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Économie Publié le mercredi 27 janvier 2010 | Le Temps

Ticket unique de traverse - Bakayoko Abduldramane (Directeur général de Oic) : “Voici pourquoi les choses n`ont pas marché”

De l'échec dans la mise en œuvre du Ticket unique de traverse, en passant par la mise en place, du Fonds de développement du secteur des transports terrestres, au retour des chargeurs de l'Intherland au Port d'Abidjan, M. Bakayoko Abduldrahamane, directeur général de l'Office ivoirien des chargeurs (Oic), s'ouvre à le Temps.


Que peut-on retenir en terme de bilan de l'année 2009 ?

Si je devrais retenir quelque chose, c'est bien par rapport aux activités de l'Office ivoirien des chargeurs (Oic). Qui portent essentiellement sur la relance des activités du Port d'Abidjan. Il convient de préciser que nous travaillons étroitement avec le Port autonome d'Abidjan, (Paa). Ceci, pour que l'économie reste debout. Nous avons dans ce sens travaillé durement pour que le port d'Abidjan, reste compétitif en dépit des difficultés qui existent et nous avons accompagné toute la politique mise en œuvre par le Directeur général du Port autonome d'Abidjan, (Paa). Ce, dans le cadre de la communauté portuaire. En travaillant essentiellement sur le volet de la fluidité, sur les procédures sur le cordon douanier. En 2009, nous avons senti les choses évoluer par rapport aux années précédentes. Nous pouvons aussi dire que désormais, il y a la possibilité d'accroître davantage le trafic du port d'Abidjan.


Au niveau de l'Oic, il était prévu le retour du Ticket unique de traverse (Tut) ?

Le Ticket unique de traverse, il faut le dire, était une idée des acteurs des transports eux-mêmes. Qui, depuis plusieurs années, avaient sollicité l'appui du gouvernement pour mettre en œuvre cette disposition qui devrait d'abord les aider à se prendre en charge. A gérer leurs préoccupations qui tournaient autour de la professionnalisation du secteur des transports celui-ci étant dans une situation d'informelle très grande, il fallait donc, que les acteurs eux-mêmes en soient conscients, pour qu'on puisse les emmener vers une professionnalisation plus grande. Ce qui passe par l'encadrement des différents acteurs, c'est-à-dire les chauffeurs et les différents auxiliaires. La deuxième préoccupation portait sur les tracasseries routières et le racket. Bref, ils avaient consigné tout cela dans un document qu'on appelle le Ticket unique de traverse. Il s'agissait donc de faire en sorte qu'ils puissent résoudre à leur niveau un certain nombre de problème. Nous avons mis donc en route le Tut et dans la mise en œuvre, nous avons rencontré un certain nombre de problèmes.


Qu'est-ce que vous avez constaté dans sa mise en œuvre ?

Le constat a été tout à fait clair ! Les camions de transport n'avaient pas tous leurs documents, alors que le Ticket unique supposait qu'ils avaient leurs pièces au complet et que le travail pouvait se faire et qu'ils ne soient l'objet de tracasserie. Pendant que par derrière, on pourrait décliner un travail de formation. Le premier constat que nous avons fait, c'est que 70% au moins du parc auto n'étaient pas en règle. Ce qui a porté un coup sérieux à la mise en œuvre de cette trouvaille. Quand nous avons démarré, nous avons eu la forte implication des Forces de défense et de sécurité, notamment la police et la gendarmerie qui ont bien voulu nous accompagner, à travers la mise en place de brigades spéciales, pour attester de l'authenticité des pièces afférentes aux véhicules. Pis, beaucoup de véhicules avaient d'énormes difficultés à passer la visite technique d'une part, et aussi, très peu de transporteurs pouvaient s'offrir, un véhicule neuf. Beaucoup d'acteurs s'étant tourné vers l'achat des véhicules d'occasion. L'âge moyen du parc auto oscille entre 16 et 18 ans. Donc, ils ne sont pas en règle et en l'état. Ils ne peuvent passer la visite technique. Même les six mois que le ministre des transports, après avoir trouvé un accord avec la Sicta, nous avons vu très peu à la visite technique.


Il est annoncé depuis, la mise en place d'un Fonds de développement du secteur des transports terrestres. Pouvez-nous en parler un peu ?

Je ne suis pas bien placé pour en parler. Le ministre peut en dire plus. Le Fonds de développement des transports terrestres, mis sur pied, le ministre des Transports s'y est impliqué à son niveau et à un haut niveau le Président de la République. Aujourd'hui, le premier pas a été franchi et la décision est passée en conseil des ministres. Il reste maintenant la mise en route de certaines modalités qui vont se régler à travers la prise de décrets. Le plus important, c'est de voir comment les acteurs du secteur des transports vont contribuer, à l'alimentation de ce fonds. L'Etat fera certes sa part, mais il est important qu'eux-mêmes y participent. C'est en cela qu'il nous a été demandé de voir dans quelle mesure, le Ticket unique peut revenir. Ce qui va nécessiter toute une réflexion. Car, nous voulons amener le maximum de véhicules à se conformer aux règles.


Est-ce dans ce sens que vous avez commandé une étude au Cires ?

Tout à fait ! Il s'agit d'une étude qui va nous permettre de comprendre la situation telle qu'elle est décrite. Avec une adhésion des différents acteurs et des transporteurs, il s'agira de faire en sorte que tous se retrouvent dans cette idée. Faire l'état des lieux à la base. En évitant de procéder comme par le passé. Dès que nous aurons les conclusions de cette étude, nous allons les présenter à tout le monde.


Vous parliez tout à l'heure d'une hausse du taux du trafic au port d'Abidjan. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus?

Nous sommes en train de consolider les statistiques et les chiffres qui vous seront communiqués en février à l'occasion de la rentrée portuaire. Mais avant, il convient de retenir que ce soit avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la tendance est à la hausse. Par exemple, avec la mise en route du projet ferroutage par le directeur général, Marcel Gossio, le Niger dont le trafic, était devenu quasiment nul du fait de la crise, enregistre également une hausse. Nous allons tracer les tendances de 2010, en notant au passage, qu'en ce qui concerne le coton, la productivité n'a pas été très bonne. On parle d'une baisse d'au moins 20%. Cela va certainement jouer et nous pensons que la compensation va se faire au niveau de l'import.


Le port de San Pedro a été choisi comme le port de transit des équipements de la mine d'or de Tongon. De quoi s'agit-il ?

Il y a un enthousiasme et c'est même formidable. Désiré Dallo, le Directeur général du Port autonome de San Pedro a beaucoup œuvré pour cela. Pour que son port puisse travailler sur l'import. Effectivement, pour la mine d'or de Tongon, une bonne partie des équipements passe par le port de San Pedro. Il est aujourd'hui annoncé que presqu'un millier de contenaires vont passer par là pour aller à cette mine d'or. L'Office ivoirien des chargeurs a été sollicité pour faciliter le convoyage de ces contenaires, sur le corridor nord. Pour le premier convoi, il y avait une centaine de camions. Nous avons beaucoup travaillé avec les Fds pour les sensibiliser afin de fluidifier le trafic. Les premières opérations se sont bien passées. Mais, la préoccupation qui demeure, c'est le coût du passage. Bien évidemment, nous y travaillons avec les Forces nouvelles. Pour voir comment on peut faire baisser le coût dans cette zone. C'est le seul problème qui reste à régler.


Vos grands chantiers pour 2010 ?

C'est poursuivre ce que nous avons commencé. Pour que nous puissions retrouver toute la plénitude de la Côte d'Ivoire. En tant que grand pays de transit. En 2010, nous entendons également travailler sur le transport maritime. Pour que tout le trafic ne puisse pas arriver sur le cordon douanier. En réduisant le temps de passage au niveau du port. Dans ce cadre, nous entendons travailler avec l'administration des douanes et des Tic. Notre action majeur sera l'assistance aux chargeurs, afin qu'ils aient des coûts très compétitifs.

Entretien réalisé par Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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