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Politique Publié le lundi 18 janvier 2010 | Le National

CEI : Fraudes et contentieux électoral : Attention à l’insurrection

Depuis quelques jours, le débat sur le contentieux électoral envenime l’atmosphère sociopolitique déjà délétère en Côte d’Ivoire. Beugré Mambé est au cœur de cette crise.
La tension monte de jour en jour depuis l’éclatement de l’affaire des 429 mille cas litigieux que Robert Mambé est accusé à tort comme à raison d’avoir voulu intégrer d’office dans la liste électorale définitive. Les partis politiques ivoiriens se sont jetés dans le débat de la façon la plus passionnée. Quelques populations Ebrié se sont même invitées dans le débat pour soutenir Mambé leur frère Ebrié. En réalité, il y a un danger qui menace le contexte politique actuel. C’est que, même les partis politiques se sont divisés en deux clans diamétralement opposés. Le premier camp soutien farouchement Mambé et le second, multiplie communiqués sur communiqués pour condamner le président de la CEI et réclamer son départ. En tout cas, pour tous ceux qui observent avec un air lucide la situation, il y a du feu dans la demeure, d’abord à cause de la confusion dans la démarche de Robert Mambé lui-même. En effet, dès le premier jour de la crise, le communiqué du porte-parole de la présidence de la Républque Coulibaly Gervais a signifié que le président de la commission électorale indépendante, Robert Beugré Mambé a reconnu les faits qui lui sont reprochés, en présence de témoins. Non des moindres : M. Young-Jin Choi représentant du secrétaire général de l’organisation des nations unies et M. Bouréima Badini, le représentant du facilitateur de la crise ivoirienne. En d’autres termes, le président de la CEI aurait reconnu avoir inscrit 429 mille personnes sur une liste électorale parallèle dans le but de les intégrer sur la liste électorale définitive, donc coupable de tentative de fraude, de tripatouillage et de manipulation de la liste électorale ( c’est selon en attendant les conclusions des enquêteurs). Le premier ministre Guillaume Kigbafori Soro a fait une déclaration à la télévision nationale pour appeler la population à l’apaisement. C’était en présence de messieurs Choi et de Badini. Toute chose qui suscite des questions au sein de la population ivoirienne c’est que jusque là, Robert Beugré Mambé n’a osé se prononcer sur la question. Il a fallu la sortie d’une catégorie d’Ebrié de même génération pour qu’il ait le courage de nier tout ce qu’il a déjà consenti devant les principaux acteurs du processus de la conquête de la paix en Côte d’Ivoire. « Pourquoi Mambé a attendu que ses parents Ebrié se manifestent d’abord avant qu’il ne se prononce sur le contentieux ? » se demandait un élément du camp présidentiel. En tout cas le débat prend une allure tribale, ethnique et partisane. Le danger est déjà là et menace. Les ivoiriens sont divisés en deux clans et se regardent en chien de faïence. La sortie de Robert Beugré Mambé au cours de sa conférence de presse tout en relançant le débat, ne remue-t- il pas un couteau dans la plaie. Mambé est-il un homme innocent ? Le président de la CEI ignore-t-il sa responsabilité dans ce processus de la paix ?Des interrogations qui trouveront sûrement reponse au sortir des enquêtes entreprises. Désormais une partie de la classe politique ne fait plus confiance à Mambé. Le danger est tel que le premier ministre est en train de faire le tour des responsables des partis politiques pour les appeler au calme. Le ton monte de jour en jour. Des ivoiriens réclament le départ du président de la CEI de la tête de ladite institution. Mais Mambé oppose une résistance farouche justifiée ou pas (cela dépend du camp où l’on se situe). « Je ne démissionnerai pas » a-t-il répondu à ses détracteurs en dépit des faits qui lui sont reprochés. Pendant ce temps le ministre de l’intérieur a saisi le parquet. Et depuis le vendredi dernier , le procureur de la République près le tribunal de première instance du plateau a actionné la police criminelle pour diligenter une enquête.

Ce qui est à craindre pour les ivoiriens
La classe politique doit être prudente dans cette crise. Car, l’attitude de Mambé le prédicateur prête à équivoque. Elle ressemble à celle d’un individu commandé pour mettre le pays en feu.Ou a-t-il tout simplement fait son travil qui est d’autoriser certaines validations? Seule l’enquête diligentée par le Procureur nous situera mieux. Même si sa conférence de presse qui devrait éclairer les ivoiriens, a laissé de graves zones d’ombre. Pourquoi les vices présidents Fatoumata Traoré Diop, Dogou Alain, Gomis Jean Baptiste et Sinan Bakary étaient-ils absents à ses côtés alors qu’il s’agit d’apporter des explications au sujet de la plus grande crise qui traverse la CEI créée depuis 2005 ? Personne ne peut contester l’importance de cette liste électorale. Elle déterminera la réussite de la prochaine élection qui engendrera la paix en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, le camp présidentiel doit user de sagesse et demeurer calme pour éviter la chienlit dans laquelle certaines personnes veulent conduire la Côte d’Ivoire ( Lire encadré). Cette crise va-t-elle bloquer le processus électoral ? Le président de la République Laurent Gbagbo et le premier ministre Guillaume Soro doivent peser de tout leur poids pour ne pas briser l’espoir de paix qui renait dans le cœur des ivoiriens. Le processus électoral doit être mis sur les rails pour le bonheur des ivoiriens. Les partis politiques qui soutiennent de leur côté le président de la CEI doivent mettre de l’eau dans leur vin pour éviter d’embraser le pays. Sans pays, on ne peut parler de politiciens et par conséquent élection. Cela , nous devons le garder à l’esprit.

N’Guessan Antoine
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