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Économie Publié le samedi 30 janvier 2010 | Nord-Sud

Escroquerie et association de malfaiteurs via Internet - Un vaste réseau démantelé par la police économique

Entre les quatre murs de la villa numéro 186 i, à la Riviera Bonoumin (Cocody), Emewulu Izuchukwu, 20 ans, étudiant, Olika Amaechi, 32 ans, commerçant et Duru Humprey, 42 ans, tapent sur leurs claviers d’ordinateurs pour arnaquer des milliers de personnes. Ces trois tristes individus tous de nationalité nigériane déroulent leur stratégie. C’est Humphrey, l’aîné de la bande qui explique comment ils s’y prennent pour piéger les internautes. «Nous envoyons des messages électroniques à plusieurs victimes potentielles dans le but de leur soutirer de l’argent. Nous mettons en place plusieurs scenarii. Entre autre, je me fais passer pour l’héritier d’un riche homme d’affaires décédé pendant la guerre en Côte d’Ivoire. Il se nomme Ann Willy Campo. Ainsi, je sollicite l’aide d’un généreux personnage pour m’aider à subvenir à mes besoins et entrer en possession de mon héritage bloqué par la banque : Bank of Africa», affirme le sénior du groupe. Pour aiguiser l’appétit de ses correspondants, l’arnaqueur, en guise de reconnaissance, promet de reverser à son bienfaiteur 25% de sa fortune estimé à 10.500.000 dollars soit 4.861. 500. 000 de nos francs. Autre argument avancé par la bande d’escroc consiste à émettre un courrier dans lequel les internautes sont informés qu’ils ont gagné à la loterie. Mais le bouquet de toute cette supercherie est que Duru Humphrey se fait passer pour une jeune fille à la recherche d’une âme sœur. Une fois que sa victime mord à l’appât l’escroc déguisé alors en une belle créature, en profite pour exposer à son prince charmant ses difficultés financières. Le tour ainsi joué Humphrey et ses complices passent au guichet pour encaisser les espèces sonnantes et trébuchantes. Selon l’officier de la sous-direction des traces technologiques et chargé de l’enquête, la perquisition du domicile de ces bandits à col blanc a permis de découvrir sur le disque dur de l’unité centrale (ordinateur) plusieurs messages électroniques et aussi dans la boîte électronique appartenant à Humprey à l’adresse : humpreyduru@yahoo.fr ayant pour mot de passe 111222. Appréhendés le 10 janvier, la bande se met à table et accouche. Humphrey en premier, soutient lors de son audition, qu’il est bien un arnaqueur. « Je fais de l’arnaque pour me faire un peu d’argent et joindre les deux bouts. J’envoie des courriers aux internautes dans lesquels je relate des scenarii. J’expédie souvent des fiches de loterie à des internautes leur faisant croire qu’ils feraient partie des heureux gagnants tirés au sort. Tous les documents trouvés dans ma boîte électronique m’appartiennent. Je les utilise dans le cadre de mon activité d’escroquerie », déclare-t-il. Olika, le second fripon, indique qu’il a été initié par ces compatriotes à cette forme de crime abominable. C’est lui qui joue le rôle de la demoiselle en quête d’une âme sœur. « Je me faisais passer pour une jeune fille. Une fois qu’un homme tombe amoureux de moi, je lui soumets mes préoccupations matérielles inventées de toutes pièces. Mon prétendu amoureux m’expédie de l’argent et mes victimes se comptent parmi des expatriés européens et des Ivoiriens», précise Olika, en affirmant qu’il a laissé tomber cette activité malicieuse pour se consacrer depuis l’année dernière au commerce de vêtements. Le benjamin de la bande, Izuchukuwu, avoue être l’acteur de la confection de faux passeports ivoiriens et d’autres documents administratifs pour arnaquer leurs correspondants via le Net. Conduits à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 26 janvier, les trois accusés se ravisent. Ils plaident non coupables. Ils tentent de mener le tribunal en bateau qui ne se laisse point endormir par des explications bancales et oiseuses des prévenus accusés d’escroquerie et d’association de malfaiteurs via l’Internet. Le juge les condamne à deux mois fermes. Ils doivent payer individuellement à la fin de leur punition, une amende de 50.000 Fcfa.

Bahi K.
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