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Économie Publié le lundi 15 novembre 2010 |

Côte d’Ivoire : déconfiture de l’emprunt obligataire pour le troisième pont

© Par Nathan Koné
Réinsertion des ex-combattants et réhabilitation communautaire - La BNI apporte son soutien au PNRRC: Nembélessini Silué et Daniel Kossomina Ouattara signent des conventions
Jeudi 15 juillet 2010. Abidjan, Plateau. Siège de la Banque nationale d`investissement (BNI). Cérémonie de signature de conventions entre la BNI, et le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc), représentés respectivement par le PDG, Nembéléssini Silué Victor Jérôme (photo) et le Coordonnateur, Daniel Kossomina Ouattara
Lesafriques.com - L’emprunt obligataire lancé par l’Etat de Côte d’Ivoire, en juillet dernier, pour mobiliser 62 milliards FCFA aux fins de financement de la construction du troisième pont, n’a pas eu le succès escompté.

Un peu moins de 23 milliards FCFA ! Telle aura été la moisson de l’appel à l’épargne publique lancé par le Trésor public ivoirien, il y a bientôt quatre mois de cela, pour lever 62 milliards FCFA. Et pourtant, les conditions de rémunération offertes dans le cadre de cette opération conduite par la société de bourse de la Banque nationale d’investissement (BNI), BNI Finances, ne manquaient pas d’arguments : taux d’intérêt de 7% net d’impôt et remboursement du capital en 7 ans 2010-2017. Mauvais timing ? Assurément ! L’opération intervenait dans un contexte où les institutions de Bretton Woods, dans un souci de précaution, ont décidé de mettre un petit bémol aux décaissements en faveur de la Côte d’Ivoire, le temps que la présidentielle prenne fin et qu’elles aient en face un gouvernement dont l’action s’inscrira dans la durée. Cette retenue, bien que temporaire, a envoyé un signal pas forcément rassérénant au marché, qui à préféré jouer la prudence.

Enième sollicitation financière de l’Etat

Au-delà de cette situation, « la période d’émission de ces obligations a coïncidé avec celle à laquelle les principaux investisseurs dans ces titres, les sociétés d’assurance elles-mêmes, mobilisent leurs actifs aux fins de toper leurs bilans » explique un opérateur, pour justifier que le timing de lancement de cet emprunt obligataire était « assez limite ». Pour Daniel Serges, directeur associé dans une société de capital investissement, « cette énième sollicitation financière de l’Etat enregistre un bien faible résultat, du fait du projet en lui-même. Non seulement cela fait plus de dix ans qu’il traîne dans le portefeuille des investissements de l’Etat sans connaître véritablement d’avancée, mais, de plus, le mode de financement semble avoir changé. A l’origine, il s’agissait d’un Boot, l’intervention de l’Etat sur le marché pour le financement brouille donc un peu la lisibilité sur l’opération. Et cela n’est pas de nature à inciter à s’y engager ».

Abidjan

Au Ministère ivoirien de l’économie et des finances, on précise que le résultat peu satisfaisant de cet emprunt obligataire « n’a rien a voir avec la qualité de la signature de l’Etat ». Et on fait noter que « ce sont plus de 262 milliards FCFA que l’Etat a déjà mobilisé par le biais des bons du Trésor ». En analysant rétrospectivement, un haut cadre de l’administration pointe du doigt « une mauvaise programmation, car, dans la même période, l’Etat sollicitait les investisseurs institutionnels avec deux produits : les obligations troisième pont et des bons du trésor ».

Le temps de digérer cette déconfiture, et l’Etat repartira encore à l’assaut des détenteurs de capitaux pour l’accompagner dans la réalisation de cette infrastructure, dont l’importance est établie. La présidentielle ivoirienne aura déjà donné son verdict, le Fonds aura repris ses décaissements en faveur de la Côte d’Ivoire – qui aurait peut-être même déjà atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE –, la visibilité sur le mode de financement (finalement) retenu pour l’ouvrage sera également bien meilleure. Des signaux positifs, qui devraient raviver la flamme des investisseurs institutionnels quelque peu échaudés, cette année finissant, par le fait que plus d’une quarantaine de milliards FCFA, à eux dû par l’Etat, n’en finissent pas de faire l’objet de restructurations.

Louis S. Amédé
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