Les coûts de commissions sur les transferts d’argent atteignent jusqu’à 25% du montant transféré en Afrique. Le dernier rapport du FIDA dresse le constat et propose des pistes d’avenir.
Plus de 40 milliards de dollars américains sont transférés chaque année par les travailleurs africains à l’étranger. Une véritable manne, qui dépasse l’aide au développement, mais qui reste handicapée par les coûts élevés des transferts, relève le nouveau rapport, intitulé Sending Money Home to Africa du Fonds international pour le développement agricole (FIDA). Dévoilé à l’occasion du forum mondial sur les envois de fonds 2009, tenu à Tunis récemment, le rapport explique la cherté par des lois restrictives et des commissions élevées. Le service M-Pesa, entre la Grande-Bretagne et le Kenya, contribue à couvrir le monde rural et, partant, à diminuer les commissions exorbitantes appliquées par les agences classiques. Ces coûts des commissions, qui reculent en Asie et en Amérique latine, ont tendance à augmenter en Afrique, où ils atteignent jusqu’à 25% du montant transféré. C’est tout au bénéfice de Western Union et Money Gram, deux compagnies de transfert d’argent qui contrôlent 65% des points de paiement où les envois de fonds sont encaissés, relève le rapport. Sans doute, cela tient en partie à l’insuffisance des postes de déboursement, dont le nombre en Afrique est le même que celui du Mexique, qui représente uniquement un dixième de la population africaine.
Diminuer les commissions exorbitantes
Les destinataires situés en zone rurale, qui captent 30 à 40% de tous les envois de fonds vers le continent, sont obligés d’effectuer de longs trajets pour encaisser leur argent. L’implication des banques et des opérateurs de téléphonie pourront, comme avec le service M-Pesa entre la Grande-Bretagne et le Kenya, contribuer à couvrir le monde rural et, partant, à diminuer les commissions exorbitantes appliquées par les agences classiques. Un constat qui figure en bonne place dans les conclusions de ce rapport, qui met en évidence comment de nouvelles technologies comme les téléphones portables et les infrastructures existantes (bureaux de poste, petits points de vente) pourraient énormément augmenter la portée des services de transferts de fonds. L’exemple algérien, où 95% des transferts sont payés par les bureaux de poste, pourrait être un modèle pour d’autres pays africains. Pour les auteurs du rapport, en augmentant tout simplement les types d’institutions capables d’entreprendre des services de transfert de fonds, y compris des institutions de microfinance et des bureaux de poste, le nombre de points de paiement pourrait plus que doubler. A côté de la mainmise de ces organismes, il y a aussi les restrictions imposées par la plupart des pays africains sur le genre d’institutions qui peuvent offrir des services d’envois de fonds. Les institutions de microfinance, qui sont plus présentes que les banques sur le territoire national, sont pénalisées.
Une part assez respectable
Pourtant, lors du sommet du G8 tenu à Aquila (Italie) en juillet 2009, l’objectif de réduire les coûts des envois de 50% durant les cinq prochaines années avait été pris par les chefs d’Etat et de gouvernements du monde. Malgré ces obstacles, l’Afrique se taille une part assez respectable dans les flux mondiaux de transferts de fonds, qui représentent 300 milliards de dollars, soit bien plus que les investissements directs étrangers et le montant des aides au développement mis ensemble. A noter, que la plupart de l’argent envoyé est destiné à la consommation. L’accès aux services financiers pourrait changer la donne.
E.N
Plus de 40 milliards de dollars américains sont transférés chaque année par les travailleurs africains à l’étranger. Une véritable manne, qui dépasse l’aide au développement, mais qui reste handicapée par les coûts élevés des transferts, relève le nouveau rapport, intitulé Sending Money Home to Africa du Fonds international pour le développement agricole (FIDA). Dévoilé à l’occasion du forum mondial sur les envois de fonds 2009, tenu à Tunis récemment, le rapport explique la cherté par des lois restrictives et des commissions élevées. Le service M-Pesa, entre la Grande-Bretagne et le Kenya, contribue à couvrir le monde rural et, partant, à diminuer les commissions exorbitantes appliquées par les agences classiques. Ces coûts des commissions, qui reculent en Asie et en Amérique latine, ont tendance à augmenter en Afrique, où ils atteignent jusqu’à 25% du montant transféré. C’est tout au bénéfice de Western Union et Money Gram, deux compagnies de transfert d’argent qui contrôlent 65% des points de paiement où les envois de fonds sont encaissés, relève le rapport. Sans doute, cela tient en partie à l’insuffisance des postes de déboursement, dont le nombre en Afrique est le même que celui du Mexique, qui représente uniquement un dixième de la population africaine.
Diminuer les commissions exorbitantes
Les destinataires situés en zone rurale, qui captent 30 à 40% de tous les envois de fonds vers le continent, sont obligés d’effectuer de longs trajets pour encaisser leur argent. L’implication des banques et des opérateurs de téléphonie pourront, comme avec le service M-Pesa entre la Grande-Bretagne et le Kenya, contribuer à couvrir le monde rural et, partant, à diminuer les commissions exorbitantes appliquées par les agences classiques. Un constat qui figure en bonne place dans les conclusions de ce rapport, qui met en évidence comment de nouvelles technologies comme les téléphones portables et les infrastructures existantes (bureaux de poste, petits points de vente) pourraient énormément augmenter la portée des services de transferts de fonds. L’exemple algérien, où 95% des transferts sont payés par les bureaux de poste, pourrait être un modèle pour d’autres pays africains. Pour les auteurs du rapport, en augmentant tout simplement les types d’institutions capables d’entreprendre des services de transfert de fonds, y compris des institutions de microfinance et des bureaux de poste, le nombre de points de paiement pourrait plus que doubler. A côté de la mainmise de ces organismes, il y a aussi les restrictions imposées par la plupart des pays africains sur le genre d’institutions qui peuvent offrir des services d’envois de fonds. Les institutions de microfinance, qui sont plus présentes que les banques sur le territoire national, sont pénalisées.
Une part assez respectable
Pourtant, lors du sommet du G8 tenu à Aquila (Italie) en juillet 2009, l’objectif de réduire les coûts des envois de 50% durant les cinq prochaines années avait été pris par les chefs d’Etat et de gouvernements du monde. Malgré ces obstacles, l’Afrique se taille une part assez respectable dans les flux mondiaux de transferts de fonds, qui représentent 300 milliards de dollars, soit bien plus que les investissements directs étrangers et le montant des aides au développement mis ensemble. A noter, que la plupart de l’argent envoyé est destiné à la consommation. L’accès aux services financiers pourrait changer la donne.
E.N