L'importante Société ivoirienne de raffinage (Sir) pourrait cesser de tourner le 26 janvier prochain. Parce que les marges de raffinage (différence entre la valeur des produits finis vendus sur le marché et celle du pétrole brut) depuis des années dans le monde entier, sont passés selon la direction de cette entreprise, de 7,4 dollars (soit 3700 F) par baril en 2008 à 1,2 dollar (soit 600 F) par baril en 2009. L'Etat de Côte d'Ivoire propriétaire de la société "a été vainement informé" des difficultés rencontrées. Cependant, croyant que cette situation de réduction drastique des marges de raffinage cesserait dans un temps relativement court, les attentes des dirigeants (de la Sir) ont été trompées. Le phénomène s'est poursuivi. De sorte que malgré les mesures prises par la Sir (report des investissements et des programmes d'entretien des unités, efforts de gestion, maîtrise des marges de fonctionnement…) pour gérer le choc dudit phénomène, les novelles sont restées mauvaises. La société a enregistré un déficit de 50 milliards F en 2009. L'année 2010 n'est pas non plus rassurante, a indiqué la direction dans un communiqué de presse. Nos sources révèlent que l'Etat doit près de 150 milliards F à la Sir. Cet argent constitue la somme des taxes perçues sur les produits pétroliers et non reversées par l'Etat. Où est allé tout "ce pognon" ? Pourquoi l'Etat n'a-t-il pas reversé l'argent ? Les problèmes de la Sir sont d'autant sérieux que même les banques n'ont plus confiance en elle parce qu'elle ne peut honorer ses engagements vis-à-vis d'elles. C'est à croire que les démarches entreprises pour le préfinancement du pétrole brut, auprès des institutions bancaires pourraient échouer. Si elles n'ont pas la nette assurance qu'elles seront remboursées à temps.
Conséquences…
La Sir, on ne peut le nier, est une unité industrielle stratégique de la Côte d'Ivoire. Elle participe de son rayonnement industriel dans la sous-région et même au-delà. Il faut compter avec elle un ensemble considérable de structures sous-traitantes dont les activités dépendent en grande partie de cette société. Mais, on n'ignore pas non plus que la Sir aide le pays à entretenir ses caisses. Si cette fermeture annoncée pour fin janvier 2010 est effective, il faut s'attendre à des pertes importantes pour les populations et l'Etat. Qui semble avoir négligé les difficultés de la Sir, comme c'est le cas dans le secteur primordial de l'énergie. Les conséquences dans ce dernier domaine sont regrettables. La Côte d'Ivoire productrice et exportatrice d'énergie est confrontée à une série de "délestages essentiels" pour satisfaire les consommateurs.
Concernant la Sir, la direction, dans son communiqué, rassure les populations quant à l'approvisionnement du marché en produits pétroliers jusqu'à fin février 2010. Le temps que les démarches aboutissent pour la reprise d'achat de pétrole brut, afin de permettre à l'entreprise de tourner à nouveau.
Mais, des interrogations nous assaillissent l'esprit. Alors, est-ce normal qu'on laisse une unité d'aussi grande valeur mettre la clé sous le paillasson ? La Côte d'Ivoire a-t-elle autant reculé pour perdre de vue l'importance d'une entreprise de cette envergure ? La situation est si grave que certaines personnes averties pensent que le pouvoir a créé l'affaire de Cei (Commission électorale indépendante) pour brouiller les pistes et détourner le regard des Ivoiriens des "problèmes honteux" devenus récurrents sous la refondation.
Pour rappel, la Sir a été créée le 3 octobre 1962 par le gouvernement ivoirien avec le concours de groupes pétroliers internationaux. Elle assure le raffinage du pétrole brut et approvisionne la Côte d'Ivoire en produits pétroliers. "D'une superficie de 40 ha, elle s'est agrandie au fil de l'accroissement de ses capacités, pour atteindre 80 ha. De nouvelles unités, installées après le démarrage de la première le 10 août 1965 en fonction de la demande, ont permis d'augmenter le volume de production. Grâce à la haute technicité et aux performances de ses installations, la Côte d'Ivoire est l'un des rares pays à posséder un hydrocraqueur. La Sir a progressivement étendu son rayon d'intervention hors de la zone de desserte initiale (Côte d'Ivoire, Mali, Burkina-Faso), à toute la sous- région, à l'ensemble du continent et au-delà", (source : Sir). Alors pourquoi peut-on laisser des problèmes financiers affaiblir un tel "bijou" industriel ? Réfléchissons ensemble à la réponse !
Parfait Tadjau
Conséquences…
La Sir, on ne peut le nier, est une unité industrielle stratégique de la Côte d'Ivoire. Elle participe de son rayonnement industriel dans la sous-région et même au-delà. Il faut compter avec elle un ensemble considérable de structures sous-traitantes dont les activités dépendent en grande partie de cette société. Mais, on n'ignore pas non plus que la Sir aide le pays à entretenir ses caisses. Si cette fermeture annoncée pour fin janvier 2010 est effective, il faut s'attendre à des pertes importantes pour les populations et l'Etat. Qui semble avoir négligé les difficultés de la Sir, comme c'est le cas dans le secteur primordial de l'énergie. Les conséquences dans ce dernier domaine sont regrettables. La Côte d'Ivoire productrice et exportatrice d'énergie est confrontée à une série de "délestages essentiels" pour satisfaire les consommateurs.
Concernant la Sir, la direction, dans son communiqué, rassure les populations quant à l'approvisionnement du marché en produits pétroliers jusqu'à fin février 2010. Le temps que les démarches aboutissent pour la reprise d'achat de pétrole brut, afin de permettre à l'entreprise de tourner à nouveau.
Mais, des interrogations nous assaillissent l'esprit. Alors, est-ce normal qu'on laisse une unité d'aussi grande valeur mettre la clé sous le paillasson ? La Côte d'Ivoire a-t-elle autant reculé pour perdre de vue l'importance d'une entreprise de cette envergure ? La situation est si grave que certaines personnes averties pensent que le pouvoir a créé l'affaire de Cei (Commission électorale indépendante) pour brouiller les pistes et détourner le regard des Ivoiriens des "problèmes honteux" devenus récurrents sous la refondation.
Pour rappel, la Sir a été créée le 3 octobre 1962 par le gouvernement ivoirien avec le concours de groupes pétroliers internationaux. Elle assure le raffinage du pétrole brut et approvisionne la Côte d'Ivoire en produits pétroliers. "D'une superficie de 40 ha, elle s'est agrandie au fil de l'accroissement de ses capacités, pour atteindre 80 ha. De nouvelles unités, installées après le démarrage de la première le 10 août 1965 en fonction de la demande, ont permis d'augmenter le volume de production. Grâce à la haute technicité et aux performances de ses installations, la Côte d'Ivoire est l'un des rares pays à posséder un hydrocraqueur. La Sir a progressivement étendu son rayon d'intervention hors de la zone de desserte initiale (Côte d'Ivoire, Mali, Burkina-Faso), à toute la sous- région, à l'ensemble du continent et au-delà", (source : Sir). Alors pourquoi peut-on laisser des problèmes financiers affaiblir un tel "bijou" industriel ? Réfléchissons ensemble à la réponse !
Parfait Tadjau