Dans le cadre des ses causeries du vendredi, le député Sokouri Bohui, directeur de campagne adjoint du président Gbagbo, chargé opérations électorales et des DDC, prend position dans l’affaire de fraude dont s’est rendu coupable, le président de la CEI, Beugré Mambé.
Notre Voie : Comment avez-vous accueilli l’affaire Beugré Mambé ?
Sokouri Bohui : Nous avons été informés de cette bavure, nous avons été choqués par cette affaire. Parce que ce fait d’une extrême gravité m’ait apparu comme un coup de poignard dans le dos. D’autant que c’est avec cet homme que nous avons eu toutes les discussions pour faire avancer le processus électoral. Et comme notre combat, c’est la transparence des élections, ce monsieur nous avait toujours assuré que ces élections seraient totalement transparentes. Il avait coutume de dire, Sokouri, ne t’en fais pas, j’organiserai des élections transparentes. J’étais donc loin d’imaginer que pendant qu’il me rassurait, il préparait sous la table une telle opération de fraude. C’est ce qui fonde ma grande déception. Ce que je peux retenir, c’est que Dieu existe vraiment. Car c’est l’action de Dieu qui nous amené à découvrir les intentions réelles de monsieur mambé et de son complice, Jean-Baptiste Gomis pour qui je ne suis pas étonné, parce qu’il est militant du RDR, ce parti abonné à la fraude et à la violence. Ce d’autant plus qu’il n’est pas à son premier forfait dans cette CEI. Vouloir introduire frauduleusement et clandestinement 429000 personnes sur la liste électorale au profit d’un clan, est tout simplement criminel. De toute évidence, cet acte n’honore ni ses auteurs, ni la cei encore moins notre pays. Nous sommes donc à nous demander si nous pouvons encore faire confiance à tel monsieur pour la poursuite du processus. Parce qu’aujourd’hui, qu’est-ce qui pourrait nous garantir que ce monsieur n’est pas capable de proclamer demain un résultat qui est contraire à la réalité ? Il y a donc une crise de confiance qui est née entre monsieur Beugré Mambé et nous. En posant cet acte, il a montré à la face du monde qu’il ne peut pas garantir la neutralité de la CEI et la transparence du scrutin. C’est pourquoi, monsieur Mambé doit lui-même proposer sa démission. S’il ne le fait pas, nous serons contraints à demander sa démission pour sauvegarder la crédibilité du scrutin. On ne peut pas aller à ces élections aussi sensibles avec un monsieur qui a démontré à la face du monde qu’il n’est pas capable de se départir de ses appartenances politiques. Chez nous, on dit que l’homme meurt parce qu’il ne voit pas la mort venir. Car s’il voyait la mort venir, il se serait caché. On ne peut laisser Mambé à la tête de l’organe qui est chargé d’organiser les élections de sortie de crise, alors qu’il nous a clairement indiqué qu’il est un danger pour nous. N.V. Beugré Mambé dit avoir fait son croisement à des fins personnelles. Alors que lui reprochez-vous ? M.S.B. : Lorsque mambé a eu l’idée de faire le croisement qui lui est reproché aujourd’hui, il a proposé son idée à la commission centrale de la CEI qui l’a rejetée. Il l’a ensuite proposé à l’INS qui l’a aussi rejetée. Il l’a enfin proposée à la sagem qui l’a également rejetée. Vous voyez donc que toutes les structures engagées dans la confection de la liste électorale ont dit “non” à l’idée de Mambé. Mais malgré ce refus, il s’est entêté à donner corps à son idée. C’est alors que tous les jours, il s’enfermait avec son complice Gomis, dans le bureau de ce dernier pour faire clandestinement son croisement qui lui a permis de sélectionner 429000 personnes qu’il a réussi à introduire sur la liste électorale avec des informaticiens qu’il a recrutés à l’insu de la Commission centrale de la CEI. Certains de ces informaticiens ont été appréhendés et sont aujourd’hui aux mains de la justice. On apprend également que lorsque l’affaire a éclaté, l’ordre est venu d’Abidjan, certainement de Mambé, pour demander aux informaticiens d’annuler l’opération. Pourquoi alors avoir demandé à annuler l’opération si tant est qu’elle n’est pas frauduleuse ? Voilà autant éléments qui fondent notre conviction, selon laquelle, Mambé n’est plus aujourd’hui un homme de confiance.
N.V. : Malgré tous ces éléments accablants, Mambé bénéficie du soutien du RHDP. Les jeunes militants de ce groupement politique menacent même de «mélanger le pays» au cas où Mambé serait inquiété. Qu’est-ce cela vous inspire ?
M.S.B. : Je constate que les jeunes du RHDP ont bien retenu la leçon de leur maître qui avait dit : «je mélangerai ce pays» et qui nous a envoyé la guerre quelque temps après. Mais je voudrais dire que, nous sommes les survivants de la sale guerre qu’ils nous ont envoyée dans ce pays. Ils se promènent de ville en ville pour nous narguer, pour déverser des insanités sur le président de la République. Mais nous ne disons rien au nom de la paix. Si Beugré Mambé a fraudé et que des voix s’élèvent pour demander la transparence, tous les ivoiriens devraient s’unir autour de ce noble combat qui est le gage de la paix. Mais si le RHPD soutien Mambé dans cette fraude, cela veut dire c’est lui qui l’a envoyé. C’est donc une raison de plus pour que nous exigions sa démission. Cela veut également dire qu’ils veulent que les élections se fassent dans la fraude à leur profit. Nous ne pouvons l’accepter. Et donc si le RHDP fait bloc autour de la fraude, la majorité et les Ivoiriens qui se sont battus pour la paix feront bloc autour de la transparence des élections.
N.V. : Après avoir félicité Mambé qu’il qualifie d’homme intègre, Alassane Ouattara dit qu’on peut mettre de côté les 429000 personnes et aller aux élections. Qu’est-ce que vous en pensez ?
M.S.B. : Je voudrais relever la contradiction qui est dans les propos de monsieur Alassane Ouattara. En même temps qu’il traite Mambé d’homme intègre, il dit de mettre de côté les 429000 qu’il a fait inscrire frauduleusement. S’il dit Mambé est intègre, c’est que ce qu’il a fait est bon. Pourquoi alors Ouattara veut qu’on mette ce travail qu’il a fait de côté ? Mais cela ne m’étonne pas parce que tout ce que Ouattara sait faire ce sont les stratégies de fraude et non des débats démocratiques. Par ces déclarations, Ouattara montre bien qu’il est l’un des commanditaires de la fraude dont Mambé et Gomis se sont rendus coupables. Parce qu’un candidat normal, soucieux de la transparence des élections, ne peut pas voler au secours de quelqu’un qui est soupçonné de fraude. Son premier reflexe devrait plutôt de demander une enquête si tant est qu’il n’est pas dans la supercherie. Je voudrais une fois de plus dire que la majorité présidentielle ne laisserai pas prospérer la fraude. Car il est inacceptable que des gens qui ont envoyé la guerre qui a fait tant de mal à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens et qui, de ce fait sont rejetés, puissent prendre notre pays en otage au détour d’une vaste opération de fraude susceptible d’engendrer une autre guerre. Les Ivoiriens n’accepteront jamais une telle forfaiture. Car ils savent qu’ils n’éliront jamais quelqu’un qui leur a envoyé la guerre et qui les nargue en demandant leurs suffrages. Quand on tire trop sur une corde, elle finit par se casser.
N.V. : Et pourtant, Ouattara dit qu’il ne vous mettra pas en prison, vous «les refondateurs» s’il arrive au pouvoir…
M.S.B. : Je remercie monsieur Alassane Ouattara pour sa générosité. Cela dit, on verra après les élections, qui des refondateurs qui se sont battus pour que ce pays reste debout et ceux qui ont envoyé la guerre qui a fait tant de misère seront tout près de la prison. Dans tous les cas, nous, nous sommes dans notre pays et nous en sommes fiers. Nous ne fuirons donc pas, car nous n’avons pas un autre pays qui pourra nous accueillir. Contrairement à d’autres qui pourront trouver refuge dans leur pays d’origine. Cela dit, le rêve est permis à tout le monde. Ouattara peut donc rêver debout pour donner de faux espoirs à ceux qui croient encore naïvement en lui. Sinon lui Ouattara sait très bien qu’il ne peut pas gagner une élection ici en Côte d’Ivoire. C’est pour cette raison qu’il a mis en place une vaste opération de fraude dans la quelle Mambé s’est embourbé. Le pauvre qui n’a que ce pays comme nous autres. Il le regrettera demain au moment où celui qui l’a envoyé sera de l’autre côté.
Boga sivori bogasivo@yahoo.fr
Notre Voie : Comment avez-vous accueilli l’affaire Beugré Mambé ?
Sokouri Bohui : Nous avons été informés de cette bavure, nous avons été choqués par cette affaire. Parce que ce fait d’une extrême gravité m’ait apparu comme un coup de poignard dans le dos. D’autant que c’est avec cet homme que nous avons eu toutes les discussions pour faire avancer le processus électoral. Et comme notre combat, c’est la transparence des élections, ce monsieur nous avait toujours assuré que ces élections seraient totalement transparentes. Il avait coutume de dire, Sokouri, ne t’en fais pas, j’organiserai des élections transparentes. J’étais donc loin d’imaginer que pendant qu’il me rassurait, il préparait sous la table une telle opération de fraude. C’est ce qui fonde ma grande déception. Ce que je peux retenir, c’est que Dieu existe vraiment. Car c’est l’action de Dieu qui nous amené à découvrir les intentions réelles de monsieur mambé et de son complice, Jean-Baptiste Gomis pour qui je ne suis pas étonné, parce qu’il est militant du RDR, ce parti abonné à la fraude et à la violence. Ce d’autant plus qu’il n’est pas à son premier forfait dans cette CEI. Vouloir introduire frauduleusement et clandestinement 429000 personnes sur la liste électorale au profit d’un clan, est tout simplement criminel. De toute évidence, cet acte n’honore ni ses auteurs, ni la cei encore moins notre pays. Nous sommes donc à nous demander si nous pouvons encore faire confiance à tel monsieur pour la poursuite du processus. Parce qu’aujourd’hui, qu’est-ce qui pourrait nous garantir que ce monsieur n’est pas capable de proclamer demain un résultat qui est contraire à la réalité ? Il y a donc une crise de confiance qui est née entre monsieur Beugré Mambé et nous. En posant cet acte, il a montré à la face du monde qu’il ne peut pas garantir la neutralité de la CEI et la transparence du scrutin. C’est pourquoi, monsieur Mambé doit lui-même proposer sa démission. S’il ne le fait pas, nous serons contraints à demander sa démission pour sauvegarder la crédibilité du scrutin. On ne peut pas aller à ces élections aussi sensibles avec un monsieur qui a démontré à la face du monde qu’il n’est pas capable de se départir de ses appartenances politiques. Chez nous, on dit que l’homme meurt parce qu’il ne voit pas la mort venir. Car s’il voyait la mort venir, il se serait caché. On ne peut laisser Mambé à la tête de l’organe qui est chargé d’organiser les élections de sortie de crise, alors qu’il nous a clairement indiqué qu’il est un danger pour nous. N.V. Beugré Mambé dit avoir fait son croisement à des fins personnelles. Alors que lui reprochez-vous ? M.S.B. : Lorsque mambé a eu l’idée de faire le croisement qui lui est reproché aujourd’hui, il a proposé son idée à la commission centrale de la CEI qui l’a rejetée. Il l’a ensuite proposé à l’INS qui l’a aussi rejetée. Il l’a enfin proposée à la sagem qui l’a également rejetée. Vous voyez donc que toutes les structures engagées dans la confection de la liste électorale ont dit “non” à l’idée de Mambé. Mais malgré ce refus, il s’est entêté à donner corps à son idée. C’est alors que tous les jours, il s’enfermait avec son complice Gomis, dans le bureau de ce dernier pour faire clandestinement son croisement qui lui a permis de sélectionner 429000 personnes qu’il a réussi à introduire sur la liste électorale avec des informaticiens qu’il a recrutés à l’insu de la Commission centrale de la CEI. Certains de ces informaticiens ont été appréhendés et sont aujourd’hui aux mains de la justice. On apprend également que lorsque l’affaire a éclaté, l’ordre est venu d’Abidjan, certainement de Mambé, pour demander aux informaticiens d’annuler l’opération. Pourquoi alors avoir demandé à annuler l’opération si tant est qu’elle n’est pas frauduleuse ? Voilà autant éléments qui fondent notre conviction, selon laquelle, Mambé n’est plus aujourd’hui un homme de confiance.
N.V. : Malgré tous ces éléments accablants, Mambé bénéficie du soutien du RHDP. Les jeunes militants de ce groupement politique menacent même de «mélanger le pays» au cas où Mambé serait inquiété. Qu’est-ce cela vous inspire ?
M.S.B. : Je constate que les jeunes du RHDP ont bien retenu la leçon de leur maître qui avait dit : «je mélangerai ce pays» et qui nous a envoyé la guerre quelque temps après. Mais je voudrais dire que, nous sommes les survivants de la sale guerre qu’ils nous ont envoyée dans ce pays. Ils se promènent de ville en ville pour nous narguer, pour déverser des insanités sur le président de la République. Mais nous ne disons rien au nom de la paix. Si Beugré Mambé a fraudé et que des voix s’élèvent pour demander la transparence, tous les ivoiriens devraient s’unir autour de ce noble combat qui est le gage de la paix. Mais si le RHPD soutien Mambé dans cette fraude, cela veut dire c’est lui qui l’a envoyé. C’est donc une raison de plus pour que nous exigions sa démission. Cela veut également dire qu’ils veulent que les élections se fassent dans la fraude à leur profit. Nous ne pouvons l’accepter. Et donc si le RHDP fait bloc autour de la fraude, la majorité et les Ivoiriens qui se sont battus pour la paix feront bloc autour de la transparence des élections.
N.V. : Après avoir félicité Mambé qu’il qualifie d’homme intègre, Alassane Ouattara dit qu’on peut mettre de côté les 429000 personnes et aller aux élections. Qu’est-ce que vous en pensez ?
M.S.B. : Je voudrais relever la contradiction qui est dans les propos de monsieur Alassane Ouattara. En même temps qu’il traite Mambé d’homme intègre, il dit de mettre de côté les 429000 qu’il a fait inscrire frauduleusement. S’il dit Mambé est intègre, c’est que ce qu’il a fait est bon. Pourquoi alors Ouattara veut qu’on mette ce travail qu’il a fait de côté ? Mais cela ne m’étonne pas parce que tout ce que Ouattara sait faire ce sont les stratégies de fraude et non des débats démocratiques. Par ces déclarations, Ouattara montre bien qu’il est l’un des commanditaires de la fraude dont Mambé et Gomis se sont rendus coupables. Parce qu’un candidat normal, soucieux de la transparence des élections, ne peut pas voler au secours de quelqu’un qui est soupçonné de fraude. Son premier reflexe devrait plutôt de demander une enquête si tant est qu’il n’est pas dans la supercherie. Je voudrais une fois de plus dire que la majorité présidentielle ne laisserai pas prospérer la fraude. Car il est inacceptable que des gens qui ont envoyé la guerre qui a fait tant de mal à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens et qui, de ce fait sont rejetés, puissent prendre notre pays en otage au détour d’une vaste opération de fraude susceptible d’engendrer une autre guerre. Les Ivoiriens n’accepteront jamais une telle forfaiture. Car ils savent qu’ils n’éliront jamais quelqu’un qui leur a envoyé la guerre et qui les nargue en demandant leurs suffrages. Quand on tire trop sur une corde, elle finit par se casser.
N.V. : Et pourtant, Ouattara dit qu’il ne vous mettra pas en prison, vous «les refondateurs» s’il arrive au pouvoir…
M.S.B. : Je remercie monsieur Alassane Ouattara pour sa générosité. Cela dit, on verra après les élections, qui des refondateurs qui se sont battus pour que ce pays reste debout et ceux qui ont envoyé la guerre qui a fait tant de misère seront tout près de la prison. Dans tous les cas, nous, nous sommes dans notre pays et nous en sommes fiers. Nous ne fuirons donc pas, car nous n’avons pas un autre pays qui pourra nous accueillir. Contrairement à d’autres qui pourront trouver refuge dans leur pays d’origine. Cela dit, le rêve est permis à tout le monde. Ouattara peut donc rêver debout pour donner de faux espoirs à ceux qui croient encore naïvement en lui. Sinon lui Ouattara sait très bien qu’il ne peut pas gagner une élection ici en Côte d’Ivoire. C’est pour cette raison qu’il a mis en place une vaste opération de fraude dans la quelle Mambé s’est embourbé. Le pauvre qui n’a que ce pays comme nous autres. Il le regrettera demain au moment où celui qui l’a envoyé sera de l’autre côté.
Boga sivori bogasivo@yahoo.fr