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Économie Publié le vendredi 22 janvier 2010 | Fraternité Matin

Ambargo sur l`huile de palme de Côte d`Ivoire

M. Le ministre, le Sénégal vient d’autoriser à nouveau l’entrée de l’huile de palme d’origine ivoirienne sur son marché. Que vous inspire cette décision?

J’ai effectivement eu cette information de plusieurs sources, mais je n’ai pas encore reçu une décision officielle, c’est-à-dire un document écrit relativement à la suspension du décret (pris le 10 septembre 2009) portant interdiction de la commercialisation de toutes huiles contenant plus de 30% d’acides gras saturés (Ags) sur le marché sénégalais, ni de la Commission de l’Uemoa, ni des autorités du Sénégal que nous avions saisies de cette affaire. Toutefois, il nous revient qu’une importante cargaison d’huile de palme produite en Côte d’Ivoire, notamment par le groupe Sifca, s’apprête à quitter cette semaine même Abidjan pour Dakar ; ce qui pourrait confirmer le dénouement heureux. En tout état de cause, nous sommes en train de vérifier auprès de Sifca et des autorités de la République du Sénégal l’effectivité de la levée de cette suspension. A ce niveau, il importe de relever qu’il ne s’agissait pas d’une interdiction formelle d’entrée de la production ivoirienne d’huile de palme sur le marché sénégalais, mais d’instauration d’une nouvelle norme sur l’huile destinée à la consommation.



Et pourtant, vous aviez saisi formellement, au nom du gouvernement ivoirien, les autorités de ce pays…

Vous me donnez là l’occasion de faire le point sur cette affaire. Effectivement, nous avions saisi les autorités de la Commission de l’Uemoa et celles du Sénégal, et informé la Commission de la Cedeao pour leur faire part de nos observations sur l’instauration de cette nouvelle norme qui est de nature à pénaliser la production ivoirienne. De même, la société sénégalaise Sania, qui opère dans les produits oléagineux au Sénégal, avait entrepris, pour sa part, des démarches en direction du secteur privé en vue de parvenir au règlement judicieux de cette affaire. Ce qu’on peut saluer dans ces initiatives, c’est la volonté affichée de part et d’autre de trouver une issue favorable. Et en la matière, il convient de saluer les actions menées par la Commission de l’Uemoa auprès des autorités des deux Etats pour que la construction du marché commun ne déraille pas. Je suis donc en droit de croire aux informations que j’ai reçues portant suspension de la mise en œuvre du décret, même si elles n’ont pas été encore formellement signifiées. Et si tel était le cas, je m’en féliciterais et saluerais cette décision courageuse du Sénégal, parce qu’elle serait porteuse d’espoir pour l’avenir de l’Union. Dans ce type d’affaire, il ne faut pas penser que tel pays a gagné et tel autre a perdu. Personne n’a gagné et personne n’a perdu. Seule l’Uemoa en sort gagnante.



On ne saurait vous rencontrer sans évoquer la question de la nomination d’un nouveau président de la Commission de la Cedeao. La Côte d’Ivoire aura-t-elle un candidat?

Je ne vais pas m’étendre sur cette question qui relève des Chefs d’Etat, seuls à décider du choix de la personnalité qui dirigera, au cours des prochaines années, la Commission de la Cedeao. Je ne sais pas si le Président de la République, SEM. Laurent Gbagbo, présentera un candidat ivoirien ; et je n’ai pas encore reçu d’instruction en la matière. Ceci étant, j’espère que le prochain président de la Commission de la Cedeao saisira la pleine mesure des difficultés qu’il y a dans le processus de construction de la communauté ouest-africaine. Pour notre part, nous souhaitons que ce prochain président fasse en sorte que le marché commun soit une réalité, que les biens et les personnes circulent effectivement librement, et que l’institution Cedeao achève ses réformes, notamment au niveau de sa Commission. L’un des enjeux porte aussi sur la représentativité des Etats dans cette Commission. Il faut savoir que la commission de la Cedeao compte 9 commissaires alors que la Communauté compte 15 membres. Conséquence, chaque année, on assiste à une rotation. Ce système de rotation en vigueur fera qu’en 2010, la Côte d’Ivoire n’aura pas de commissaire alors qu’elle joue un rôle prépondérant dans la Cedeao. Il y a nécessité de revoir ce système. C’est d’ailleurs pourquoi, au niveau des ministres chargés de la Cedeao, on observe actuellement deux tendances : ceux qui pensent qu’il faut une période transitoire d’un an pour achever les réformes entreprises avant de désigner un nouveau président, et ceux qui sont pour le renouvellement quitte au nouveau dirigeant de faire aboutir lesdites réformes.



Interview réalisée par Goore Bi Hué
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