Le Ghana a encore une fois épinglé un géant de la compétition avec la manière et le courage. Les petits Black Stars n’ont pas du tout eu peur des colosses Super Eagles. Ils ont répondu à tous les duels qui leur ont été imposés par la formation nigériane. Le Ghana a mis vite son autorité sur le jeu, en allant d’avance provoquer son adversaire qui paraissait confiant et généreux dans l’effort physique. Asamoi Gyan, le bourreau des Angolais en quart de finale, a bien choisi la 21è mn pour clouer d’une tête pointue le gardien nigérian qui ne pouvait que contempler le beau geste aérien de l’attaquant des Etoiles Noires. Dès cet instant, les joueurs ghanéens commencent à gagner en confiance. Ils vont imprimer intelligemment leur suprématie technique à leurs concurrents, qui semblaient avoir opté pour le jeu physique. Les Super Eagles semblaient de plus en plus excités en seconde mi-temps. Ils ont procédé par des passes variantes, sans autant perturber la sérénité des cadets d’Abédi Pelé. Les jeunes joueurs des Black Stars ont calmé le jeu quand il le fallait, ils ne se faisaient pas supplier d’accélérer le jeu quand il le fallait et suivait à la lettre les consignes de leur entraîneur depuis le banc de touche. Avec l’avance acquise de si tôt sur leurs adversaires, ils sont restés constants. La défense s’est affichée comme un maillon nécessaire pour la victoire finale. Les milieux de terrain n’ont pas reculé face à la rude concurrence dans ce secteur stratégique du combat entre David (le Ghana) et Goliath (le Nigeria). L’attaque dont la stratégie reposait sur Asamoi Gyan, était en parfaite symbiose avec toutes les branches de l’équipe. C’est la preuve qu’une équipe ambitieuse devrait avoir les moyens de ses ambitions, en se faisant respecter sur le rectangle vert. Les joueurs ont refusé toutes sortes de déclarations avant le match. Ils savaient qu’un match de football ne se gagne jamais d’avance. Les Super Eagles avaient deux objectifs dans ce match au sommet : se venger des Black Stars qui leur avaient barré la route en quarts de finale à la CAN 2008 au Ghana. Ensuite se qualifier pour la finale du 31 janvier prochain. Cet esprit de vengeance n’a pas suffi aux Nigérians qui ne doutaient pas que les petits Black Stars sont venus secrètement du Ghana pour se faire une renommée. Les Angolais se sont rendus compte au stade du 11 novembre de Luanda que ces petits Ghanéens n’ont pas battu les Etalons du Burkina-Faso et l’équipe nationale d’Angola par pur hasard. Les Black Stars sont bien partis pour un cinquième sacre continental. Leur parcours soldé par une défaite contre les Eléphants de Côte d’Ivoire et trois victoires sur un score identique (1-0), honore bien l’Afrique de l’ouest. C’était émouvant de voir, le ministre des Sports ghanéen venu soutenir son équipe en Angola, la féliciter bien que limogé lui-même par son gouvernement. Les joueurs ont manifesté leur grande joie qu’à la fin du match. Ils se font confiance et acceptent leurs primes à chaque match pour mieux se libérer moralement. Il n’y aura nul doute que l’on assistera à une finale assez équilibrée dimanche, une messe footballistique qui sera dite par une équipe de l’Afrique de l’Ouest et l’autre de l’Afrique du Nord. Espérons que les jeunes Ghanéens fassent honneur au football africain et ouest africain.
Hamed Konin, envoyé spécial
Hamed Konin, envoyé spécial
