Une rencontre de vérité et d’espoir. Ainsi pourrait se résumer les échanges entre le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert Zoellick, la société civile et le secteur privé. Hier, après la rencontre au Bureau de la Banque mondiale, à Cocody, le Cheick Boikary Fofana, président du Cosim (Conseil supérieur des Imams) a indiqué que les échanges ont été très importants. Au niveau de la gouvernance institutionnelle et politique, il a souligné qu’il ne peut y avoir en Côte d’Ivoire, un développement durable et rationnel si l’on ne résout pas les problèmes au premier niveau. Le Cheick Boikary Fofana a souhaité que l’administration soit reprise en main et réorganisée pour qu’elle soit crédible. Selon lui, après 50 ans, il est question de rendre crédible et républicaine l’administration. Tout comme l’armée et les médias d’Etat. Au plan économique il a demandé une répartition équitable des bénéfices et une lutte accrue contre la corruption. Quant à Mgr Jean Pierre Kutwa, Archevêque d’Abidjan, il a expliqué que l’objectif de cette rencontre avec la Banque mondiale est de voir comment cette institution peut nous aider à sortir de la crise. « Nous avons mis l’accent sur la jeunesse, l’éducation et l’emploi car beaucoup de jeunes n’arrivent pas à faire des études. Ceux qui arrivent à le faire et qui ont des diplômes restent au chômage. Beaucoup de jeunes n’ont rien à faire et s’adonnent à des à des choses qui ne sont pas bonnes. D’où la dégradation morale, la violence », révèle Mgr Kutwa. Aussi a-t-il demandé que la Banque mondiale les aide à donner l’éducation aux jeunes, créer des emplois afin qu’ils puissent apporter leur contribution au développement. A l’hôtel Pullman où Robert Zoellick a échangé avec le secteur privé, les questions économiques et l’environnement des affaires étaient au menu. Jean-Louis Billon, président de la Chambre de Commerce et d’industrie a révélé que la Banque mondiale a débloqué 7,5 milliards de Fcfa en faveur du secteur privé sinistré par la crise. Les opérateurs économiques pour leur part, ont invité la Banque mondiale à peser de tout son poids pour améliorer l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire. Il également annoncé que bientôt, sera mise en place, de commun accord avec la Banque mondiale d’un programme de relance post-crise au profit du secteur privé. A cela s’ajoutent des reformes qui seront mises en œuvre dans le domaine judiciaire.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA