de secrétaire général-adjoint par intérim, chargé de la mobilisation, et pressenti à l`organisation et à la vie du parti, quand mon ami Attébi a été suspendu. Ainsi, j`ai eu à travailler étroitement avec M. Béchio. Et j`avais moins de contacts avec le ministre Zémogo.
Il y a trois jours, vous avez été nommé secrétaire général de l`Anci par M. Zémogo Fofana. Avez-vous reçu votre lettre de nomination ?
Au moment où je vous parle, je n`ai pas entre mes mains une décision de nomination que j`ai émargée. J`ai été présenté au cours d`un point de presse auquel M. Zémogo disait : « la nature n`aime pas le vide… » Alors, comme il avait précipité la conférence de presse, il me désigne comme secrétaire général de l`Anci. Je n`ai donc aucun document officiel de l`Anci, qui prouve que je suis secrétaire général. Et je précise que l`Anci, tel que je l`avais conçue, était le parti centriste, de paix, de langage apaisé, qui prônait la réconciliation des Ivoiriens. Mais il n`était pas question pour moi d`aller soutenir un parti politique pour quelque raison que ce soit.
Est-ce que vous attendiez encore cette lettre de nomination ?
Je l`attendrais pourquoi ? Si le choix du ministre Zémogo Fofana est de soutenir le Rdr (Rassemblement des républicains) de M. Alassane Ouattara, moi, membre du personnel de la présidence de la République, comment comprendrais-je qu`un individu se couche dans une chambre dans laquelle il enverrait n`importe quelle chose ? Je suis membre du cabinet présidentiel, et j`ai mené ces actions jusqu`aujourd`hui. De ce point de vue, je reste fidèle au choix qui tend vers la mouvance présidentielle. Le ministre Jean-Jacques Béchio a dit que le parti se réunira, on décidera avec la base de la conduite à tenir. Mais en ce qui me concerne, je suis avec le ministre Jean Jacques Béchio pour savoir comment nous allons soutenir le président Laurent Gbagbo. A qui je dois apporter ce que je représente à l`Anci.
Votre choix était clair d`avance ; vous vous attendiez à ce que l`Anci soutienne le président-candidat Laurent Gbagbo ?
Non et non. J`ai adhéré à l`Anci parce que c`est un parti centriste. Je militais à l`Anci quand j`ai été nommé au cabinet du président de la République. Maintenant qu`il s`agit de soutenir un candidat à l`élection présidentielle, j`ai engagé toutes les actions de soutien au président Laurent Gbagbo. Zémogo et Béchio le savent, ils n`ont jamais trouvé d`inconvénient à ce que je fasse mes activités pour le cabinet présidentiel. Mais, mon choix pour Laurent Gbagbo est une question de conviction par rapport à ce qu`il a fait. Je le suis parce qu`au début de la crise, il était en Italie avant de regagner le pays. Comme lui, j`étais au Bénin d`où je suis venu en novembre 2002. Il faut soutenir le courage qu`a eu le président de la République. J`étais donc prédisposé à aller vers la mouvance présidentielle.
Avez-vous clairement décliné l`offre de M. Zémogo Fofana depuis qu`il vous a nommé ?
Non, nous n`avons pu nous rencontrer. Tout est allé très vite dans la nuit (de dimanche à lundi ndlr). Le lendemain, quand je me suis rendu au siège du parti, il y avait des policiers partout. Donc, nous n`avions pas échangé. Même jusqu`à présent. Personne ne m`a remis un quelconque document relatif à ma nomination. J`ai lu dans la presse que le ministre a tendu je ne sais quel document à son chargé de communication. Moi, personne ne m`a apporté quoi que ce soit.
C`est donc à dessein que vous lui coupiez l`herbe sous le pied, en faisant la présente déclaration à la presse ?
Si je m`en tiens à ce que dit souvent M. Zémogo, chacun est libre de ses opinions. Nous sommes tous majeurs, nous sommes venus de différents horizons pour créer une synergie. Mais, il y a des questions de convictions avec lesquelles il ne faut pas lésiner. Si Zémogo était candidat à la présidentielle, qu`il passait au 1er tour et demandait un ralliement à un autre candidat c`était autre chose. Mais, s`il n`est pas candidat, chacun des cadres est libre de soutenir qui il veut. Et quand viendra le moment des municipales, de la députation, l`Anci peut se retrouver en tant qu`entité et non appendice à un autre parti. Pour tout dire, j`avais pour ambition de bâtir une force, en apportant mon expérience à l`Anci.
Ceci dit, est-ce que vous travaillez à l`organisation de la convention annoncée par Jean-Jacques Béchio ?
M. Jean-Jacques Béchio a annoncé cette convention lors de sa conférence (le lundi). Comme je suis secrétaire général adjoint chargé de l`organisation, de la mobilisation et de la vie du parti, il me revient de préparer cette convention. Mais nous n`en avons pas encore parlé. Une chose est certaine, je suis prêt à apporter ma collaboration à Jean-Jacques Béchio.
Ainsi l`Anci va à vau-l`eau ?
Je vous avoue que je n`avais jamais souhaité qu`il y ait une l`Anci entre des gens qui ont mûrement réfléchi et bâti une union. Ils devraient dépasser certaines divergences pour arriver à une entente parfaite. Mais si l`entente n`est pas possible, la division s`installe. Je souhaiterais que cette division se fasse sans écueil.
Entretien réalisé par Bidi Ignace