Les nouvelles émanant de la Commission électorale indépendante et des cercles politiques concordent, faisant état de ce que le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), opposition ivoirienne, est divisé sur la question de la succession du président de la Commission électorale indépendante (Cei). Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) d'Henri Konan Bédié et le Rassemblement des républicains (Rdr), notamment, ont des positions tranchées sur le sujet. Le Pdci dont le président de l'institution est membre a adouci son soutien indéfectible à ce dernier. Le parti doyen dont le président a opté pour la realpolitik, s'est installé à la table de négociation. Avec le camp présidentiel qui revendique deux choses : la démission de Robert Beugré Mambé et la recomposition de la Cei. Mais les proches de Laurent Gbagbo ont lâché du lest pour ce qui est de la recomposition de l'institution. Pour s'arc-bouter sur le départ de M. Mambé. Avec comme solution de rechange : la désignation d'une « personne neutre ». C'est sur ce point que le Pdci est favorable, à condition qu'il ait la possibilité de remplacer le mis en cause par un autre cadre du parti. Faut-il le rappeler, le Pdci assure la présidence de la Cei depuis qu'elle est en place. Les tractations se poursuivent. Le Rassemblement des républicains (Rdr) d'Alassane Ouattara, lui, tient mordicus que Robert Mambé reste à son poste. Les ''républicains'' sont constants, ils persistent et signent que les 429.000 individus traités « frauduleusement » doivent être purement et simplement retirés de la liste électorale. Bien curieuse solidarité du Rdr à cadre non issu de ses rangs. Mais la solidarité ''républicaine'', s'explique : M. Ouattara et ses partisans protègent la vice-présidence qu'assure le Rdr, à travers Gomis Charles. Or, c'est ce dernier qui est accusé d'avoir « comploté » avec le président de la Cei, pour la réalisation du fichier comportant les 429.000 individus. Si Mambé tombe Gomis le suit. C'est du moins la logique dans laquelle se trouve le camp présidentiel. D'où la fermeté du parti sis à la rue Lepic à militer vaille que vaille pour le maintien de l'actuel patron de la Cei.
Bidi Ignace
Bidi Ignace