Le président de la Confédération africaine (CAF) Issa Hayatou a annoncé samedi à l`AFP que le Togo, qui s`est retiré de la CAN-2010 le 10 janvier après l`attaque de son bus, a été "suspendu" pour deux Coupes d`Afrique des nations en raison d`une interférence gouvernementale.
Il n`a "aucun regret sur la gestion de l`affaire" et demande "qu`on ne cherche pas la petite bête".
Q: Quelle décision avez-vous prise concernant le Togo?
R: "Le comité exécutif vient de les suspendre pour deux CAN. Je leur avais dit de bien vouloir rester mais que s`il partaient, parce qu`ils étaient émus et tout et tout, on prendrait acte et qu`on comprendrait leur position devant leur peine, devant leur émotion. Il n`y a pas de circonstances exceptionnelles à partir du moment où ce sont les autorités politiques qui retirent l`équipe contre la volonté des joueurs. C`est une interférence gouvernementale que nous nous pouvons pas accepter. Nous sommes obligés d`appliquer nos règlements".
Q: Existe-t-il un recours?
R: "Pas au niveau de la CAF mais ils peuvent aller au TAS (Tribunal arbitral du sport). Il n`y a que lui qui peut casser la décision du comité exécutif. Ils sont libres".
Q: Êtes-vous satisfait de la façon dont vous avez géré cet évènement?
R: "Contrairement à ce que vous pouvez croire, nous avons bien géré cette affaire. Je n`ai aucun regret, nous avons fait ce qu`il fallait faire. Vous voulez avoir mes cordes vocales dans votre micro mais ce que nous avons dit à travers le communiqué de presse vaut bien des déclarations".
Q: Pourquoi ne pas avoir manifesté plus de compassion?
R: "Je ne peux pas en tant que responsable dire des choses que je ne maîtrise pas. Le vendredi (8 janvier), personne n`était mort. Ce n`étaient que des rumeurs et heureusement que nous n`en avons pas parlé. On est sorti de réunion et on est tombé sur une nuée de journalistes qui voulaient que je fasse des déclarations à chaud. Pour moi, président de la CAF, n`ayant pas tous les éléments, vous auriez voulu que je dise quoi? Le président du comité d`organisation m`a reçu le lendemain et je lui ai demandé de faire renforcer la sécurité. Il y avait une psychose dans la ville de Cabinda. Puis le comité exécutif est parti présenter ses condoléances aux Togolais et leur donner des assurances quant au renforcement des mesures sécuritaires".
Q: Etait-ce judicieux, à l`occasion du premier commentaire, de rejeter la faute sur le Togo?
R: "Ce n`est pas la CAF qui l`a fait, c`est un de ses membres. Seul le secrétaire général était habilité à parler. Dans une situation comme celle-là, il ne faut pas laisser parler n`importe qui. M. Souleymane Habuba (directeur de la communication de la CAF, ndlr), qui a fait cette déclaration, n`était pas du tout mandaté bien que ce qu`il ait dit soit juste. Je l`ai convoqué le lendemain pour lui dire qu`il n`avait pas le droit de faire des déclarations. Je lui ai fait des reproches. Il n`a rien trouvé à redire, il est resté bouche bée".
Q: Si la volonté était louable d`associer tous le pays à l`évènement, était-ce une bonne idée de jouer des matches à Cabinda?
R: "Le Burkina est arrivé le 1er janvier pour faire son stage alors que le coup d`envoi était prévu le 11. Il n`a pas subi une attaque. Est-ce que la Côte d`Ivoire ou le Ghana ont été attaqués? Pourquoi y a-t-il des amalgames? Le Togo a décidé de venir en bus et on les a attaqués en brousse. Ce n`est pas la peine de chercher la petite bête. Je ne vois pas en quoi la CAF est responsable. Nous sommes organisateurs du tournoi, ce n`est pas à nous d`assurer la sécurité".
Q: Ne craignez-vous pas que cette CAN soit associée dans le futur à cette attaque, comme les JO de Munich en 1972?
R: "On pensera pendant longtemps à cette attaque contre le Togo. Peut-être même des centaines d`années. Personne ne pourra l`enlever de la mémoire collective mais c`est arrivé et il ne faut pas chercher à savoir pourquoi la CAF n`a pas dit ou fait ça. Voyez le temps qu`il s`est passé depuis!"
Propos recueillis par Yann BERNAL et Colin DRONIOU
Il n`a "aucun regret sur la gestion de l`affaire" et demande "qu`on ne cherche pas la petite bête".
Q: Quelle décision avez-vous prise concernant le Togo?
R: "Le comité exécutif vient de les suspendre pour deux CAN. Je leur avais dit de bien vouloir rester mais que s`il partaient, parce qu`ils étaient émus et tout et tout, on prendrait acte et qu`on comprendrait leur position devant leur peine, devant leur émotion. Il n`y a pas de circonstances exceptionnelles à partir du moment où ce sont les autorités politiques qui retirent l`équipe contre la volonté des joueurs. C`est une interférence gouvernementale que nous nous pouvons pas accepter. Nous sommes obligés d`appliquer nos règlements".
Q: Existe-t-il un recours?
R: "Pas au niveau de la CAF mais ils peuvent aller au TAS (Tribunal arbitral du sport). Il n`y a que lui qui peut casser la décision du comité exécutif. Ils sont libres".
Q: Êtes-vous satisfait de la façon dont vous avez géré cet évènement?
R: "Contrairement à ce que vous pouvez croire, nous avons bien géré cette affaire. Je n`ai aucun regret, nous avons fait ce qu`il fallait faire. Vous voulez avoir mes cordes vocales dans votre micro mais ce que nous avons dit à travers le communiqué de presse vaut bien des déclarations".
Q: Pourquoi ne pas avoir manifesté plus de compassion?
R: "Je ne peux pas en tant que responsable dire des choses que je ne maîtrise pas. Le vendredi (8 janvier), personne n`était mort. Ce n`étaient que des rumeurs et heureusement que nous n`en avons pas parlé. On est sorti de réunion et on est tombé sur une nuée de journalistes qui voulaient que je fasse des déclarations à chaud. Pour moi, président de la CAF, n`ayant pas tous les éléments, vous auriez voulu que je dise quoi? Le président du comité d`organisation m`a reçu le lendemain et je lui ai demandé de faire renforcer la sécurité. Il y avait une psychose dans la ville de Cabinda. Puis le comité exécutif est parti présenter ses condoléances aux Togolais et leur donner des assurances quant au renforcement des mesures sécuritaires".
Q: Etait-ce judicieux, à l`occasion du premier commentaire, de rejeter la faute sur le Togo?
R: "Ce n`est pas la CAF qui l`a fait, c`est un de ses membres. Seul le secrétaire général était habilité à parler. Dans une situation comme celle-là, il ne faut pas laisser parler n`importe qui. M. Souleymane Habuba (directeur de la communication de la CAF, ndlr), qui a fait cette déclaration, n`était pas du tout mandaté bien que ce qu`il ait dit soit juste. Je l`ai convoqué le lendemain pour lui dire qu`il n`avait pas le droit de faire des déclarations. Je lui ai fait des reproches. Il n`a rien trouvé à redire, il est resté bouche bée".
Q: Si la volonté était louable d`associer tous le pays à l`évènement, était-ce une bonne idée de jouer des matches à Cabinda?
R: "Le Burkina est arrivé le 1er janvier pour faire son stage alors que le coup d`envoi était prévu le 11. Il n`a pas subi une attaque. Est-ce que la Côte d`Ivoire ou le Ghana ont été attaqués? Pourquoi y a-t-il des amalgames? Le Togo a décidé de venir en bus et on les a attaqués en brousse. Ce n`est pas la peine de chercher la petite bête. Je ne vois pas en quoi la CAF est responsable. Nous sommes organisateurs du tournoi, ce n`est pas à nous d`assurer la sécurité".
Q: Ne craignez-vous pas que cette CAN soit associée dans le futur à cette attaque, comme les JO de Munich en 1972?
R: "On pensera pendant longtemps à cette attaque contre le Togo. Peut-être même des centaines d`années. Personne ne pourra l`enlever de la mémoire collective mais c`est arrivé et il ne faut pas chercher à savoir pourquoi la CAF n`a pas dit ou fait ça. Voyez le temps qu`il s`est passé depuis!"
Propos recueillis par Yann BERNAL et Colin DRONIOU