Le ministre de la Défense, Michel Amani, a procédé, hier, au lancement de la phase pilote du projet de lutte contre le racket et les tracasseries routières. Madani Tall, directeur des opérations de la Banque mondiale (BM), n’a pas manqué de décrier ce fléau qui gangrène l’économie ivoirienne. En effet, selon une étude de la BM publiée en mai 2008, la Côte d’Ivoire perd 95 à 150 milliards Fcfa par an du fait du racket. «Le racket est une réalité quotidienne. C’est du vol. Il indexe les forces de l’ordre. Le racket entache et freine l’intégration dans la sous-région. Il a une répercussion sur l’image de la Côte d’Ivoire. C’est un fléau qui fragilise les investissements et réduit la compétitivité du Port autonome d’Abidjan», a vivement critiqué Madani Tall. La BM, selon lui, entend donner une réponse ciblée et efficace contre les tracasseries routières. Elle a donc décidé de financer la lutte contre le racket à hauteur de 1,5 milliard Fcfa. Le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, a abondé dans le même sens. Pour Charles Diby, le racket ne provoque pas qu’une perte des recettes fiscales et parafiscales. «Les pertes indirectes sont très lourdes» car le racket empêche la réalisation de 35% des investissements. Compte tenu de la répercussion des tracasseries routières, le directeur des opérations de la BM ainsi que le ministre de la Défense ont préconisé que «cette gabegie » soit combattue. «Ce ne sera pas facile », a reconnu Madani Tall. Mais, «il ne faut pas que l’impunité soit tolérée». La phase pilote de lutte contre le racket et les tracasseries routières consistera à sensibiliser et informer les usagers de la route. Il vise l’amélioration de la fluidité routière sur l’axe routier Abidjan-Pôgô/Larélaba. Le Comité technique de contrôle de la fluidité routière, avec l’appui du Dgdi (Don de gouvernance et de développement institutionnel) a été désigné pour la mise en œuvre de certaines activités.
Nimatoulaye Ba
Nimatoulaye Ba