La guerre sans fin entre les acteurs de la filière bétail et serait plutôt une affaire d’intérêt et de gros sous.
Quand l’argent divise
La Fédération nationale des coopératives de la filière bétail et viande de Côte d’Ivoire (Fenacofbvi-Ci) a vu le jour samedi au Conseil économique et social. Daouda Ouattara, secrétaire exécutif de l’ancienne fédération dirigée par Koné Vaffi, a été choisi pour la diriger. Mais, à peine cette fédération a-t-elle vu le jour que des voix discordantes se font entendre. Certains acteurs dénoncent leur exclusion de la filière et menacent d’entrer en grève. Samedi, au cours d’une conférence de presse à Port-Bouët, le président des tuteurs et marchands de bétail, Korbéogo Yacouba, a fait savoir qu’ils observeront un arrêt de travail à compter de jeudi s’ils ne sont pas reçus par le ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, Alphonse Douati. «Nous ne nous reconnaissons pas dans cette fédération. Nous n’avons été informés de la tenue de l’assemblée générale constitutive que le 18 janvier. Il nous était impossible de nous constituer en coopérative avant le 22 janvier et prendre part à cette assemblée générale. Aucune des trois coopératives qui existent déjà au parc à bétail n’a été conviée à l’assemblée générale.
Tout a été décidé à notre insu. Il faut que notre association soit prise en compte et qu’elle intègre la nouvelle fédération», a indiqué Korbéogo Yacouba. Même son de cloche chez Charles Kossonou, vice-président de la Fédération nationale des associations et coopératives de la filière bétail et viande. Charles Kossonou, rival d’Issaka Sawadogo, président de la Confédération des fédérations nationales de la filière bétail et viande des pays membres de l’Uemoa, a toujours reproché à ce dernier de se sucrer sur le dos des vrais acteurs de la filière en faisant payer des frais de convoyage de 600.000 Fcfa par véhicule aux commerçants de bétail. Cette guéguerre entre les acteurs de la filière a toujours existé pour le contrôle de ce secteur pourvoyeur d’argent. Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ? En 2008, un différend avait opposé le gouverneur du district, Amondji Pierre, au ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, Alphonse Douati. Le litige n’était rien d’autre qu’une affaire d’intérêt. Le gouverneur, après avoir refusé de signer une convention avec la confédération pour lui céder 70% des taxes perçues à l’abattoir est entré en conflit avec le ministre. Outre ce conflit qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, nombre d’acteurs ont toujours reproché à Issaka Sawadogo d’exercer un monopole sur la filière. Ils l’accusent surtout de graisser la patte à certaines autorités. Il aurait, selon des sources qui ont requis l’anonymat, construit des résidences et acheté de grosses cylindrées pour ces personnalités qui n’ont d’autre choix que de le défendre.
Sinon comment comprendre que l’article 2 de l'arrêté n° 044 MIPARH /CAB/ le 3 juin 2008 du ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques qui stipule que «le convoyage du bétail par voie terrestre ou ferroviaire sur l'ensemble du territoire national n'est soumis à aucun monopole au profit d'une structure donnée» ne soit pas respecté, s’interrogent les adversaires du puissant et richissime président de la confédération. En tout cas, comme l’a souligné Charles Kossonou dans une interview qu’il nous a accordée, « si le président de notre fédération ne contrôle pas l’abattoir et le parc à bétail, il n’aura aucun monopole». C’est que le président de la confédération a bien compris en balayant tous ceux qui le gênent dans ses actions. Il a en outre créé une nouvelle fédération «libérée qui a une existence légale et qui bénéficie du soutien du ministre de tutelle », comme le souligne son président Daouda Ouattara.
N. Ba
Quand l’argent divise
La Fédération nationale des coopératives de la filière bétail et viande de Côte d’Ivoire (Fenacofbvi-Ci) a vu le jour samedi au Conseil économique et social. Daouda Ouattara, secrétaire exécutif de l’ancienne fédération dirigée par Koné Vaffi, a été choisi pour la diriger. Mais, à peine cette fédération a-t-elle vu le jour que des voix discordantes se font entendre. Certains acteurs dénoncent leur exclusion de la filière et menacent d’entrer en grève. Samedi, au cours d’une conférence de presse à Port-Bouët, le président des tuteurs et marchands de bétail, Korbéogo Yacouba, a fait savoir qu’ils observeront un arrêt de travail à compter de jeudi s’ils ne sont pas reçus par le ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, Alphonse Douati. «Nous ne nous reconnaissons pas dans cette fédération. Nous n’avons été informés de la tenue de l’assemblée générale constitutive que le 18 janvier. Il nous était impossible de nous constituer en coopérative avant le 22 janvier et prendre part à cette assemblée générale. Aucune des trois coopératives qui existent déjà au parc à bétail n’a été conviée à l’assemblée générale.
Tout a été décidé à notre insu. Il faut que notre association soit prise en compte et qu’elle intègre la nouvelle fédération», a indiqué Korbéogo Yacouba. Même son de cloche chez Charles Kossonou, vice-président de la Fédération nationale des associations et coopératives de la filière bétail et viande. Charles Kossonou, rival d’Issaka Sawadogo, président de la Confédération des fédérations nationales de la filière bétail et viande des pays membres de l’Uemoa, a toujours reproché à ce dernier de se sucrer sur le dos des vrais acteurs de la filière en faisant payer des frais de convoyage de 600.000 Fcfa par véhicule aux commerçants de bétail. Cette guéguerre entre les acteurs de la filière a toujours existé pour le contrôle de ce secteur pourvoyeur d’argent. Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ? En 2008, un différend avait opposé le gouverneur du district, Amondji Pierre, au ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, Alphonse Douati. Le litige n’était rien d’autre qu’une affaire d’intérêt. Le gouverneur, après avoir refusé de signer une convention avec la confédération pour lui céder 70% des taxes perçues à l’abattoir est entré en conflit avec le ministre. Outre ce conflit qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, nombre d’acteurs ont toujours reproché à Issaka Sawadogo d’exercer un monopole sur la filière. Ils l’accusent surtout de graisser la patte à certaines autorités. Il aurait, selon des sources qui ont requis l’anonymat, construit des résidences et acheté de grosses cylindrées pour ces personnalités qui n’ont d’autre choix que de le défendre.
Sinon comment comprendre que l’article 2 de l'arrêté n° 044 MIPARH /CAB/ le 3 juin 2008 du ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques qui stipule que «le convoyage du bétail par voie terrestre ou ferroviaire sur l'ensemble du territoire national n'est soumis à aucun monopole au profit d'une structure donnée» ne soit pas respecté, s’interrogent les adversaires du puissant et richissime président de la confédération. En tout cas, comme l’a souligné Charles Kossonou dans une interview qu’il nous a accordée, « si le président de notre fédération ne contrôle pas l’abattoir et le parc à bétail, il n’aura aucun monopole». C’est que le président de la confédération a bien compris en balayant tous ceux qui le gênent dans ses actions. Il a en outre créé une nouvelle fédération «libérée qui a une existence légale et qui bénéficie du soutien du ministre de tutelle », comme le souligne son président Daouda Ouattara.
N. Ba
