Gnamien Yao, ambassadeur et Directeur national de campagne adjoint chargé des Ivoiriens de l’Etranger du Président Laurent Gbagbo, candidat de la Majorité Présidentielle, invité du « Petit déjeuner des Communicateurs citoyens bénévoles pour la réélection de Laurent Gbagbo » a entretenu ce 21 janvier 2010, la presse autour du thème : « La politique étrangère de la Côte d’Ivoire, de Félix Houphouët-Boigny à Laurent Gbagbo : Ruptures et Continuités ».
Pour faire corps avec son auditoire, le conférencier a donné plusieurs déclinaisons sous formes de définition, de la Politique étrangère. En citant Madeleine Albright, l’ancienne Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, il note que l’objectif de la politique étrangère « consiste à influer sur les politiques et les agissements des autres pays dans un sens qui serve vos intérêts et vos valeurs. Les moyens disponibles vont des paroles aimables (diplomatie) aux missiles de croisière (force) ». Avec Philippe Braillard, il a fait noter à l’attention de son auditoire que la politique étrangère est « la partie de l’activité étatique qui traite, par opposition à la politique intérieure, des problèmes qui se posent au-delà des frontières… Par la politique étrangère, l’Etat cherche à répondre au comportement des autres acteurs internationaux… agir sur son environnement pour le conserver tel quel quand il lui est favorable et le transformer quand il lui paraît défavorable ». Avant de montrer dans la perception de Gabriel Robin que « Toute politique étrangère est un combat : elle suppose une menace à écarter et un terrain à défendre. Identifier la menace, reconnaître le terrain, telles sont donc les tâches qui lui incombent ». A la lumière de ces différentes approches de définitions de la politique étrangère, «ce processus permanent d’interaction entre les préoccupations de politique interne et l’environnement international », selon Françoise de la Serre, on comprend avec l’ambassadeur Gnamien Yao que « Identifier, reconnaître, écarter la menace, défendre un terrain, voici le travail qui incombe à la politique étrangère. C’est pourquoi, aucune politique étrangère ne saurait s’apprécier sans la Diplomatie et la Défense. » La Côte d’Ivoire en devenant un Etat indépendant en 1960, savait très bien qu’elle devenait un acteur de la scène internationale. Elle ne pouvait plus comme les 191 autres nations de l’Onu, vivre en autarcie. Elle restait soumise à des menaces qui sont soit d’origine interne, soit d’origine externe. Mais comment a-t-elle pu se comporter dans cet univers international de Félix Houphouët-Boigny, en passant par Henri Konan Bédié pour arriver à Laurent Gbagbo, en gardant un œil sur les menaces d’origine externe ?
Quelles ont été les ruptures et les continuités dans la politique étrangère que la Côte d’Ivoire a conduite depuis les indépendances en 1960 jusqu’à nos jours ? Le directeur national de campagne adjoint chargé des Ivoiriens de l’étranger, montre que de 1958 à 1985, la politique étrangère de la Côte d’Ivoire a été marquée par deux doctrines à l’ère houphouëtienne : la Côte d’Ivoire, Amie d’un seul, ennemie de personne puis la Côte d’Ivoire, Amie de tous, ennemie de personne ». Ces deux doctrines gouvernent deux périodes différentes. De 1958 à 1980, c’est la Côte d’Ivoire, amie d’un seul, ennemie de personne. Cette amie ,c’est la France pour des raisons économiques. Cette amitié se solde en 1961 par les accords de coopération. De 1980 à 1993, c’est la Côte d’Ivoire amie de tous, ennemie de personne. Pour des raisons idéologiques, (Giscard d’Estaing qui ose aborder la question de sa succession, le discours de la Baule et la Grande marche de l’opposition ivoirienne en 1993 où Houphouët est traité de voleur, le vieux se sent humilié et lâché par son amie la France), il diversifie ses partenaires économiques et diplomatiques.
Peu importe si certains nouveaux amis pouvaient gêner la France. Avec cette option, et suite au nouveau contexte international marqué par la fin de la période de la guerre froide et l’avènement de la Mondialisation, la Côte d’Ivoire a du mal à se stabiliser. La ligne de démarcation entre l’ami et l’ennemi n’existe plus. Pire, le socle ou la réalité nationale, le terreau dans lequel s’enracine, la politique étrangère a beaucoup changé : la démographie, l’histoire et l’actualité ont accru les préoccupations nationales. Ce qui influe sur la Diplomatie et la défense, les outils de la mise en œuvre de la politique étrangère.
Franck A. Zagbayou
zagbayou@fratmat.info
Pour faire corps avec son auditoire, le conférencier a donné plusieurs déclinaisons sous formes de définition, de la Politique étrangère. En citant Madeleine Albright, l’ancienne Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, il note que l’objectif de la politique étrangère « consiste à influer sur les politiques et les agissements des autres pays dans un sens qui serve vos intérêts et vos valeurs. Les moyens disponibles vont des paroles aimables (diplomatie) aux missiles de croisière (force) ». Avec Philippe Braillard, il a fait noter à l’attention de son auditoire que la politique étrangère est « la partie de l’activité étatique qui traite, par opposition à la politique intérieure, des problèmes qui se posent au-delà des frontières… Par la politique étrangère, l’Etat cherche à répondre au comportement des autres acteurs internationaux… agir sur son environnement pour le conserver tel quel quand il lui est favorable et le transformer quand il lui paraît défavorable ». Avant de montrer dans la perception de Gabriel Robin que « Toute politique étrangère est un combat : elle suppose une menace à écarter et un terrain à défendre. Identifier la menace, reconnaître le terrain, telles sont donc les tâches qui lui incombent ». A la lumière de ces différentes approches de définitions de la politique étrangère, «ce processus permanent d’interaction entre les préoccupations de politique interne et l’environnement international », selon Françoise de la Serre, on comprend avec l’ambassadeur Gnamien Yao que « Identifier, reconnaître, écarter la menace, défendre un terrain, voici le travail qui incombe à la politique étrangère. C’est pourquoi, aucune politique étrangère ne saurait s’apprécier sans la Diplomatie et la Défense. » La Côte d’Ivoire en devenant un Etat indépendant en 1960, savait très bien qu’elle devenait un acteur de la scène internationale. Elle ne pouvait plus comme les 191 autres nations de l’Onu, vivre en autarcie. Elle restait soumise à des menaces qui sont soit d’origine interne, soit d’origine externe. Mais comment a-t-elle pu se comporter dans cet univers international de Félix Houphouët-Boigny, en passant par Henri Konan Bédié pour arriver à Laurent Gbagbo, en gardant un œil sur les menaces d’origine externe ?
Quelles ont été les ruptures et les continuités dans la politique étrangère que la Côte d’Ivoire a conduite depuis les indépendances en 1960 jusqu’à nos jours ? Le directeur national de campagne adjoint chargé des Ivoiriens de l’étranger, montre que de 1958 à 1985, la politique étrangère de la Côte d’Ivoire a été marquée par deux doctrines à l’ère houphouëtienne : la Côte d’Ivoire, Amie d’un seul, ennemie de personne puis la Côte d’Ivoire, Amie de tous, ennemie de personne ». Ces deux doctrines gouvernent deux périodes différentes. De 1958 à 1980, c’est la Côte d’Ivoire, amie d’un seul, ennemie de personne. Cette amie ,c’est la France pour des raisons économiques. Cette amitié se solde en 1961 par les accords de coopération. De 1980 à 1993, c’est la Côte d’Ivoire amie de tous, ennemie de personne. Pour des raisons idéologiques, (Giscard d’Estaing qui ose aborder la question de sa succession, le discours de la Baule et la Grande marche de l’opposition ivoirienne en 1993 où Houphouët est traité de voleur, le vieux se sent humilié et lâché par son amie la France), il diversifie ses partenaires économiques et diplomatiques.
Peu importe si certains nouveaux amis pouvaient gêner la France. Avec cette option, et suite au nouveau contexte international marqué par la fin de la période de la guerre froide et l’avènement de la Mondialisation, la Côte d’Ivoire a du mal à se stabiliser. La ligne de démarcation entre l’ami et l’ennemi n’existe plus. Pire, le socle ou la réalité nationale, le terreau dans lequel s’enracine, la politique étrangère a beaucoup changé : la démographie, l’histoire et l’actualité ont accru les préoccupations nationales. Ce qui influe sur la Diplomatie et la défense, les outils de la mise en œuvre de la politique étrangère.
Franck A. Zagbayou
zagbayou@fratmat.info