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Politique Publié le samedi 23 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

KKB, président de la Jpdci : “Nous avons décidé de freiner le recours systématique à la rue”

Le président des jeunes du Pdci-Rda situe, ci-dessous, les enjeux de la marche que lui et les jeunes des autres partis du Rhdp ont décidé d'organiser mardi prochain pour protester contre la Rti. KKB rassure que cette marche sera pacifique.


M. Kouadio Konan Bertin, vous êtes le vice-président chargé de l'organisation et de la mobilisation de la marche de la jeunesse du Rhdp prévue le 26 janvier prochain. Après la rencontre du 21 janvier dernier où les responsables du Rhdp vous ont donné leur bénédiction, on peut dire que cette marche est irrévocable ?

Nous avons pendant longtemps prétexté de ce que nos directions respectives nous empêchaient de nous épanouir, nous empêchaient d'agir, nous empêchaient de faire ce qu'on a envie de faire. Pendant longtemps, ça été la chanson des jeunes du Rhdp. Aujourd'hui, c'est une grande première, l'acte que viennent de poser nos aînés devant l'Histoire. C'est une grande première de voir Henri Konan Bédié dire, je soutiens les jeunes, j'ai soutenu hier, "je soutiens aujourd'hui, je soutiens demain" nous encourageant à descendre dans la rue pour libérer la Rti. Parce que la télévision nationale ne fait plus honneur à un seul citoyen. C'est pour cela que je profite pour lancer un appel aux Ivoiriens qui ont honte pour leur télévision. Au lieu de tourner le dos à la Rti pour aller regarder les autres télévisions, au lieu de fermer la radio nationale pour aller écouter Rfi, ou même Onuci-Fm, vous avez là une belle occasion aussi bien pour libérer nous tous, que même les employés, les journalistes qui sont à la Rti. Je ne peux pas comprendre qu'ils aient fait les mêmes universités que les autres journalistes du monde et qu'à la pratique sur le terrain, ils servent autre chose. Aujourd'hui, quand vous ouvrez votre télévision, depuis le matin, à l'émission “Matin bonheur”, vous voyez Laurent Gbagbo. A 6 heures, c'est son épouse. A 6 heures 35 ou 40, c'est Charles Blé Goudé. A 7 heures, c'est son gendre Stéphane Kipré. Après Stéphane Kipré, c'est la musique. Toute la journée, il en est ainsi. Notre télévision n'attire plus aucun Ivoirien. Notre télévision nous fait honte. Deuxièmement, on ne peut pas se servir de la télévision pour lancer les messages de déstabilisation des Institutions de la République. La Cei est une Institution de la République. Au nom de quoi Charles Blé Goudé, qui est-il dans la République pour s'accaparer la télévision nationale pour proférer des menaces contre les autorités de ce pays ? Pour s'attaquer à Bédié et à Ouattara comme il veut ? En tout cas, ils sont prévenus. Nous avons décidé désormais de freiner cette façon systématique de recourir à la rue pour régler les problèmes qui se posent à la nation ivoirienne. Ou bien il y a des juridictions, ou bien c'est la rue, mais c'est la rue pour tout le monde. Je dis la chose suivante aux jeunes du Rhdp : maintenant que nous avons le soutien de nos directions ;cela vient accroître nos responsabilités ; maintenant, il faut que nous montrions notre capacité à mobiliser. Nous avions pendant longtemps revendiqué la majorité des jeunes dans ce pays. Le moment est venu pour nous de le prouver, de le manifester, de le démontrer. C'est pourquoi, je demande aux jeunes du Pdci que je félicite, ils ont démontré désormais que la Jpdci Rda est l'instrument qui sait se fait respecter, qui donne ainsi une âme à notre parti, le Pdci Rda. Je dis encore une fois, jeunes du Pdci, la bataille ne fait que commencer. Aux côtés des jeunes du Rdr, de ceux du Mfa, de l'Udpci, soyons mobilisés massivement pour démontrer que Blé Goudé n'est rien. Qu'il ne peut pas maîtriser la rue pour dicter éternellement sa loi à l'ensemble des Ivoiriens. Le mardi, ce sera une fête, c'est une marche aux mains nues.

Certains Ivoiriens ont des inquiétudes et se demandent dans quelle condition va se dérouler cette marche. Ont-ils raison d'être inquiets, par rapport au pouvoir qui est habitué à réprimer ? Vous avez, vous-même, été réprimé dans une première tentative de marche sur la Rti.

Je pense que les Ivoiriens n'ont pas de raison de s'inquiéter. Il n'y a jamais de liberté sans sacrifice. Toute liberté s'acquiert et elle se protège. Il s'agit de libérer notre pays. Cela est largement suffisant pour qu'on ne se fasse aucune inquiétude. En plus, nous nous sommes donné des motifs supplémentaires en adressant des courriers au ministre de l'Intérieur. Avec des ampliations à Choi, à Badini et au Premier ministre. Pour dire que nous avons tout fait pour donner une forme légale à notre marche. Je fais confiance à l'esprit républicain de nos forces de l'ordre. Ils ne vont pas continuer éternellement à se salir eux-mêmes, à se salir eux-mêmes leur image. Parce qu'ils ont eu une formation et c'est leur formation qui est à l'épreuve, qui est en jeu. Ils sont une force républicaine. Il faut qu'ils demeurent une force républicaine. Je ne demande pas qu'un militaire, un gendarme, un policier me protège parce qu'il est baoulé. Je ne demande pas non plus qu'un militaire, un gendarme, un policier, parce qu'il est Bété me chicote parce que je marche. Ce sont les dispositions de la République. Gbagbo a déclaré la fin de la guerre. Si donc la guerre a pris fin, nous rentrons maintenant dans un Etat démocratique. La République de Côte d'Ivoire, oui, dans une République démocratique, les règles du jeu, ce sont les moyens légaux que nous avons : la marche, les sit-in pour faire pression. Pour donner une image à notre télévision nationale. Et ça profitera à tous les Ivoiriens y compris même aux employés de la Rti. C'est pourquoi, je leur demande de ne pas avoir peur, bien au contraire, il faut qu'ils viennent. Et je dis à l'endroit du pouvoir de Gbagbo, ce serait une grande première. Depuis que Gbagbo est président, de mémoire d'Ivoirien, je n'ai pas encore vu qu'il y a eu une marche pacifique. Et pourtant, il est le père, il a toujours proclamé qu'il est " enfant des élections ". Mais, ce qu'on lui reconnaît en Côte d'Ivoire, il est le père des marches. C'est lui qui a introduit la marche en Côte d'Ivoire. Il a marché, il a marché et il a marché ! Que Gbagbo accepte qu'un jour d'autres jeunes, d'autres Ivoiriens disent, sous Gbagbo, nous avons marché. Oui, c'est une marche pacifique, je le répète encore une fois. Je mets l'accent dessus. M. Bédié ne peut pas encourager le désordre, M. Bédié ne peut pas encourager une marche avec des gens qui sont armés. Non, nous allons à cette marche les mains nues.



Vous avez mené des démarches auprès des autorités en les informant. Que vous ont répondu exactement ?

Tous nous ont recommandé le calme. Tous nous ont recommandé la sagesse. Tous nous ont-elles recommandé de faire en sorte de ne pas précipiter le pays dans l'abîme.



C'est-à-dire ?

Tous nous ont conseillé la vigilance, de faire en sorte que cette marche ne dégénère pas. Evidemment, nous en sommes conscients. Mais dans tous les cas, nous promettons à l'ensemble des Ivoiriens que notre marche est pacifique. Pourvu que le pouvoir Fpi ne nous crée pas d'autres situations. Sinon, nous sommes serein. Nous partageons tous le désir d'aller à des élections dans les conditions paisibles. Ce ne sont pas les jeunes du Pdci-Rda qui viendront semer le trouble et le désordre dans le pays.



Une marche pour libérer la Rti. Comment va s'opérer cette libération ?

Dans un premier temps, ce qu'il faut retenir, c'est d'affirmer notre majorité. Quand vous avez des milliers d'Ivoiriens qui vous disent, ce que vous faites à la Rti n'est pas bon, vous êtes obligé d'en tenir compte. Je crois que c'est comme ça que les choses se passent en Europe. Qu'on tienne compte de la pression de la rue. Ça aussi, c'est le jeu démocratique. Mais il n'y a pas autre manière de libérer la Rti que d'affirmer notre majorité. Avec des mots d'ordre clairs et des messages clairs que nous adressons aux responsables de la Rti.



Cette situation crée beaucoup de crispations. Blé Goudé qui est votre alter ego a demandé à ses partisans de ne pas sortir et que le temps de la rue est dépassé. Quel commentaire faites-vous?

Je suis heureux qu'ils aient compris curieusement, spontanément qu'on ne peut rien obtenir en dehors de la paix et du dialogue. Mais, c'est ce que je leur ai toujours enseigné. Je suis clair, mon nom ne rime pas avec la violence, mon nom ne rime pas avec les casses, les braises. Non, de tout temps, j'ai été inscrit à l'école du Pdci-Rda et de la responsabilité. Aujourd'hui, je veux organiser une marche pacifique, je ne suis pas là pour aller demander aux jeunes d'aller sauter les compteurs de Cie, Sodeci. Je ne suis pas là pour aller demander aux jeunes d'aller enlever les rails pour que la Sitarail ne fonctionne pas. Je ne suis pas là pour demander aux jeunes d'aller s'attaquer aux policiers. Je ne suis pas là pour aller demander aux jeunes de brûler les bus, les taxis…



Parlez-vous de Blé Goudé ?

Non. Jamais je n’ai parlé de lui. Je le laisse aux mains de l’Onu. Je parle en général de tous ceux qui ont passé leur vie à ne faire que ça. Je ne ressemble pas à cette espèce de jeunesse qui s'enrichit de cette façon-là. Nous avons appris à nous battre pour gagner notre pain à la sueur de notre front. C'est pourquoi, je demande à Gbagbo de nous amener aux élections.



Pouvez-vous rassurer tous vos militants que toutes les dispositions ont été prises pour que la marche soit pacifique ?

Je rassure que quiconque va s'hasarder à infiltrer notre marche sera lui-même infiltré. Nous avons pris toutes les dispositions pour que notre marche respecte l'esprit que nous lui avons assigné, une marche pacifique, des marcheurs aux mains nues. C'est pour cela que nous demandons aux policiers et gendarmes qui savent bien frapper les gens de venir encadrer la marche.

Entretien réalisé par Akwaba Saint Clair
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