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Sport Publié le mercredi 27 janvier 2010 | L’expression

Can 2010/ Après l’élimination de la Côte d’Ivoire, Jacques Anouma (Pdt de la Fif) : "J’assume l’échec…"

C’est un Jacques Anouma débité, frustré, qui s’est ouvert, à chaud, à la presse ivoirienne, lundi à Cabinda. Le président de la Fif a essayé de faire un premier bilan de cet autre échec de la sélection ivoirienne. Cette fois-ci, il est décidé à prendre des décisions.

De l’élimination des Eléphants

Cette élimination est à la fois frustrante et décevante. Ce n’est pas ce à quoi la Côte d’Ivoire s’attendait. C’est qu’on est tous, mais il faut tirer les leçons de cette débâcle. Chercher à comprendre qu’en dix jours, on a vu deux visages différents de la sélection. On a manqué de solidarité sur le terrain, de fraîcheur physique, tactique. C’est à moi de me poser les bonnes questions et avoir les bonnes réponses. Les gens vont s’expliquer. Pour savoir ce qui s’est passé. Une chose est sûre, c’est que l’équipe n’a pas toujours été à la hauteur.

De la colère d’Anouma

C’est moi qui ai parlé aux joueurs. Je leur manifesté mon mécontentement. Certains ont réagi, ils étaient plus frustrés qu’on ne le croyait. Je leur ai dit que je ne peux pas comprendre qu’une équipe comme la nôtre prenne des buts dans les mêmes conditions. Il y a eu un manque de solidarité sur deux buts et dans le jeu. Il faut maintenant qu’on devienne une équipe et non une constellation de « stars ».

Du jeu de l’équipe

Ma philosophie et de tous ceux qui sont en sport, c’est d’abord de gagner sur le terrain. Parce qu’on peut bien jouer et perdre. Après un match on demande qui a gagné et non qui a bien joué. Il faut d’abord chercher à gagner dans la douleur, dans la solidarité. Comment y parvenir ? Avoir une bonne condition, un fond de jeu, être tactiquement en place. Le beau jeu viendra après. On ne juge un entraîneur que sur ses résultats. Pourquoi des gens me demandent de rendre le tablier ? C’est parce qu’ils sont accrochés à un trophée ! Pour avoir un trophée il faut gagner !
Du maintien ou du limogeage de Vahid

Limoger l’entraîneur n’est pas l’essentiel. Si ce sont les résultats qu’on privilégie, on tirera les conclusions. On n’a pas gagné. Pourquoi on a échoué ? Il faut chercher à savoir. Si tous les avis convergent vers les techniciens ou la démission de certaines personnes, je prendrai les décisions qui s’imposent. Il faut analyser au cas par cas. Un entraîneur, c’est d’abord les résultats et non l’amitié, même pas forcément la compétence, mais les résultats. Quel que soit l’entraîneur. C’est ma philosophie. Je ne peux pas décider tout de suite que je me sépare de Vahid. Je vais me poser les bonnes questions et y trouver les bonnes réponses. On a tout essayé au niveau des entraîneurs. Je ne peux pas comprendre qu’en huit jours, on ait produit ce jeu. On a manqué de fraîcheur physique. Qu’est-ce qui s’est passé en huit jours ? On va faire le bilan de cet échec à froid. J’assume cet échec que je vais essayer de partager avec l’encadrement technique, les joueurs, le staff administratif. Chacun de nous devra faire un rapport et s’expliquer.

Des décisions à venir

A ce stade, il n’y a plus de décisions à prendre à long terme, il faut le faire tout de suite. Cherchons à savoir pourquoi ça n’a pas marché. Aussi bien tactiquement, physiquement que techniquement. Il faut aussi voir l’encadrement administratif, les joueurs eux-mêmes. Il faut donc prendre secteur par secteur. En fonction des réponses qu’on aura, on sera obligé de prendre des décisions. Aucun secteur ne sera épargné. Ça ne doit pas se faire dans le sang, dans le feu. Je me remettrai moi-même en cause.

De l’acquisition de trophée avec cette génération

En matière de trophée, il n’y a pas de fatalité. Cette équipe est capable de gagner un trophée. La génération qui est là veut bien terminer avec un trophée, mais ça ne se décrète pas. Il faut aller le chercher. Tout le monde est venu avec l’envie de gagner ce trophée. Mais il faut s’en donner les moyens. Personnellement, je pense que nous avons fait ce qui était de notre devoir pour que cette équipe soit dans les meilleures conditions possibles. L’Etat a donné les moyens pour que nous arrivions à Cabinda dans les meilleures conditions possibles. Le reste est une affaire de joueurs et de techniciens. J’ai un problème avec la Can, ce qui nous manque. On voulait tellement ce trophée qu’on est vraiment déçu. Et l’équipe manque d’humilité, de concentration aux moments opportuns. On prend un but parce qu’on était encore dans la joie après le but de Kader. Je suis contre la manifestation trop intense de joie après les buts. On perd en influx. On peut danser après le match si on gagne, mais avant comme on le fait. Pourquoi la Côte d’Ivoire n’a plus rien gagné après 92 ? Avons-nous un problème de mental ? On n’est pas solidaire, et ce n’est pas seulement au sein de l’équipe. Est-ce que tout le monde souhaite qu’on gagne cette Can ? On accable les joueurs et moi, c’est normal. Il y a 80% d’Ivoiriens qui veulent qu’on gagne, mais il y a 10% de nocifs qui montrent publiquement un désamour pour cette équipe. On nous menace à travers des messages. Quand vous ne laissez pas quelque chose à quelqu’un avec bon cœur, ce n’est pas bon. Je suis déçu pour ceux à qui le football a apporté tant de joie. Je ne m’occupe pas de mes détracteurs parce que j’avance. La construction sera mon leitmotiv tant que je serai là. Il y a eu des trophées sans lendemain. Je partirai peut-être sans trophée. Mais je laisserai quelque de matériel au football ivoirien qui sera une fierté pour moi demain. C’est vrai qu’on n’a pas de trophée mais le football ivoirien est respecté. Pour notre organisation.

Du jugement de la compétition

Sur les trois matches, j’avoue qu’on a manqué de fraîcheur physique. Après 30mn, la plupart de nos joueurs n’avaient plus de jambes. La préparation et la récupération ont-elles été bien faites ? Les choix tactiques sont-ils les bons ? Je me pose beaucoup de questions, même spirituellement. On a vu différents visages de l’équipe.

Tibet Kipré, à Cabinda
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