Les Eléphants footballeurs ne sont pas allés au bout de leur ambition lors de la CAN Orange 2010 dont la finale a lieu demain après - midi au Stade du 11 novembre de Luanda. Ils ont été stoppés dans leur élan par une entreprenante sélection algérienne au stade des quarts de finale le 24 janvier à Cabinda. Une ville dont le nom rimera pour longtemps avec une cruelle déception des supporters ivoiriens qui n’arrivent toujours pas à diriger ce qui est arrivé. Naturellement, une levée de boucliers s’en est suivie. Tous les acteurs ont été pris à partie. Personne n’a échappé à la sentence populaire. Devant cette situation préoccupante, le président de la Fédération ivoirienne de football, également pris pour cible dans cet échec, a annoncé des mesures vigoureuses pour remettre les choses à l’endroit. On attend alors qu’il joigne l’acte à la parole. Mais en coulisses, certaines langues disent que cette annonce est une manœuvre pour distraire l’opinion très remontée. Le temps que la fièvre retombe, Jacques Anouma, c’est de lui qu’il s’agit, laissera la situation en l’état. Elles lui reprochent d’avoir toujours procédé ainsi au lendemain de chaque revers des Eléphants alors que des décisions s’imposent pour assainir la sélection dont la cohésion fout le camp ou s’est considérablement dégradée? Monsieur le président, vous qui avez déjà dénoncé le manque d’humilité des joueurs et leur absence de solidarité au sein de la sélection sans rien faire, allez- vous cette fois passer à l’acte ? M. le président, vous qui êtes censé apprécier à sa juste valeur la qualité du travail de vos collaborateurs, laisserez- vous impunis ceux qui ont manqué à leurs devoirs et qui ont de ce fait une part de responsabilité dans cet autre revers des Eléphants ? Allez- vous continuer de laisser grenouiller dans votre entourage les fossoyeurs de notre football qui ne rechignent à rien pour que les Eléphants passent tout près du but chaque fois ? Il vous reste actuellement deux choses à faire : reconnaître courageusement et ce par une déclaration publique votre part de responsabilité dans ce naufrage collectif et engager les chantiers de la reconstruction ou des réaménagements qui s’imposent pour faire repartir la machine. Souvenez- vous de la mise à l’écart de l’équipe de France d’Eric Cantona et de David Ginola par Aimé Jacquet avant le Mondial 1998. Alors qu’ils étaient au sommet de leur art en Angleterre, le patron de l’encadrement technique avait pris la décision courageuse de ne pas compter sur eux pour cette campagne à cause du péril que représentaient ces deux joueurs. Aimé Jacquet pensait qu’ils pouvaient saper la cohésion du groupe à cause de leur mauvais caractère. Il s’est passé de leurs services et la France ne s’en est pas portée plus mal. Bien au contraire, les Bleus ont remporté la Coupe du monde qui se déroulait sur leur sol grâce à une solidarité de tous les instants. M. le président de la Fédération ivoirienne de football, nul n’est indispensable dans cette sélection ivoirienne. Aucun joueur, fut-il auréolé de titres, ne peut tout faire tout seul. Un groupe de joueurs, sous quelques prétextes fallacieux, ne peut et ne doit prendre en otage l’équipe nationale qui est la chose de tous. Faites alors le ménage et boutez du groupe Ivoire tous ceux qui veulent entraver sa marche en avant. Remplacez- les par des joueurs peut- être moins doués, mais qui ont au moins le mérite d’avoir le sens du patriotisme et du devoir, qui savent se sublimer pour l’intérêt commun et non leurs intérêts personnels. Ne restez pas sourd à la douleur du peuple. Agissez ici et maintenant et l’on vous en sera infiniment reconnaissant. Votre inaction sera assimilée à une complicité de sabotage. M. le président de la FIF, faites le ménage. Sinon le vent du mécontentement généralisé vous emportera à juste raison.
Roger Okou Vabé
rogerokou@yahoo.fr
Roger Okou Vabé
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